Sur fond d'incertitude dans l'économie mondiale, les scénarios de sortie de crise des pays aux marchés en voie de développement, dont la Russie, sont plus optimistes, a déclaré le vice-premier ministre de la Russie, Alexeï Koudrine à l'issue de la session du Fond monétaire international et de la Banque mondiale à Washington.
Alexeï Koudrine a noté que dans la situation économique en Russie il y avait plus de certitude que dans les pays développés. En somme, les pays aux marchés en voie de développement ont reçu du FMI et de la BM des notes plus positives. La veille, le rapport d'analyse et d'anticipation du FMI a noté que cette année la croissance du PIB de la Russie va faire environ 4,5 % ce qui coïncidait avec les estimations du gouvernement russe.
Il y a exactement un an différents pays donnaient des pronostics pessimistes quant au développement de l'économie en 0210. Ensuite, ils ont revu leurs estimations en faveur des scénarios plus optimistes. A l'issue du second trimestre tout le monde est à nouveau revenu aux scénarios pessimistes selon lesquels la demande mondiale en carburants et métaux devait chuter tout comme le commerce et les investissements. Voilà pourquoi la plupart des participants à la séance à Washington se sont prononcés en faveur de conservation de programmes de stimulation de l'économie nationale par l'Etat.
Les scénarios peuvent évoluer encore plus vite compte tenu de la guerre des monnaies. Ni le FMI, ni la BM n'ont donné aucune recommandation. On ne discutait pas non plus le cours sous-évalué, selon les Etats-Unis et l'UE, du yuan chinois. En même temps, on s'est dit déçu que les pays n'appliquent pas une politique souple de cours de leurs monnaies ce qui conservait les déséquilibres dans l'économie mondiale. Mais on a reconnu qu'une sous- ou surévaluation d'une monnaie n'était pas la cause principale des équilibres des bilans commerciaux.
Les participants à la séance n'ont pas pu tomber d'accord quant au repartage des quottas des actionnaires du FMI en faveur des pays aux marchés en voie de développement. C'était une des intrigues du forum à Washington, dit l'expert de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales, Dmitri Smyslov.
"Dans le FMI jusqu'à 10 pays ont des quottas les plus importants, y compris la Russie. Mais un grand nombre de pays en voie de développement ont des quottas très bas. En même temps, les changements dans l'économie mondiale s'opèrent très rapidement. On assiste à une croissance du rôle des pays comme la Chine, le Brésil, l'Inde et un groupe de pays de l'Amérique latine et de l'Asie du Sud-Est. Et ils se sont retrouvés dans le groupe des pays aux quottas très bas qui ne répondent pas à leurs rôles dans l'économie mondiale et à leurs parts dans le PIB mondial."
La réforme des quottas et de la gestion du FMI est très importante pour la légitimité et l'efficacité du fond. Entre-temps, à Washington on n'a toujours pas avancé pour élargir les possibilités des pays aux marchés en formation de recevoir des crédits et d'être représentés dans les structures de gestion du FMI conformément à leur rôle croissant dans l'économie mondiale.