Un allié juré

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Le Pakistan, peut-il rester l'allié clé des États-Unis dans la campagne d'Afghanistan? Les strat

Le Pakistan, peut-il rester l'allié clé des États-Unis dans la campagne d'Afghanistan? Les stratèges de la Maison Blanche et du Pentagone  s'y cassent la tête une semaine durant, depuis que Islamabad a bloqué la voie stratégique d'approvisionnement des forces de la coalition transitant par le territoire pakistanais pour aboutir à Kaboul. Le prétexte a été fourni par la mort le 30 septembre de deux garde-frontières pakistanais pris par erreur à parti par un hélicoptère américain.

Les Américains ont présenté leurs excuses à Islamabad, mais, chose incroyable en 9 années de guerres, celui-ci ne s'empresse pas de rouvrir la frontière. Des milliers de camions se sont trouvés bloqués sur les autoroutes reliant le port de Karachi à la frontière afghane. Les talibans locaux n'ont pas tardé d'en profiter. Les convois militaires sont tous les jours pris sous le feu et les partes se chiffrent déjà à 70 camions.

L'incident de l'hélicoptère a fait déborder le vase de patience des Pakistanais. Les coups portés depuis début septembre par les drones américains  sur le territoire pakistanais ont  fait 150 morts, tant terroristes qu'habitants. Islamabad qui qualifie cette pratique d'atteinte à sa souveraineté a vivement demandé qu'elle cesse et a brandi la menace des représailles. Les États-Unis ont fait sourde oreille et continué les attaques de drones. Une nouvelle attaque a fait cinq morts vendredi dernier.

Comme les élections primaires doivent bientôt se dérouler aux États-Unis, la Maison Blanche tient à montrer que la campagne en Afghanistan se signale au moins par quelques succès et que les terroristes se font progressivement éliminer. Ceci d'autant plus que les médias américains ne jurent plus que par Faysal Shakhzad, terroriste malchanceux de la place de Times Square à New York qui avait suivi un entraînement chez les talibans pakistanais et a été récemment condamné à la prison à perpétuité. Pendant le procès, il menacé l'Occident d'une vague d'attaques terroristes en se faisant appeler « la première gutte du futur déluge ».

Pendant que dans ce contexte, le Pakistan bloque fort mal à propos l'approvisionnement des troupes, la Maison Blanche écrit dans son rapport au Congrès que l'armée pakistanaise se montre réticente à combattre les talibans et que ces coups de filet portent plutôt un caractère factice. Cela semble se confirmer par le fait que leurs petits détachements aient pu mettre à feu tant de camion en plein centre du pays et non pas dans la région frontalière agitée de Vaziristan du Nord. Il est évident que la volonté de garder les bonnes relations avec les talibans se manifeste à Islamabad même, - dit Andréï Volodine qui dirige le Centre des études orientales de l'Académie diplomatique auprès du MAE russe. Par conséquent, parler des contradictions entre les talibans et l'armée pakistanaise ou entre les talibans et les milieux dirigeants pakistanais n'a aucun sens puisqu'il s'agit des structures qui se prolongent et se complètent.

Selon l'expert, Islamabad aimerait bien essayer la couronne de lauriers  de faiseur de paix en Afghanistan mais en veut aux «États-Unis qui ne le tiennent pas au courant de plusieurs volets de leur stratégie en Afghanistan. Cela pourrait être une des raisons de sa mauvaise volonté à rouvrir la frontière.

Pourtant, le blocage de la voie principale d'approvisionnement de la coalition ne peut pas durer indéfiniment. Après tout, le Pakistan devra compter tant avec ses extrémistes qu'avec Washington au risque de perdre deux milliards de dollars d'aide militaire annuelle. De son côté, Washington ne peut pas se passer de l'aide d'Islamabad, d'autant plus au moment du retrait partiel des troupes américaines d'Afghanistan qui aura lieu en été prochain.

Les alliés jurés son en train de se quereller mais il vont absolument se réconcilier.

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