Les appels de retirer ses troupes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud que Hillary Clinton lance à la Russie mettent en danger tout le processus de paix dans la région, telle que la réaction des responsables abkhazes et sud ossètes aux déclaration de la Secrétaire d'État des États-Unis comme quoi la Russie devrait cesser « l'occupation des territoires géorgiens ».
Hillary Clinton a exprimé cette position dans son allocution à la cérémonie d'ouverture à Washington des réunions de la Commission pour le partenariat stratégique entre les États-Unis et la Géorgie. La chef de la diplomatie américaine a notamment relevé que « les États-Unis soutenaient les objectifs de la stratégie officielle géorgienne concernant les territoires occupés et étaient prêts à appuyer ces objectifs importants ». Ces derniers temps, comme le disent les experts, le président Barack Obama et la secrétaire d'État Hillary Clinton se sont clairement partagés les fonctions. Si le premier s'applique à construire les relations avec la Russie, la seconde fait des déclarations fracassantes, - a fait remarquer dans son interview à la Voix de la Russie le directeur général du Centre d'information et d'analyse des processus sociopolitiques dans l'espace postsoviétique Alexeï Vlassov.
Il n'y a rien d'étonnant dans la déclaration de Hillary Clinton pour la bonne raison que ces derniers temps elle se réserve une orientation plus musclée en matière de politique extérieure en laissant à Barack Obama la possibilité de parler du redémarrage et l'aplanissement des divergences dans les relations russo-américaines, se donnant ainsi les allures d'un faucon.
Ces déclarations ont suscité des réactions très négatives en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Comme l'a déclaré le ministre des Affaires étrangères, on est en présence d'une nouvelle provocation et d'une tentative d'aggravation de la situation dans la région. Il a souligné que la présence des militaires russes sur le territoire de la république était conforme aux traités bilatéraux conclus entre les États souverains - le Russie et l'Ossétie du Sud. Le MAE abkhaze a également fait une déclaration pour faire valoir que les troupes russes constituaient le garant qui dissuadait la Géorgie de reprendre les hostilités.
Tant l'Abkhazie et l'Ossétie du Nord font ressortir que la position ouvertement pro géorgienne prise par Washington conduisait dans une impasse. En effet, pendant que Moscou s'applique à respecter tous les engagements pris dans la cadre du plan de paix Medvedev-Sarkozy, Tbilissi refuse de prendre les engagements sur le non-emploi de la force contre l'Ossétie du Sud et prépare une nouvelle intervention en Abkhazie dans l'espoir d'être soutenu par les États-Unis et les autres pays occidentaux. Les experts font remarquer que Hillary Clinton a bien choisi le temps pour faire sa déclaration parce que le 14 octobre s'ouvre un nouveau round des discussions de Genève sur la situation dans le Caucase. L'Abkhazie a déjà exprimé ses doutes sur la raison d'être de sa participation à ce processus. Pourtant, les déclarations de ce genre ne signifient pas du tout que les « États-Unis ont le pouvoir de changer réellement changer la situation, plutôt le contraire, dit Alexeï Vlassov.
Cette déclaration assez rigoureuse au sujet des relations russo-géorgiennes à la veille des consultations de Genève doit s'interpréter comme le message à Moscou que Washington refuse de retirer son soutien à Mikaël Saakachvili et de reconnaître que l'indépendance de l'Ossétie du Sud et d'Abkhazie constituent déjà un fait accomplie. La rigueur de la déclaration ne signifie pas encore que les « États-Unis disposent des instruments réels permettant d'infléchir ce processus favorablement à Saakachvili.
Quand à la position russe sur cette question, elle reste invariable : la présence des soldats russes de la paix en Abkhazie et Ossétie du Sud permet de préserver le calme dans la région et empêche les extrémistes de faire régner leur loi, semer l'hostilité et la haine et verser le sang.