Les menaces émanant de Minsk : « du chantage prudent » ?

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La Douma d'Etat, chambre basse du parlement russe, a voté une déclaration à propos de la polémique indirecte entre le président du Bélarus et la direction de Russie.
La Douma d'Etat, chambre basse du parlement russe, a voté une déclaration à propos de la polémique indirecte entre le président du Bélarus et la direction de Russie.

La rhétorique antirusse de Minsk suscite de l'embarras en Russie, s'oppose à la destinée historique de deux peuples frères, contredit leur mode de vie et mentalité, indique la déclaration.

Ce dimanche le chef de l'Etat russe Dmitri Medvedev a sévèrement critiqué la direction du Bélarus dans son bloc-notes en ligne. Il a noté que la campagne électorale d'Alexandre Loukachenko exploitait des sujets antirusses et a qualifié le comportement du président bélarusse de malhonnête. Peu après la présidence russe a confirmé : les relations avec la direction du Bélarus sont dans l'impasse et ne seront plus comme avant. Néanmoins, Moscou poursuivra ses contacts politiques avec le Bélarus sans les limiter au seul M. Loukachenko.

Les députés de la Douma d'Etat ont appuyé la position du Kremlin et ont noté dans leur déclaration qu'il était inadmissible d'utiliser comme monnaie de change le bilan positif que les efforts des Russes et des Bélarusses avaient mis des décennies à créer.  « La Russie a été et reste ferme partisane de l'édification de l'Union, qui n'a pas de solution de remplacement raisonnable », relèvent les députés.

Or Minsk a semble-t-il décidé de donner à comprendre qu'une « solution de remplacement » était possible. Les médias locaux ont publié une « fuite » informationnelle. Se référant à une source à Minsk, l'information apprend qu'en réaction à la critique de Moscou, M. Loukachenko menacerait de réduire, voire d'arrêter la participation du Bélarus à des projets d'intégration engageant la Russie. Il est question des projets économiques (Communauté Economique Eurasiatique, Union douanière), politiques (CEI, Union de Russie et du Bélarus), militaires (OTSC).

Le politologue Boris Makarenko considère que cette menace ne fait pas peur.

Ces menaces ressemblent un peu à la menace d'enfant : « Pour contrarier maman, je vais me geler les oreilles ». Parce que pour le Bélarus un retrait de toutes ces structures aura des conséquences graves. L'économie bélarusse fonctionne assez bien, mais uniquement pour être étroitement liée à l'économie russe. Quant à la menace de se retirer de l'Union, il faut dire que durant tous les 14 ans depuis sa fondation M. Loukachenko faisait tout pour que cette Union n'ait existé que sur le papier.

Or Moscou ne peut non plus ignorer totalement ce genre de menaces. De choses trop importantes peuvent se trouver exposées en cas de réalisation de ces menaces - les efforts visant à l'intégration de l'espace postsoviétique.

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