La Russie espère que le nouveau concept stratégique de l'OTAN qui sera adopté en novembre à Lisbonne ne sera pas fondé sur la défense collective sortant du cadre du droit international, - a déclaré dans une interview à l'agence Interfax le vice-ministre russe des AE Alexandre Grouchko.
Le diplomate a fait ressortir que la Russie était intéressée à ce que l'Alliance atlantique n'agisse pas au détour du Conseil de sécurité de l'ONU comme cela s'est déjà produit plus d'une fois. Le Kremlin compte que le nouveau concept de l'OTAN n'insistera pas sur l'article cinq de la Charte qui prévoit les mécanismes d'adoption des décisions autonomes qui ne sont pas conformes avec le droit international et relèvent de la compétence du Conseil de sécurité. Moscou est convaincu que cet organe doit rester à l'avenir également l'autorité clé dans le domaine de la sécurité. Alexandre Grouchko a rappelé que les ententes existant entre la Russie et l'OTAN et fixées dans l'Acte de fondation et la Déclaration de Rome indiquent clairement que les parties doivent coopérer dans le champ existant du droit international. Notamment, conformément è ce texte, les opérations de maintien de la paix ne sont autorisées que par le Conseil de sécurité.
Or, d'aucuns au sein de l'Alliance insistent toujours sur le fait que l'article 5 du Traité de Washington, permettant aux membres de l'organisation de lancer de leur propre chef des opérations en dehors de leur territoire, doit être mis à la base du nouveau concept. Pratiquement cela peut reléguer la coopération entre la Russie et l'OTAN aux temps de la guerre froide du moment qu'il s'agit de l'idée même de l'Alliance. Soit elle demeure le gendarme global en dehors de la zone de sa responsabilité, soit elle devient une organisation sécuritaire régionale. Cette question reste toujours obscure.
Les dirigeants de l'OTAN ont proposé à la Russie de tenir à Lisbonne un sommet mixte après l'adoption du nouveau concept. Si ce sommer a lieu, la Russie va sûrement y soulever la question de conclusion d'un accord bilatéral sur la retenue militaire. On sait que malgré les nombreuses déclarations des dirigeants de l'OTAN comme quoi les principales menaces pour les membres de l'Alliance viennent du Sud, l'infrastructure militaire de l'Alliance se développe toujours à proximité des frontières russes ce qui inquiète légitimement Moscou.