Pas d'extradition en vue pour Zakaïev et Berezovski (Interpol)

Plusieurs obstacles rendent impossible l'extradition vers la Russie de l'émissaire séparatiste tchétchène Akhmet Zakaïev et de l'oligarque Boris Berezovski, tous deux réfugiés en Grande-Bretagne, a estimé le chef du Bureau russe d'Interpol, Timour Lakhonine, dans une interview accordée lundi à la chaîne télévisée Russie24.

"Il y a trois raisons. La première, c'est l'absence d'accords d'extradition. Actuellement, la Russie a conclu près de 70 accords de ce type. Deuxièmement, les différences de législations, un même crime étant traité de façon différente selon le pays. Finalement, c'est le droit international, la convention relative au statut des réfugiés qui interdit leur extradition", a indiqué le responsable. 

"Zakaïev (accusé de terrorisme par la police russe, ndlr), Berezovski (recherché pour escroquerie et blanchiment d'argent), ainsi qu'un certain nombre d'autres personnages qui se trouvent sur le territoire de la Grande-Bretagne, ont obtenu le statut de réfugiés sur la base d'une convention internationale. Les pays qui ont accordé le statut de réfugié à telle ou telle personne ne peuvent pas la poursuivre, ce qui est également vrai pour les pays membres de la convention. Ils n'ont pas le droit d'extrader des personnes bénéficiant du statut de réfugié", a-t-il précisé.

Selon lui, au cours des dix dernières années, plus de 1.500 personnes recherchées par la police russe ont été localisées à l'étranger, 600 d'entre elles ayant été interpellées. Toutefois, seules 350 ont été extradées vers la Russie.