L'Iran n'aura pas de système mobile des missiles sol-air S-300. La déclaration de Nikolaï Makarov, chef d'état-major général, était inattendue et très brève. Il a précisé que ce système tombe sous le coup des sanctions prises par le Conseil de sécurité à l'égard de Téhéran. Le Président Dmitri Medvedev vient de signé le décret interdisant la vente du S-300 et d'autres armements à l'Iran.
Les surprises sont rares en politique. Le dénouement était pourtant prévisible : la décision de Moscou n'a rien de spontané. Boris Dolgov, chargé de recherche à l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie, nous explique la situation.
En effet, la déclaration du haut fonctionnaire militaire peut être considérée comme sensationnelle car il existait un accord sur la vente des S-300. Mais ce n'est qu'une première impression. Il faut dire que les relations irano-russes ont changé ces derniers temps. L'Iran continue la confrontation avec la communauté internationale et ne fait aucune concession dans son programme nucléaire.
Le S-300, système russe mobile des missiles sol-air, est aujourd'hui le meilleur moyen de protéger les sites stratégiques les plus importants d'un État et de ses forces armées. S-300 est capable de suivre à la fois six buts et de tirer 12 missiles.
Le contrat de vente de 5 S-300 à l'Iran a été signé fin 2007. La Russie devait toucher environ 800 millions de dollars. Mais après avoir fourni certains éléments à l'Iran, la Russie a totalement arrêté l'exécution du contrat.
Celui-ci était sévèrement critiqué par les Etats-Unis et l'Israël qui craignent que les S-300 russes permettront à l'Iran de protéger ses sites nucléaires. On sait qu'une opération contre l'Iran est déjà élaborée par le Pentagone.
Les autorités iraniennes attaquent régulièrement les Etats-Unis et l'Israël. La dernière accusation en date était faite au Sommet des Objectifs du Millénaire de développement à New-York par Mahmoud Ahmadinejad qui a promis de déclencher la guerre sans limites en cas de l'attaque américaine. Ce n'est pas de la paranoïa. Les Etats-Unis ne le feront certainement pas dans l'immédiat. Même si les opérations américaines en Iraq et en Afghanistan prouvent que tout est possible dans ce monde.
