La Russie vue par la presse francophone le 21 septembre

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Le maire de Moscou dans le collimateur du Kremlin/ Pour l'état-major russe, le choix du Mistral est "pratiquement acquis"/ Vladimir Poutine tisse sa toile en vue de 2012

Le Figaro

Le maire de Moscou dans le collimateur du Kremlin

L'entourage du président Medvedev chercherait à détrôner ce proche de Poutine 

Iouri Loujkov fête aujourd'hui ses 74 ans. Ce pourrait bien être le dernier anniversaire que le maire de Moscou célèbre à la tête de cette mégalopole de 10 millions d'habitants, sur laquelle il règne sans partage depuis dix-huit ans. Le Kremlin est décidé à détrôner ce pilier de la vie politique russe qui, depuis la chute de l'URSS, en a connu les lumières, mais surtout les zones d'ombre.

Pour ce faire, l'administration présidentielle ne lésine sur aucun moyen: depuis dix jours, les télévisions d'État diffusent des sujets hostiles à Iouri Loujkov, l'accusant, lui et sa femme Elena Batourina, patronne d'une énorme entreprise de travaux publics, d'avoir mis la ville en coupe réglée, se partageant les marchés publics comme ils partagent leur lit.

Ce week-end, au milieu de la tempête médiatique qui l'assaille, le maire de Moscou est parti pour quelques jours de congés dans son chalet en Autriche, officiellement pour souffler ses bougies. Loujkov a «besoin de réfléchir dans cette période difficile», glisse, perfide, un collaborateur du Kremlin. D'autres témoignages laissent entendre que, tel un oligarque déchu, il ne reviendra jamais à Moscou. Ces sources anonymes qui s'emploient à déstabiliser Loujkov par agences de presse interposées, «font penser à ces dénonciations de l'époque stalinienne, commandées par le NKVD (ancêtre du KGB)», s'indigne l'épouse du maire.

oici deux ans que le feu couve entre la présidence russe et le premier magistrat de la ville. Mais, depuis cet été, les événements se sont accélérés. Le maire s'est vu reprocher ses vacances prolongées dans la fraîcheur autrichienne, au moment où ses administrés moscovites étouffaient dans la fumée des incendies. Membre influent de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, Loujkov est en outre soupçonné de vouloir semer la zizanie au sein du tandem exécutif. Selon l'Hôtel de ville, ces attaques ne seraient qu'un écran de fumée: inquiet de la récente offensive politique de Vladimir Poutine en vue de l'élection présidentielle de 2012, l'entourage de Medvedev s'emploierait à allumer des contre-feux, en déstabilisant celui qui est longtemps apparu comme l'homme de main du premier ministre dans la capitale.

Agir en douceur 

Pour l'instant, le chef du gouvernement -et principal homme fort du pays- reste muet, donnant l'impression que lui seul tire les ficelles dans ce théâtre d'ombres. «Poutine veut éprouver Medvedev et tester son étoffe de président», explique Alexeï Makarkine, expert au Centre des technologies politiques. Pour d'autres analystes, en revanche, les deux têtes de l'exécutif sont d'accord pour lâcher le maire, mais hésitent simplement sur le nom de son successeur.

Ce dernier sera-t-il un silovik (issu des services de sécurité) ou un modernisateur? Le nom de l'ex-ministre de la Défense et actuel vice-premier ministre, Sergueï Ivanov, est notamment cité. À l'approche de la présidentielle, le remaniement doit impérativement se faire dans la douceur. En dix-huit ans, Loujkov s'est construit des réseaux puissants, notamment dans le milieu complexe des affaires. Sa chute, prédisent certains, risque de provoquer une onde de choc dans le pays.

Usinenouvelle

Pour l'état-major russe, le choix du Mistral est "pratiquement acquis"

Lancé peu après une annonce triomphante de l'Elysée, l'appel d'offres russe avait fait l'effet d'une douche froide. Mais selon des officiels russes, l'objectif serait plutôt de négocier le prix avec les Français.

"L'appel d'offres qui va être lancé en septembre pour des porte-hélicoptères va être en principe une formalité", la marine russe souhaitant être dotée d'un navire ayant précisément les caractéristiques du navire français, a déclaré à l'AFP un membre de l'état-major russe.

Plus précisément, "l'objectif principal (de l'appel d'offres) ne sera pas de déterminer le constructeur, mais d'obtenir une réduction maximale du montant du contrat."

La France est en négociations avec la Russie depuis 2009 sur ce marché portant sur quatre bâtiments de classe Mistral. En juillet, Nicolas Sarkozy avait annoncé aux employés de STX que la construction des navires était acquise. Mais en août, la Russie a annoncé le lancement d'un appel d'offres international sur le sujet.

Le Point

Vladimir Poutine tisse sa toile en vue de 2012

La première étape de l'enregistrement des noms de domaine en alphabet cyrillique est terminée. Au total, 18.000 sites ont été enregistrés avec l'extension .rf pour Fédération de Russie : ils s'adressent avant tout aux russophones ignorant l'alphabet latin. Les institutions d'État, des compagnies propriétaires de noms de marque, les médias et les ONG ont déposé leurs demandes d'enregistrement. Mais la procédure a été entachée de deux polémiques. D'abord, le jour du lancement où les premières requêtes de noms d'adresse déposées du type sex.rf, striptease.rf, rencontres.rf se sont accumulées... Puis, plus sérieusement, à la fin de la procédure, lorsqu'il est apparu que le département d'information du service fédéral de protection (FSO), chargé des ressources Internet du pouvoir, avait fait enregistrer quelques adresses combinant le nom du Premier ministre Vladimir Poutine et 2012, année des présidentielles en Russie pour obtenir des noms de domaines du genre "Poutine-2012.rf". Opération dont le président actuel du pays et grand utilisateur du Web Dmitri Medvedev a été privé...

Les commentaires des médias ne se sont pas fait attendre : "Poutine enregistré aux élections" - titrait le quotidien en ligne Gazeta.ru. Les utilisateurs d'Internet se souviennent bien que Vladimir Poutine avait utilisé les sites "poutine2000.ru" et "poutine2004.ru" pendant les élections de 2000 et 2004. De quoi alimenter les spéculations. "Le gouvernement n'a pas autorisé cet enregistrement", se justifie l'attaché de presse du Premier ministre Dmitri Peskov. Il n'empêche, le FSO a été obligé de retirer les noms des sites faisant allusion à l'éventuelle réélection de Vladimir Poutine. Mais pas question pour le service fédéral de protection de laisser tomber d'autres adresses consacrées à l'ancien président : poutine-et-les-tigres.rf ou encore poutine-et-les-bélougas.rf sont entre ses mains !

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