Le gouvernement russe s'apprête à supprimer 100 000 d'emplois publics. Cette suppression ne doit cependant pas être « mécanique », prévient le Président Medvedev.
Les fonctionnaires n'ont jamais été aimés en Russie. Le terme même a une connotation négative.
Cela vient, en premier lieu, de la littérature russe du 19ème siècle où le fonctionnaire est un agent de la machine étatique sans âme et sans pitié.
En second lieu, le terme est discrédité à l'époque de l'URSS lorsque le fonctionnaire est confondu avec le bureaucrate dans l'esprit de tout homme soviétique.
L'aversion de la société envers le milieu privilégié de hauts fonctionnaires s'accumulait pendant des années pour se déverser avec le début des réformes libérales à la fin des années 80. Des centaines de personnes descendaient alors dans les rues en exigeant l'abolition des privilèges et la réduction du nombre de fonctionnaires.
L'économie du marché a rendu l'attitude des Russes envers les fonctionnaires plus contradictoire. D'une part, le mot était trop souvent associé au terme de « corruption ». D'autre part, le marché a démontré aux Russes la nécessité d'avoir une gestion efficace : dans les affaires et dans l'Etat.
L'époque postsoviétique a pourtant créé un paradoxe : malgré les réformes qui toutes, de Gorbatchev jusqu'à nos jours, aspiraient à réduire l'appareil étatique, il y a aujourd'hui plus de fonctionnaires qu'à l'époque soviétique.
C'est le comble, affirme le ministre des Finances Alexeï Koudrine. Surtout après qu'un terme de « déficit budgétaire » soit revenu dans le vocabulaire russe. Les revenues étatiques ont baissé alors que les dépenses ont augmenté avec le programme anti crise et le paquet social. L'un des moyens d'optimiser le budget est donc de réduite le nombre de fonctionnaires. Il s'agit de supprimer 100 000 emplois publics.
Il ne s'agit cependant pas d'optimiser uniquement le budget étatique mais aussi l'Etat lui-même, souligne le Président Medvedev.
Notre objectif est de ne pas seulement supprimer des emplois publics. Les suppressions régulières sont nécessaires afin de prévenir la hausse excessive du nombre de fonctionnaires. Mais ce qui est le plus important c'est de rendre le travail des fonctionnaires et des organes étatiques où ceux-ci travaillent, plus efficace.
L'Etat moderne fait face aux problèmes complexes. Une répartition des compétences s'opérera entre différentes structures et niveaux du pouvoir. Certains services assurés actuellement par l'appareil étatique, seront externalisés ce qui devra améliorer leur qualité.