Moscou insiste sur la nécessité d'analyser conjointement avec l'OTAN les risques balistiques afin de décider du bien fondé éventuel de la mise en place d'un bouclier antimissile européen, a affirmé vendredi l'ambassadeur de Russie auprès de l'Alliance Dmitri Rogozine.
"Nous croyons qu'une analyse sérieuse des risques balistiques doit préluder à toute discussion portant sur la mise en place d'un bouclier antimissile européen", a-t-il confié à RIA Novosti.
Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a de nouveau déclaré vendredi que l'Iran présentait une menace balistique pour la Russie et l'Alliance atlantique et a réitéré la proposition d'implanter un système européen de défense antimissile.
M. Rogozine estime pour sa part qu'il serait erroné de "désigner un coupable" avant de procéder à une analyse circonstanciée de la situation.
"L'Iran n'est pas le seul pays à posséder des missiles dans le «ventre mou» de l'Europe. Aussi faut-il commencer par analyser tous les Etats détenant les technologies de ce genre", a-t-il dit.
Moscou a toujours estimé qu'avant de concevoir un système de défense antimissile, il fallait d'évaluer les menaces que ce système était censé contrer. Cette idée a notamment été formulée le 7 septembre dernier par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'une rencontre avec les autorités françaises à Paris.
"Nous voulons déboucher sur une analyse générale des risques en matière de prolifération des missiles", a-t-il affirmé, soulignant qu'il fallait d'abord donner une estimation générale de ces risques, puis chercher des solutions.