Paris ne pouvait pas ignorer que l'expulsion d'un groupe important de Roms lui vaudrait les reproches de l'Union européenne, a déclaré jeudi à RIA Novosti la responsable du Centre antidiscriminatoire russe Stefania Koulaeva.
"Certes, la France a violé les normes communautaires. Mais elle devait savoir que sa démarche provoquerait un tollé international", a-t-elle affirmé, précisant qu'il s'agissait d'une "attitude bravant les structures européennes".
Selon la défenseuse des droits de l'homme, "la Commission européenne a vivement condamné le geste de Paris parce qu'il mettait en danger les bases mêmes de l'UE".
La commissaire européenne à la Justice et aux Droits des citoyens, Viviane Reding a sévèrement critiqué mardi les "politiques discriminatoires" de la France à l'encontre des Roms et menacé Paris de "procédures en infraction" auprès de la Cour de Justice de l'UE.
D'après Mme Reding, l'Europe n'a rien connu de semblable depuis la Seconde Guerre mondiale, les Roms étant expulsés en vertu de considérations purement ethniques.
"Je ne suis pas étonnée de voire la commissaire européenne comparer l'expulsion de Roms avec certaines pratiques en usage pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette comparaison s'impose chaque fois qu'on a affaire à des purges ethniques ou à la tendance à privilégier une nation au détriment d'une autre", a affirmé Mme Koulaeva.
Après avoir rappelé que "l'Holocauste avait frappé les Roms dans une mesure non moins importante que les Juifs", elle a souligné que "les Européens devaient être particulièrement prudents sur les questions ethniques, car c'est précisément en Europe que cette expérience monstrueuse avait pris une ampleur particulière au XXe siècle".
Roms: Paris viole les principes européens (militante russe)
15:23 16.09.2010 (Mis à jour: 16:05 05.10.2015)
© RIA Novosti . Vladimir DobrovolskiyRoms: Paris viole les principes européens (militante russe)
© RIA Novosti . Vladimir Dobrovolskiy
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Paris ne pouvait pas ignorer que l'expulsion d'un groupe important de Roms lui vaudrait les reproches de l'Union européenne, a déclaré jeudi à RIA Novosti la responsable du Centre antidiscriminatoire russe Stefania Koulaeva.