Radio Canada
Carnage en plein marché public
Un terrible attentat-suicide a fait 16 morts et 110 blessés dans un marché public de Vladikavkas, capitale d'Ossétie du Nord, au moment où la foule battait son plein à 11 h 20 (5 h 20 HAE).
Selon les témoins et certains indices, un homme aurait fait exploser sa voiture.
La scène était horrible : des corps déchiquetés, défigurés, des flaques de sang au milieu de restes de tomates et de melons. Chacun en pleurs à la recherche de sa famille, de ses amis.
«Un homme sans tête était assis dans une voiture et je me suis alors dit que c'était probablement des terroristes », est parvenue à articuler entre ses larmes à l'AFP Zhanna Margiyeva, une employée de bureau qui se trouvait au marché pendant son dîner.
C'est l'attentat le plus meurtrier en Russie depuis une explosion dans le métro de Moscou en mars qui a fait 40 morts et plus de 100 blessés. Cet acte de terrorisme avait alors choqué le monde entier, car il avait été perpétré par deux jeunes femmes.
Une technique précise et meurtrière
L'explosion à Vladikavkas a été causée par « un kamikaze qui a pénétré sur le marché central à bord d'une automobile Volga 3102 », a déclaré le président de la République d'Ossétie du Nord, Taïmouraz Mamsourov, cité par l'agence Interfax. L'Ossétie du Nord fait partie du Caucase.
La charge explosive équivalait à 30 ou 40 kg de TNT, ont dit les enquêteurs. La bombe contenait des boulons, des billes et des barres de métal.
Il s'agit d'un acte visant à « semer la haine parmi nos citoyens », a réagi le premier ministre russe, Vladimir Poutine, cité lui aussi par Interfax.
« Nous ferons absolument tout pour capturer ces monstres, ces salauds qui ont commis cet acte de terrorisme, cet acte de terrorisme barbare, contre des civils », a fait savoir le président russe Dimitri Medvedev à l'agence RIA Novosti.
D'après l'AFP, le Caucase russe est déstabilisé à cause d'une rébellion islamiste qui résulte des deux guerres d'indépendance qui ont ravagé la Tchétchénie depuis 1990.
L'Associated Press ne parle pas de rébellion islamiste, mais plutôt de pauvreté endémique, de corruption et d'abus de pouvoir des policiers qui ont conduit au terrorisme.
Les régions de Tchétchénie, d'Ossétie du Nord, du Daguestan et d'Ingouchie sont au coeur de ces tensions au Caucase.
Les écoles d'Ossétie du Nord ont été fermées pour l'après-midi.
Vladikavkaz a été le théâtre d'un carnage sans nom en 2004, où un homme avait pris en otage une école entière. Les autorités russes avaient décidé de charger, ce qui avait résulté en plus de 330 morts, dont 186 enfants.
Une attaque déjouée
Cet attentat-suicide survient alors que des employés d'une centrale hydroélectrique au Daguestan ont déjoué mardi soir un attentat en découvrant un engin artisanal censé exploser. L'engin avait été placé sous les installations de l'unité principale de la centrale, rapporte l'agence RIA Novosti. On l'a découvert à la suite d'un début d'incendie.
Des experts du FSB (ancien KGB) ont pu neutraliser l'explosif.
Il semble qu'un employé de la centrale hydroélectrique ait disparu au moment où l'incendie se déclenchait, selon l'agence Interfax.
Le Figaro
Une démocratie parlementaire serait "une catastrophe" pour la Russie, estime Medvedev
Le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé, vendredi 10 septembre, qu'un régime parlementaire serait "une catastrophe" pour la Russie, un pays qui fait peu de cas du pluralisme à l'occidentale. S'exprimant lors d'un forum d'experts internationaux à Yaroslav, M. Medvedev a indiqué qu'il ne voulait pas d'un régime parlementaire fort comme celui institué récemment au Kirghizistan, une ex-république soviétique où deux présidents autoritaires ont été renversés en cinq ans.
"On nous parle de démocratie parlementaire et nos amis kirghiz ont choisi cette voie. Mais pour la Russie, comme je le crains aussi pour le Kirghizistan, la démocratie parlementaire serait une catastrophe", a déclaré M. Medvedev, cité par les agences russes.
"Concernant notre modèle politique actuel, les changements ne peuvent être que prudents, graduels, afin de ne pas détruire la stabilité", a-t-il ajouté, reconnaissant : "Nous avons une démocratie très jeune, une démocratie imparfaite."
Contrairement à son prédécesseur Vladimir Poutine, qui avait déclaré que l'effondrement de l'Union soviétique en 1991 constituait la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle, M. Medvedev a estimé qu'il s'était agi d'"une épreuve pour la population, une tragédie pour beaucoup", mais qu'il n'y avait "pas de scénario de développement alternatif".
Paris Match
Mireille Mathieu, nouvelle pasionaria de la justice russe?
Mireille Mathieu a reçu la médaille «du courage et de la vaillance» par le comité d'enquête du parquet russe. La chanteuse se serait même vue proposer de faire partie du comité civil de cette instance, une des plus importantes de la justice du pays.
Si elle ne fait plus recette en France, Mireille Mathieu est une «légende» en Russie. Actuellement à Moscou, où elle doit clôturer le second Festival international de musique militaire Tour Spasskaïa, la chanteuse est à ce point respectée qu’elle a été distinguée par une haute instance… de la justice du pays. Mireille Mathieu s'est, en effet, vue remettre la médaille «du courage et de la vaillance» décernée par le comité d'enquête du parquet russe. La cérémonie a eu lieu mardi, à l'occasion du troisième anniversaire de cette institution. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, la chanteuse se serait même vue proposer de faire partie du comité civil du service.
Le comité d'enquête du parquet russe est l’un des plus importants du pays puisqu’il instruit des affaires aussi sensibles que celle d’Anna Politkovskaïa, la journaliste assassinée en 2006, ou encore les enquêtes sur les actes de terrorisme. Au vu de ces prérogatives, on comprend mal pourquoi cette instance a décoré l’artiste française. Son président n’a d’ailleurs pas précisé les raisons pour lesquelles Mireille Mathieu, «chanteuse de niveau mondial» selon lui, avait mérité cette distinction. Alexandre Bastrykine s’est contenté d’expliquer que les membres de son institution avaient été «conquis par le talent et le courage» de la chanteuse à la voix tonitruante et à l’immuable coupe au bol.
Mireille ou la France éternelle
Mireille Mathieu, elle, a félicité ses hôtes pour l’anniversaire de leur service et les a remercié en chantant, en russe, les «Nuits de Moscou». «Vive la France, vive Paris, vive Mireille Mathieu», a conclu Alexandre Bastrykine. En Russie, Mireille Mathieu semble ainsi incarner une certaine idée de la France éternelle. Selon «Le Figaro», cette popularité lui aurait ouvert les portes du Kremlin. Mireille Mathieu avait chanté pour Vladimir Poutine et Mouammar Kadhafi, à l'occasion de la visite du chef d’État libyen à Moscou, en novembre 2008. Et le quotidien de voir dans cette médaille, une nouvelle récupération politique.
L’idée n’est évidemment pas du goût de tout le monde. «C'est complètement ubuesque de voir Mireille Mathieu érigée en marraine de la politique judiciaire russe», s'est étonné le journaliste russe Kirill Privallov, rapporte «Le Figaro». Quoiqu’il en soit, le service de presse du comité d'enquête n’a pas justifié la décision. Interrogé par le quotidien, il a simplement précisé : «Mireille Mathieu a reçu une proposition, elle ne l'a pas encore formellement acceptée».
Le Monde
De nouveaux incendies en Russie ravagent plusieurs villages sibériens
Des incendies de forêt ont dévasté mercredi plusieurs villages de Sibérie, détruisant plus de 400 maisons, a annoncé le ministère des situations d'urgence russe. On ne déplorait mercredi aucune victime des feux qui se sont déclarés dans l'Alta, non loin de la frontière du Kazakhstan, d'où est venu le feu.
A Nikolaevka par exemple, à une quinzaine de kilomètres de la frontière kazakhe, c'est l'ensemble des 433 maisons du village qui a été rasé par les flammes. Le village de Bastan, à 7 km de Nikolaevka, a aussi été touché par les flammes, attisées par des vents atteignant 30 km/h. Un autre incendie né en territoire kazakh se dirige vers deux autres villages russes, a dit la porte-parole du ministère.
Le président Medvedev a promis une indemnisation aux sinistrés et ordonné au gouverneur de l'Altaï d'identifier les responsables des incendies, rapporte le service de presse du Kremlin. Environ 250 personnes sont mobilisées pour éteindre le feu et Moscou a demandé au Kazakhstan d'autoriser le recours à des avions russes pour combattre les flammes dans les zones frontalières, a précisé la porte-parole.
Une vague d'incendies a fait 54 morts en juillet et août dans le centre de la Russie, et Dmitri Medvedev a promis une réforme de la gestion des forêts. La catastrophe de cet été a été en partie imputée au nouveau code de la forêt, adopté en 2006 par le Parlement sur ordre de l'actuel premier ministre Vladimir Poutine, alors président. Ce code a démantelé le système centralisé de protection de la forêt.
M. Medvedev a annoncé son intention de placer l'Agence fédérale de la forêt sous le contrôle direct du gouvernement. "Mais si cela se révèle insuffisant, je me réserve le droit de changer radicalement la structure", a-t-il dit. Dmitri Medvedev a déclaré que le code de la forêt de M. Poutine laissait 13 % des forêts sans protection, et a promis la mise en place d'un nouveau service qui reviendra sur les parties les plus controversées du code.
Le président russe a aussi promis de sanctionner les gouverneurs de région qui se sont montrés incapables de gérer leurs forêts. Un mécanisme permettra au Kremlin de les décharger de la gestion des forêts et de limoger les responsables défaillants.