Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) situé à la frontière franco-suisse sera arrêté pour un an au début de 2012, a annoncé mercredi à Novossibirsk Sergio Bertolucci, directeur de la recherche à l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).
"Les chercheurs recueilleront des données à une énergie de 3,5 téraélectronvolts (3.500 milliards d'électronvolts) jusqu'à la fin de 2011 pour mieux étudier les phénomènes déjà observés et envisager les possibilités de perfectionner l'accélérateur. Ensuite le collisionneur sera arrêté pour un an", a indiqué M.Bertolucci à l'issue d'un colloque sur les perspectives de la physique des hautes énergies.
En 2012, les chercheurs œuvreront pour que le collisionneur placé dans un tunnel circulaire de 27 km atteigne sa puissance maximale de 14 TeV (deux faisceaux de protons accélérés à 7 TeV). Ils mèneront des expériences jusqu'à 2016 tout en préparant un projet de modernisation du collisionneur. Le plus puissant accélérateur de particules au monde fonctionnera jusqu'en 2030, a précisé M.Bertolucci cité par l'antenne sibérienne de l'Académie des sciences de Russie.
Ensuite les scientifiques auront besoin d'un autre collisionneur — linéaire — pour étudier en détail les particules dites "supersymétriques" et le boson de Higgs, une particule instable qu'ils recherchent au moyen du LHC. "C'est un très grand projet qui réunit des instituts de nombreux pays, dont le nôtre", a annoncé Iouri Tikhonov, directeur adjoint de l'Institut russe de physique nucléaire.
D'un coût de plus de 6 milliards d'euros, le LHC est construit à 100 m sous terre sur la frontière entre la France et la Suisse. Il a démarré en septembre 2008 avant d'être arrêté pour un an à la suite d'un accident. La période d'exploitation actuelle du LHC a commencé le 20 novembre 2009, avec un premier faisceau en circulation à 0,45 TeV. Après un court arrêt technique en décembre, les faisceaux ont circulé de nouveau le 28 février dernier, et les premières collisions de protons à une énergie record de 7 TeV ont été enregistrées fin mars. Des physiciens, techniciens et ingénieurs de plus de 80 pays, dont la Russie, participent aux expériences du LHC.