Cette année le thème du septième forum de coopération des régions portait sur le développement durable et les hautes technologies. À titre d'hôte Noursoultan Nazarbaïev donnait la tonalité au forum. Le président du Kazakhstan a proposé de retourner au projet d'inverser l'écoulement des fleuves de Sibérie vers le sud. Le Kazakhstan comme d'autres pays d'Asie Centrale souffrent du déficit de l'eau. Les régions méridionales de Russie, limitrophes du Kazakhstan, connaissent également des problèmes avec de l'eau, bien que moins graves. M. Nazarbaïev a rappelé la sècheresse de cet été, qui a provoqué l'ensablement extraordinaire du fleuve Oural. L'Irtych, qui coule de la Chine et traverse le Kazakhstan vers la Russie, s'ensable lui aussi. Et le chef du Kazakhstan s'est mis à parler des fleuves de Sibérie.
Les écologistes russes se sont vivement opposés à ce projet qui, s'il est appliqué, tournera en catastrophe écologique pour la Russie. Dans les décennies qui viennent toute l'Asie Centrale aura à faire face au manque cuisant de l'eau, mais ce problème doit trouver une autre solution que la liquidation des rivières sibériennes. De plus, déjà à l'époque soviétique l'expertise écologique a confirmé le caractère inacceptable de l'inversement de l'écoulement des cours d'eau sibériens vers le sud. Ce projet ne peut donner rien de bon à la Russie, a dit dans l'interview à la « Voix de la Russie » Viktor Danilov-Danilian spécialiste de l'économie environnementale, membre correspondant de l'Académie des Sciences de Russie.
Si nous canalisons partiellement l'écoulement de nos fleuves vers d'autres pays, par là même nous ne ferons qu'accroître la probabilité des conséquences négatives. Il convient de lutter contre le déficit de l'eau en augmentant l'efficacité de son usage, en renonçant à des méthodes d'irrigation vieillies par des canaux. Il f=est indispensable de passer à des systèmes d'arrosage contemporains, qui ont fait leur preuve dans des pays comme les Etats-Unis et Israël.
Dmitri Medvedev a approuvé les plans de coopération avec le Kazakhstan dans la sphère de protection de l'eau, notamment, contre des catastrophes dues au facteur humain, a soutenu d'autres initiatives de Noursoultan Nazarbaïev. Mais il n'a rien dit sur les ressources des fleuves de Sibérie. La réponse sera donnée, donc, plus tard, après une étude approfondie du sujet.