Le passé historique de la Russie et le format de ses relations avec l'UE ont été vendredi au centre des discussions du Club international Valdaï, lors de sa 7e réunion qui se déroule cette année à bord du navire Kronstadt naviguant sur le fleuve Svir, dans la région de Saint-Pétersbourg.
La plupart des experts russes ont reconnu que les pays européens étaient en partie responsables de l'établissement du totalitarisme en Europe après la Seconde guerre mondiale.
Le président du bureau du Conseil russe pour la politique extérieure et de défense Sergueï Karaganov a appelé l'Europe à "enterrer le totalitarisme" sur le continent européen pour "empêcher ce monstre de renaître en Asie".
Les participants à la réunion ont reconnu qu'il fallait adopter des approches communes du passé pour créer une Alliance européenne conformément à un projet de la coopération Russie-UE proposé par le Conseil pour la politique extérieure et de défense.
Le projet repose sur la "démilitarisation" des rapports russo-européens. Ses auteurs proposent à l'OTAN de renoncer à son élargissement à l'Ukraine et à la Géorgie en échange de l'intégration russe à l'UE et au libre fonctionnement des sociétés russes et européennes dans la Grande Europe.
Le rapport consacré au projet a suscité un grand intérêt des experts. D'ailleurs John Peet, journaliste à la revue The Economist, a douté que les pays européens soient prêts à renoncer à la perspective d'adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN.
La Russie n'a pas été agressive ces dernières années ce qui rend inutile l'élargissement par inertie de l'OTAN, a pour sa part estimé Dmitri Souslov, responsable du département des études politiques du Conseil pour la politique extérieure et de défense. "Si la Russie devenait plus agressive, comme l'affirment certains détracteurs de sa politique, elle ne préconiserait pas la préservation du statu quo en Europe et le maintien des normes du droit international", a-t-il noté.
Le Club Valdaï a été institué en 2004 par l'agence RIA Novosti, le Conseil pour la politique étrangère et de défense, le quotidien Moscow News, les revues Russia Profile.Org et La Russie dans la politique mondiale. Chaque année il rassemble des dizaines d'analystes politiques de différents pays et aborde des thèmes dont la discussion permet aux participants étrangers de mieux comprendre la Russie.
