Une manifestation de protestation contre l'introduction d'un groupe de policiers de l'OSCE se déroule à Och, dans le sud du Kirghizstan, où des affrontements interethniques ont fait près de 2.500 morts en juin.
Les manifestants, pour la plupart les représentants des mouvements de jeunesse, se sont rassemblés sur la place centrale d'Och. Ils scandent: "l'OSCE, bas les pattes du Kirghizstan!" et "Nous n'avons pas besoin du scénario kosovar". Plusieurs unités de police ont été dépêchées sur les lieux.
Les jeunes promettent de poursuivre leur manifestation jusqu'au retrait des policiers de l'OSCE.
En juin dernier, les affrontements interethniques dans les régions d'Och et de Djalal-Abad dans le sud du pays ont fait près de 2.500 morts, tandis que 500.000 personnes ont fuit le pays. Suite aux violences, les autorités kirghizes ont autorisé l'envoi d'un groupe de 52 policiers de l'OSCE, décision qui ne fait pas l'unanimité au sein de la société kirghize.
Certains membres de l'entourage de la nouvelle présidente kirghize Roza Otounbaïeva notent que la présence du groupe de l'OSCE est une condition sine qua non de l'octroi d'une aide humanitaire internationale de plusieurs millions de dollars au Kirghizstan.
Selon les experts, les représentants des organisations internationales ne jouissent pas de confiance auprès de la population kirghize. Le vice-premier ministre kirghiz Azimbek Beknazarov s'est prononcé mercredi, devant les journalistes, contre le déploiement des policiers de l'OSCE dont "le mandat n'est pas toujours clair".