Nous proposons à votre attention notre programme hebdomadaire « GROS PLAN SUR L'AFRIQUE ». Notre observateur Alexei Grigoriev vous invite à écouter son commentaire « Une récidive terroriste, est-elle possible en Afrique ? »
Un double attentat à Campala, capitale ougandaise, commis dimanche 11 juillet pendant les finales de la Coupe du monde de football au stade central de Johannesburg est la réponse à cette question, écrit Alexei Grigoriev. L'attentat a fait près de 80 tués et 65 blessés parmi des centaines de supporteurs ayant suivi la retransmission des finales. Le groupe somalien d'islamistes radicaux Al-Shabaab s'est rendu responsable de l'attentat ayant déclaré que c'était un acte de vengence aux autorités ougandaises ayant consenti à envoyer leurs soldats à l'Amison : Mission de paix africaine recrutée par l'UA pour lutter contre Al-Shabaab en Somalie et soutenir les efforts des autorités de mettre fin au chaos dans le pays.
Les terroristes auraient dû engager les attentats pendant la Coupe du monde en Afrique du Sud et ils en ont averti leurs collègues sud-africains au service de sécurité de Bagdad. L'ex-lieutenant de l'armée royale Abdoullah Azzam al Kahtani arrêté en Irak soupçonné d'être membre du groupe saoudien d'Al-Qaïda a dit aux interrogatoires que toute une série d'attentats étaient conçus contre le Mondial 2010. « Nous sommes prêts à toute éventualité », a répondu sur Talk Radio 702 le chef-adjoint de la police sud-africaine, Fikile Mbalula, sans préciser si ses services étaient au courant de cette menace. "La visibilité de la police sera totale - chaque joueur, chaque personne présente dans le pays sera protégé", a-t-il ajouté. La police sud-africaine a agi très efficacement pendant le Mondial. Les groupes islamistes radicaux agissent en clandestinité en Afrique du Sud et pratiquement dans tous les autres pays d'Afrique du Sud et de l'Est où prédominent les chrétiens. Les commandos des groupes locaux d'Al-Qaïda ont commis les attentats contre les ambassades des Etats-Uni à Nairobi et à Dar es Salam ayant fait plus de 200 morts et près de 5 mille blessés. Et maintenant - un attentat à Campala. Les chrétiens constituent la majorité des habitants d'Ouganda ce qui n'a pas empêché Al-Shabaab somalien d'organiser et de recruter deux des trois exécutants. Il existe en Ouganda une grande communauté de réfugiés somaliens qui craignent la responsabilité pour les crimes de leurs compariotes. Selon l'agence Reuters, le leader d'Al-Shabaаb, le cheikh Mouktar Abou Zoubayr a exprimé sa reconnaissance à ceux qui ont participé aux attentats ayant déclaré que c'était la première attaque de son organisation au-delà des frontières somaliennes. « Je dis au président ougandais que ce qui s'est passé à Kampala n'était que le début. Nous continuerons à venger ce que vos soldats ont fait à notre peuple sans aucun remords. Vos chars ont détruit ce qui restait de nos bâtiments à Mogadiscio et nous nous vengerons de cela aussi », a-t-il dit à la radio de Mogadiscio. Selon les experts américains, cela reflète la dernière étape d'un processus visant apparemment à acquérir la franchise Al-Qaïda pour l'Afrique de l'Est. Autrement dit, les menaces du terrorisme émanant du groupe qui prétend être régional concernent ces régions du continent. D'après les données des services spéciaux occidentaux, le groupe réunit plus de 7 mille commandos et peut recruter encore trois mille hommes. Les forces d'Amisom - 6 mille militaires d'Ouganda et deux mille - du Burundi leur seront opposés. Donc, il est peu probable que la guerre contre les extrémistes se termine vite. Le président ougandais Yoweri Museveni a signalé la nécessité de porter les effectifs d'Amisom à 20 mille hommes pour «éliminer les terroristes » et essayera de persuader ses homologues au 15ème sommet de l'UA qui se tiendra à Kampala, capitale ougandaise. Il y sera, le plus probablement, question de l'aggravation de l'animosité interconfessionnelle au Nigeria qui pourrait déboucher sur une confrontation armée et les attentats réciproques. La situation dans le Sud de l'Algérie, en Mauritanie, au Mali, au Tchad et au Niger où déploie ses activités l'« Al-Qaïda au Maghreb islamique » demeure compliquée. Les délégués au sommet envisageront le concours aux Africains dans la lutte contre la terreur islamiste. Les Etats-Unis, la France, la Russie se sont déjà montrés disposés à leur prêter concours.
La nécessité de réunir les efforts dans la lutte contre le terrorisme en Afrique a été signalée pendant la visite de travail du chef de la diplomatie malienne Moctar Ouane à Moscou et aux pourparlers avec son homologue russe Serguei Lavrov. Les parties ont signé le mémorandum intergouvernemental sur la coopération dans la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontière organisé. Le Mali est le premier pays africain avec lequel la Russie a signé un tel document. Moctar Ouane a dit, en particulier, à une conférence de presse conjointe avec Serguei Lavrov.