Les interlocuteurs ont dressé un bilan préliminaire de l'interaction des parties dans le domaine militaire. Nous avons pris un bon départ, a noté le chef militaire russe. D'après lui, il convient de définir correctement les priorités de l'interaction. L'une d'elles est, certainement, l'Afghanistan. La Russie et l'OTAN ont des intérêts fondamentaux communs dans ce pays. Il s'agit de réprimer les activités du Taliban, du réseau Al-Qaïda, d'autres mouvances radicales, exposant la sécurité dans la région et dans le monde. Il est question d'instaurer un régime constructif, durable en Afghanistan. Et, bien entendu, de lutter contre le trafic illicite de la drogue. Pour la culture du pavot somnifère et des opiacés l'Afghanistan est actuellement en première position dans le monde. Et le marché d'écoulement le plus proche pour ces drogues est celui des membres de la Communauté des Etats Indépendants. Pour cette raison la Russie ne se soustrait pas au concours aux efforts de l'OTAN en Afghanistan, a mis en relief Nikolaï Makarov.
En Afghanistan nous assumons une certaine charge, liée avant tout au transit du matériel par le territoire de Russie. Les tâches que nous assumons sur ce plan sont importantes - pour le volume et la quantité. Nous sommes disposés à continuer d'y concourir, à aider en matière de formation des cadres de police. Actuellement nous étudions la question concernant le parc d'hélicoptères, parce qu'ils sont demandés en Afghanistan. C'est l'ensemble de questions que nous nous sommes assignées.
L'interaction entre l'OTAN et la Russie dans le domaine de sécurité possède une base objective, considère le rédacteur en chef de la revue russe « Défense nationale » Igor Korottchenko :
En effet, dans le contexte, où les défis et les menaces à la sécurité se multiplient, la Russie et l'OTAN sont amenées à chercher ensemble à les lever. Evidemment qu'un rapprochement des positions, une tentative de trouver des solutions adéquates répondent aux intérêts de l'OTAN et de la Russie. Côté pratique, la Russie est notamment prête à fournir des armements et du matériel de guerre aux unités des forces armées nationales et à la police d'Afghanistan, subordonnées directement au président Hamid Karzaï.
Parmi d'autres directions, où la situation appelle une interaction réelle, le général d'armée Makarov a de même rangé la lutte contre les pirates somaliens. Les opérations conjointes des navires de guerre de Russie et de l'OTAN au large de la Corne Africaine connaissent du succès. Nous faisons davantage confiance les uns aux autres, ce qui a, en somme, un effet bénéfique sur l'efficacité de l'engagement des forces navales de divers Etats, a constaté le chef de l'Etat-major général de Russie.
