La Russie vue par la presse francophone le 21 juillet

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Caucase russe: attentat contre une centrale hydroélectrique, deux morts/ L’heure reste au réchauffement malgré les espions/ Alstom teste son train pendulaire en Russie

Le Parisien

Caucase russe: attentat contre une centrale hydroélectrique, deux morts

Deux policiers ont été tués dans un attentat mercredi contre une centrale hydroélectrique dans le Caucase russe, commis par des assaillants qui en ont détruit les turbines en y plaçant des bombes, une nouvelle attaque qui frappe cette région en proie à une rébellion islamiste.

L'attaque a eu lieu en Kabardino-Balkarie, une des républiques musulmanes du Caucase russe située à l'ouest de la Tchétchénie, suscitant des craintes sur une nouvelle forme d'attentats visant les infrastructures vitales.

"A environ 05HOO (01HOO GMT), des inconnus au nombre de trois à cinq ont attaqué la centrale hydroélectrique de Baksan", a indiqué une cellule de crise dans un communiqué.
"Deux gardiens appartenant à la police locale ont été tués et leurs pistolets ont été volés", ont ajouté les autorités.

Deux employés de la centrale "ont été torturés pour qu'ils indiquent les points vulnérables où poser les bombes", a indiqué Boris Zverev, un responsable de RusHydro, la compagnie publique qui gère la centrale, à l'antenne de la radio Echo de Moscou.

"Les assaillants ont posé des bombes dans la salle des turbines et ont fait exploser deux turbines, ce qui a provoqué un incendie sur trois étages", a précisé la cellule de crise.
La centrale a été arrêtée et l'incendie a été éteint peu après, selon le ministère des Situations d'urgence.
La principale hypothèse examinée par les enquêteurs est un attentat terroriste, selon RusHydro.

Le président de la Kabardino-Balkarie, Arsen Kanokov et le directeur des services spéciaux russes (FSB), Alexandre Bortnikov, ont informé par téléphone le chef de l'Etat russe Dmitri Medvedev, en visite en Finlande.

"La sécurité a été renforcée sur les installations stratégiques", a écrit M. Medvedev sur le réseau Twitter, dans sa seule réaction après l'attaque.

"Les bandits se sont déchaînés, ils attaquent des installations vitales", a pour sa part lancé le représentant du Kremlin dans la Caucase, Alexandre Khloponine, cité par les médias russes.

Cet attentat pourrait être "une répétition de quelque chose de plus grave", a également mis en garde Alexandre Torchine, sénateur et membre du comité antiterroriste russe, à l'antenne d'Echo de Moscou.

Le Caucase russe est en proie à une rébellion exacerbée par deux guerres successives menées par les forces russes contre les séparatistes en Tchétchénie, qui ont dévasté cette république avec de nombreuses exactions dans les années 1990 et au début des années 2000.

L'Ingouchie et le Daguestan, voisines de la Tchétchénie, connaissent des attaques quasi quotidiennes contre des fonctionnaires et des représentants des forces de l'ordre.

Les militants islamistes ont à maintes reprises menacé de détruire des installations stratégiques à travers la Russie.

En mars, la Russie a été frappée par des attentats commis par des femmes kamikazes dans le métro de Moscou, qui ont coûté la vie à 40 personnes, et au Daguestan (12 morts).

Le chef du gouvernement et ancien président, Vladimir Poutine, qui avait mené la deuxième guerre en Tchétchénie, a annoncé début juillet un programme économique ambitieux visant à apporter la paix et la prospérité dans le Caucase, jugeant que le temps des extrémistes était révolu.

Il s'agit aussi d'un nouveau coup porté aux installations hydroélectriques russes après l'accident de la centrale Saïano-Chouchenskaïa, la plus grande du pays, qui avait fait 75 morts en août 2009 et a sérieusement perturbé l'approvisionnement en électricité de la Sibérie.

Le Figaro

L’heure reste au réchauffement malgré les espions

Rapprochés par la crise mondiale et les défis géopolitiques, Moscou et Washington préfèrent taire leurs divergences pour débrider les échanges économiques et technologiques.

Le président russe Dmitri Medvedev n’est pas rentré les poches vides de sa tournée aux États-Unis en juin dernier. Des entreprises américaines misant sur le secteur de la haute technologie en Russie – l’essence même de la volonté de modernisation de ce pays – lui ont dit ou confirmé leur intention d’y engager d’importants investissements.

La Russie pourrait ainsi sceller un partenariat avec la société Cisco Systems. Ce concepteur de réseaux informatiques américain prévoit d’investir plus d’un milliard de dollars dans le parc technologique de Skolkovo, dont Moscou voudrait faire l’équivalent de la Silicon Valley dans les environs de la capitale.

« Je confirme effectivement que notre société est en pourparlers à propos du projet Skolkovo », a déclaré Alexander Palladin, un porte-parole de Cisco Systems Russie. « Les détails sont actuellement examinés au siège de la société aux États-Unis ».

Depuis sa prise de fonctions, M.Medvedev s’efforce de conduire une révolution tranquille pour faire entrer la Russie dans le vingt-et-unième siècle. La tâche nécessite de profondes réformes s’attaquant notamment à des problèmes aussi solidement enracinés que la corruption et une bureaucratie écrasante.

Avant son voyage, M.Medvedev avait, lors du Forum économique annuel du Kremlin à Saint-Pétersbourg, fortement critiqué le rôle dominant de l’État dans l’économie : « Les gens pensent souvent que c’est la personne qui récolte les pommes qui fait le plus gros du travail, mais en réalité, la tâche cruciale revient à celui qui plante le pommier », avait-il déclaré dans son discours du 18 juin dernier. « L’État ne doit pas systématiquement récolter seul les pommes. Dans une économie libre, il y a toujours des personnes capables de le faire mieux et plus vite ».

Élément clé de la reconstruction de l’image de la Russie sur la scène internationale, la visite américaine a donné lieu un accueil des plus chaleureux à Washington. Le Président Barack Obama est lui aussi désireux d’actionner le bouton du « redémarrage » de la relation américano-russe.

Les deux pays ont abandonné la diplomatie des bruits de bottes pour se recentrer sur leurs intérêts économiques partagés : ce sont désormais les affaires qui dictent l’ordre du jour. La preuve en est fournie par la décision de M. Medvedev de commencer sa tournée par une étape de plusieurs jours en Californie où il a, entre autres, ouvert un compte Twitter et reçu un iPhone 4G de la part de Steve Jobs, le PDG de Apple.

À Washington, les deux chefs d’État ont signé un éventail d’accords dans les domaines de la sécurité, du commerce et de la coopération intergouvernementale. Mais on retiendra surtout le geste du Président Obama qui s’est engagé à soutenir fermement la candidature de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), un dossier vieux de dix-sept ans.

Toutefois, juste après le départ de M.Medvedev pour le sommet du G20 au Canada, un événement est venu ternir l’éclat de sa tournée, avec l’annonce de l’arrestation de onze personnes accusées d’espionnage sur le territoire américain pour le compte de la Russie.

Washington et Moscou ont aussitôt cherché à minimiser le scandale en affirmant qu’il n’aurait aucune incidence sur les relations entre les deux gouvernements. Certains commentateurs n’ont pas tardé à prétendre que les arrestations avaient été orchestrées dans les cercles washingtoniens par un groupuscule hostile aux efforts de rapprochement avec Moscou entrepris par M.Obama.

Pour autant, une avalanche de gros titres dignes de la Guerre froide, au moment où M.Medvedev arrivait à Toronto pour la conférence du G20, ne semble pas devoir entamer le prestige nettement en hausse de la Russie. Timothy Ash, économiste en chef au sein de la Royal Bank of Scotland, estime « évident » que les intérêts de la Russie et de l’Amérique « sont actuellement sur la même ligne ».

Espions démasqués et échangés

Dix agents travaillant pour les services de renseignement extérieurs russes ont été inculpés, le 27 juin dernier, « d’avoir comploté comme agents secrets aux États-Unis pour le compte de la Fédération de Russie », neuf d’entre eux étant également accusés de blanchiment d’argent.

Ces dix agents « dormants » ont été expédiés à Vienne par les États-Unis dans le cadre d’un échange d’espions entre les deux pays, le premier depuis la fin de la Guerre froide. Moscou a de son côté libéré quatre individus détenus depuis longtemps « pour des contacts présumés avec les services de renseignement occidentaux ». « Cette action a été accomplie dans le contexte général de l’amélioration des relations russo-américaines », a déclaré le ministère des Affaires étrangères russe.

Pour Moscou, l’incident d’espionnage est désormais clos. Selon Le Kremlin, les liens entre Washington et Moscou pourraient même en ressortir raffermis. Les dix agents arrêtés aux États-Unis ont été soumis, à leur retour, à un interrogatoire des services secrets russes.
À Washington, le chef de cabinet du Président Obama, Rahm Emanuel, a indiqué que l’arrestation des espions « lance un signal clair, non seulement à la Russie mais aux autres pays qui voudraient essayer [d’envoyer secrètement des agents], que nous les surveillons ».

Sondage : Espions ou manipulation ?

Les russes sont majoritairement d’accord avec le président Medvedev pour estimer que l’affaire des espions est une provocation américaine. Sondage effectué par le Centre Levada auprès de 1 600 Russes entre le 2 et le 5 juillet dernier. Une autre question faisant partie du même sondage révèle que 59% des personnes faisant partie de l’échantillon étaient au courant du scandale des espions Russes contre 41% qui n’en avaient pas du tout entendu parler.

Le Figaro

Alstom teste son train pendulaire en Russie

Le groupe français teste actuellement son train pendulaire sur les voies ferrées russes en prévision de son exploitation sur la ligne reliant Saint-Pétersbourg à Helsinki.

Selon Alstom Transport, les essais réalisés jusqu’à une vitesse de 120 km/h se sont révélés concluants. Reste encore à tester la grande vitesse (220 km/h) sur les voies ferrées russes.

Invités à couvrir l’événement par la compagnie des chemins de fer russe (RJD), les médias locaux ne se sont pas fait prier pour relayer l’information auprès de la population. Ce train pendulaire, nettement plus rapide que le matériel classique, va permettre de réduire la durée du trajet de 5h30 aujourd’hui à 3h50 dès qu’il entrera en exploitation, c’est-à-dire en décembre de cette année.

Conçu pour s’incliner dans les courbes de façon à compenser la force centrifuge, le train pendulaire se situe entre les trains à grande vitesse classiques et les trains traditionnels. Il peut rouler à 220km/h sur des voies normales. Chaque rame comporte 7 wagons pour une capacité totale de 344 passagers. Alstom a livré quatre trains baptisés « Allegro » à la RJD et espère convaincre les Russes d’équiper d’autres lignes en trains pendulaires de sa marque.

Mais le directeur d’Alstom en Russie, Patrick Pascal, se veut prudent. « Il est encore trop tôt pour dire sur quelles lignes nous allons pousser nos projets. Vous savez qu’en Russie, il faut d’abord faire ses preuves. Ce qui est important pour nous, c’est de réussir avec Allegro ».

Astom n’est pas le seul à convoiter l’immense marché russe. RJD exploite le plus vaste réseau ferré du monde (85 500km) après celui des États-Unis et est courtisé par deux autres constructeurs : l’allemand Siemens et le canadien Bombardier. Pressé de renouveler une flotte vieillissante, RJD est aussi très demandeur de nouvelles technologies occidentales. « Il y a beaucoup de place sur ce marché », assure Patrick Pascal. « Il y en a pour Siemens, pour nous, voire pour Bombardier ». Et d’ajouter avec réalisme : « si l’on nous offrait tout le marché russe, nous n’aurions pas les moyens de satisfaire une telle demande ».

Alstom a bien avancé en acquérant une part de 25% dans TransMachHolding, le principal constructeur russe pour une somme non dévoilée. Le groupe français a déjà remporté un contrat de 450 millions d’euros pour la livraison de 200 locomotives EP20.

Siemens n’est pas en reste, puisqu’il a déjà vendu ses trains rapides Sapsan à RJD, qui sont exploités sur la principale ligne du pays, Moscou – Saint-Pétersbourg, et doit dans les prochains mois démarrer son exploitation sur la ligne Moscou – Nijni-Novgorod. En outre, le géant allemand a conclut la semaine dernière un accord d’une valeur de 2,2 milliards d’euros pour la livraison de 240 trains Siemens Desiro sur 10 ans.

Une nouvelle qui n’angoisse pas Patrick Pascal : « à la différence de Siemens, nous nous sommes alliés àun très gros partenaire industriel, TransMachHolding. Un partenaire d’une telle taille peut causer quelques lenteurs, mais en revanche, nous bénéficions de capacités industrielles plus solides. En outre, Siemens exploite des techniques en fin de vie alors que nous allons construire avec TransMachHolding des locomotives utilisant les dernières technologies ».

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