Journal de l'environnement
La Russie pilotera le nucléaire turc
Le Parlement de Turquie (Grande assemblée nationale de Turquie) a approuvé le 15 juillet un accord passé avec la Russie pour la construction d’une centrale nucléaire dans la ville d’Akkuyu, sur la côté méditerranéenne. La Russie avait été choisie pour mener à bien ce projet de 4 réacteurs nucléaires, lors d’une visite officielle de Dimitri Medvedev en mai à Ankara. Le premier sera donc construit par une société russe, désignée par un consortium dirigé par l’entreprise AtomStroyExport (contrôlée par l’Etat). Les entreprises financeront les travaux, estimés à 20 000 milliards de dollars.
Greenpeace international regrette que les 170 000 signatures « anti-nucléaires » récoltées par le parti d’opposition turc n’aient rien changé au vote du Parlement. L’association dénonce « la dépendance de la Turquie à l’égard de l’expertise russe et du combustible nucléaire pour ses besoins énergétiques », sur son site internet. La compagnie prochainement désignée pour construire le réacteur à Akkuyu sera propriétaire de l’électricité produite mais aussi de la centrale. La Turquie commencera à toucher 20% des profits de la compagnie seulement après 15 ans de service.
Mais les militants de l’ONG, pointent du doigt le tarif de rachat de l’électricité produite par la future centrale. TETAS, la société de négoce d’électricité turque, achètera l’énergie nucléaire pour 123.5 dollars le méga watt heure au moins. C’est le double du prix en vigueur sur le marché européen (aux alentours de 60 dollars en juillet 2010). « C’est beaucoup trop pour que l’énergie nucléaire soit abordable et compétitive », analysent les militants Greenpeace. Une affaire juteuse, oui, mais certainement pas pour la Turquie.
Sos Crise
La subtile politique russe, un aigle à 2 têtes - défiant Washington !
La Russie est décidemment bien déroutante. Après les déclaration du Président russe Dimitri Medvenev, dont se sont bruyamment réjoui les commentateurs occidentaux mais dont nous avons ici même analysé les « subtilités » puisque d’un côté il était affirmé malgré les négations de l’Iran que ce pays allait se doter de l’arme nucléaire et que son attitude était « décevante », mais tout aussitôt qu’une politique de pression et de sanction outrancière ne convenait pas, voici que la Russie brise l’embargo que tentent de créer les Etats-Unis et leurs alliés (Israêl et l’Europe).
Le ministre russe de l’Energie, Sergueï Shmatko et le ministre iranien du Pétrole Masud Mir-Kazemi se sont en effet rencontrés mercredi 14 juillet à Moscou, et ont signé un certain nombre de contrats d’importance stratégique majeure, l’un d’eux portant sur la livraison à l’Iran de carburants et de produits dérivés du pétrole.
Un accord russo-iranien de coopération énergétique
Le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, et le ministre de russe de l’Energie, Sergueï Chmatko, ont apposé mercredi leurs signatures au-bas d’une déclaration conjointe prévoyant la coopération bilatérale dans le pétrole, le gaz et la pétrochimie, rapporte le correspondant de RIA Novosti sur place.
La déclaration valide la « feuille de route » de projets prometteurs dans le secteur pétrochimique, élaborée par le groupe de travail russo-iranien. Les parties ont en outre convenu d’examiner la possibilité de créer une banque conjointe de financement des projets pétroliers, gaziers et pétrochimiques des groupes russes et iraniens.
Le document prévoit également la mise au point d’une « feuille de route » pour la coordination de l’activité dans le domaine de l’énergie électrique et nucléaire et des sources d’énergie renouvelables.
Les ministres ont également discuté de la vente du pétrole brut raffiné par les deux pays et de la recherche d’autres partenaires désireux d’exercer ce genre d’activité. Dans le même temps l’iran a précisé que bientôt le pays serait en mesure de se passer de l’importation de pétrole raffiné puisque dans ce domaine, grâce aux raffineries qu’il envisage de mettre en exploitation d’ici la fin de 2010, l’Iran compte se hisser au rang des principaux exportateurs mondiaux d’essence au cours des deux à trois prochaines années, a annoncé le ministre iranien du pétrole Massoud Mirkazemi. »D’ici la fin de l’année, une série de raffineries entreront en service conformément au calendrier, si bien que dans deux à trois ans nous figurerons, je pense, parmi les plus grands exportateurs d’essence de la région et du monde entier », a-t-il déclaré jeudi dans une interview à la chaîne de télévision anglophone Russia Today.
La déclaration russo-iranienne précise que la prochaine réunion du groupe de travail russo-iranien se tiendra à Téhéran au cours du quatrième trimestre de l’année 2010.
Un défi à Obama signé Poutine ?
Les contrats signés ne laissent aucune place au doute: « la Russie et l’Iran ont l’intention d’intensifier leur coopération, tant dans le domaine de l’approvisionnement, les échanges et la commercialisation du gaz naturel, des carburants et des produits pétrochimiques ».Mieux encore, Moscou a également aidé Téhéran à contourner l’embargo imposé par Washington sur les institutions bancaires et les compagnies d’assurances qui doivent accompagner les transactions commerciales. Les deux ministres ont notamment prévu la création d’une banque commune aux deux pays, et qui sera chargée de financer les transactions prévues par les contrats signés.
En cela, Moscou brise non seulement de manière ouverte et totale l’embargo décidé par les Etats-Unis sur le produits pétroliers à destination de l’Iran mais défie également Washington, pour voir si les Américains se risqueront à prendre des mesures contre les institutions bancaires ou les sociétés russes qui seront impliquées dans ces transactions commerciales.
En effet, dans le texte signé par Barack Obama le 2 juillet dernier, il est clairement stipulé « que les Etats-Unis ne coopéreraient plus avec des sociétés ou des banques étrangères qui effectueront des transactions commerciales avec l’Iran dans le domaine pétrolier ». A la suite de cela, la plupart des grandes compagnies d’assurances et pétrolières (BP) ainsi que les grandes banques européennes avaient annoncé « qu’elles se mettaient au diapason de la décision américaine ».
Les commentateurs toujours à l’affut des bruits de couloirs du Kremlin et des divergences entre les deux têtes de l’aigle russe, disent que face à un Dimitri Medenev qui jouerait ostentiblement la carte de l’occident, ce serait le premier ministre Vladimir Poutine qui aurait ainsi rectifié le tir, ce qui est d’autant plus vraisemblable que c’est ce dernier qui a en charge la politique énergétique russe.
C’est en tout cas un défi au président Obama, au plus bas dans les sondages (60% des américains ne lui font pas confiance selon un sondage paru dans le Washington Post le 13 juillet), s’il maintient ce qui a été stipulé dans le texte du 2 juillet, il entre en conflit avec la Russie. C’est le coup du berger à la bergère car Poutine (comme les Chinois) a assez mal vécu qu’après n’avoir pas opposé leur droit de véto au Conseil de Sécurité le 9 juin, aussitôt les Etats-Unis et l’Europe se soient employés à durcir les sanctions unilatéralement. A cette unilatéralité, Poutine répond donc en ignorant les mesures de Washington. Ce qui de fait aboutit à démonter l’embargo qu’il a prétendu créer en offrant un terrain privilégié non seulement aux Russes et aux Chinois mais à de nombreux autres pays d’Asie centrale. D’ailleurs si la Russie est la première a envoyer ballader les diktats nord-américains en matière pétrolière il semble que la Chine et la Turquie soit déjà à pied d’oeuvre…
Il faut noter que la presse russe fait état des mises en garde de Fidel Castro sur les dangers d’un conflit nucléaire qui partirait d’Iran. En tout les cas on peut interpréter la signature des contrats énérgétiques avec l’iran et même l’aide bancaire comme une sorte de veto a posteriori sur l’aggavation des sanctions décidée par les Etats-Unis et l’Europe.
Les sanctions internationales contre l’Iran n’auront pas d’impact négatif sur la coopération russo-iranienne dans le domaine énergétique, a déclaré clairement mercredi le ministre russe de l’Energie Sergueï Chmatko.
« Les sanctions ne nous empêcheront pas de coopérer », a annoncé M. Chmatko aux journalistes après la signature d’une déclaration conjointe des deux pays sur la coopération dans les domaines du pétrole, du gaz et de la pétrochimie.« Les sanctions n’influeront pas sur le développement économique et industriel de l’Iran », a indiqué à son tour le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, soulignant que les sanctions internationales visaient les compagnies collaborant avec l’Iran dans l’industrie pétrolière et non pas le pays dans son ensemble.
« Les pays réellement indépendants peuvent coopérer avec l’Iran », a-t-il ajouté.
RTBF
Russie: l'ex-KGB voit ses pouvoirs élargis, inquiétudes
La chambre haute du Parlement russe a approuvé lundi une loi élargissant les pouvoirs des services spéciaux (FSB, ex-KGB) vertement critiquée par les défenseurs des droits de l'homme, ont rapporté les agences russes.
Ce texte qui permet aux services spéciaux d'émettre des "avertissements" à toute personne soupçonnée de "créer des conditions pour la perpétration d'un crime", avait été voté la semaine dernière par la Douma (chambre basse).
Selon cette loi, toute personne ou entreprise qui gênerait le travail d'un agent du FSB pourrait faire l'objet de poursuites, d'amendes de 500 à 50 000 roubles (13 à 1300 euros) ou d'un placement en détention allant jusqu'à 15 jours.
Les libéraux et les défenseurs des droits de l'homme craignent que cette loi n'encourage les détentions arbitraires, comme c'était le cas avec le KGB à l'époque soviétique.
Les principales ONG de la défense des droits de l'homme ont appelé le président russe Dmitri Medvedev, qui s'affiche volontiers en dirigeant plus libéral que le Premier ministre Vladimir Poutine, à ne pas promulguer cette loi.
Mais Dmitri Medvedev a déjà souligné que le texte avait été préparé sur son "ordre direct".
Le Figaro
Un mafieux géorgien recherché à Madrid
Une figure du milieu de l'ex-URSS, Tariel Oniani, d'origine géorgienne et recherché par l'Espagne pour blanchiment d'argent, a été condamné aujourd'hui en Russie à 10 ans de prison pour enlèvement et extorsion, ont rapporté les médias russes. Selon l'acte d'accusation, Tariel Oniani, connu dans les milieux criminels sous le surnom de Taro, avait enlevé avec des complices un homme d'affaires le 18 mars 2009 en plein centre de Moscou.
La victime avait été emmenée dans un restaurant et passée à tabac avec une batte de base-ball avant d'être retenue dans un appartement pendant trois jours. Les ravisseurs avaient exigé 500.000 dollars à la famille de l'homme d'affaires. Ayant reçu la moitié de la rançon, ils l'avaient relâché, mais avaient continué de le menacer en réclamant le reste. L'homme d'affaires avait cependant porté plainte, et ses ravisseurs avaient été arrêtés. Tariel Oniani a nié les faits et accusé la victime d'avoir monté l'affaire de toutes pièces.
Oniani est né en 1952 en Géorgie, alors république soviétique. Il a été condamné pour la première fois pour vol à main armée lorsqu'il avait 17 ans, et a passé au total plus de 10 ans en prison avec ses huit condamnations. Après la chute de l'URSS en 1991, il a émigré en Europe, a vécu en France, puis en Espagne où il faisait des affaires dans le bâtiment. Il est revenu en Russie en 2005.
Selon des médias, il avait été l'une des cibles d'une opération spéciale en Espagne en 2005 au cours de laquelle une trentaine de membres de la mafia de l'ex-URSS avaient été arrêtés. Oniani se trouvait pas en Espagne à ce moment. Considéré comme l'un des mafieux les plus influents sur l'espace post-soviétique, il a été à l'origine d'une guerre criminelle en Russie qui l'aurait notamment opposé à Viatcheslav Ivankov, alias "le Petit Japonais". Ce dernier est décédé en octobre 2009 des suites de ses blessures après avoir été la cible d'un attentat en juillet de la même année.