Le prochain sommet de l'OSCE doit unir l'espace de sécurité européen et eurasien au sein d'un seul et même système. L'ordre du jour du forum qui se tiendra entre le 28 et le 30 octobre prochain à Astana, a été approuvé lors de rencontre informelle des chefs de diplomatie et des personnalités haut placées des 56 pays de l'OSCE au Kazakhstan. Notre envoyée spéciale Elisaveta Izakova qui se trouve actuelle à Alma propose sa vision du problème.
Les ministres et les diplomates qui se sont mis à l'abri de la canicule dans la station de ski d'Ak-Boulak au pied des montagnes de Talgar, ont discuté des problèmes globaux. Il avait notamment au menu les principes de base et les orientations de l'intégration eurasienne. Comme l'a déclaré le président du Kazakhstan Noursoultan Nazarbaev lors de cérémonie d'inauguration du forum, l'intégration de l'Europe et de l'Asie aura à longue échéance un impact positif sur le développement économique et le bien-être social dans le monde d'après-crise. Selon lui, la notion de sécurité européenne se situe au-delà du cadre continental et la tâche du prochain sommet de l'OSCE consiste à unir les espaces de sécurité européen et asiatique au sein d'un seul et même système.
Nazarbaev a qualifié la crise en Kirghizie d'épreuve sérieuse de l'efficacité de l'OSCE. C'est précisément la situation critique qui s'était créée dans cet état qui a montré que dans le contexte actuel « il n'est plus possible de résoudre les problèmes globaux uniquement dans le cadre des associations existantes et des vieilles méthodes », - pense le président du Kazakhstan.
La crise dans le système des relations internationales est plus qu'évidente. Il y a deux façon de s'en sortir : soit modifier légèrement l'ordre ancien soit former un ordre nouveau. Des mesures pas toujours constructives mais en revanches actives sont déployées dans le premier cas de figure mais rien ne se fait pour mettre en place un ordre nouveau. Nous devons utiliser au maximum le prochain sommet pour s'avancer vers l'objectif qui est la création d'une communauté mondiale euro- atlantique et eurasienne sur la base des valeurs et des principes communs.
La rencontre informelle à Alma Ata des représentants des sept organisations internationales en charge des problèmes de sécurité à savoir l'OSCE, l'UE, l'OTAN, le Conseil de l,Europe, la CEI, l'OTSC et la Conférence sur les mesures de confiance en Asie, constitue un pas de plus franchi dans cette direction. L'initiative russe sur mise en place d'un nouveau Traité de sécurité européenne se trouve au centre des débats. C'est elle qui avait en son temps fait démarrer le soi-disant « processus de Corfou » qui a ouvert le dialogue à ce sujet. « La première rencontre dans un format aussi large, est notre succès commun », - a déclaré le chef de diplomatie du Kazakhstan Kanat Saoudbaev.
Son homologue russe Sergueï Lavrov s'est félicité de cette initiative du Kazakhstan.
Nous préconisons la coopération avec l'OSCE et les autres organisations internationales. Ce processus a pour objectif de créer un système ouvert de sécurité collective régionale dans le cadre duquel on pourrait assurer efficacement la division du travail et arriver aux accords basées sur le droit international et le rôle prédominant de l'ONU, - a souligné Sergueï Lavrov.
Les ministres réunis à Alma Ata ont beaucoup discuté de la situation en Kirghizie voisine. Malgré le référendum qui a validé la nouvelle constitution et le mandat présidentiel pour la période transitoire, la stabilité y reste fragile et peut être perturbée à tout moment. L'OSCE a déclaré qu'elle était prête à mettre ses experts au service de Kirghizie pour régler le conflit et remettre en route le processus de paix.