Un pas de plus vient d'être franchi vers le renforcement de la sécurité énergétique de l'Europe : la Russie et la Bulgarie ont signé la feuille de route concernant la réalisation du gazoduc South Stream. L'accord est intervenu à la suite des négociations laborieuses qui ont duré toute la nuit dans la ville bulgare de Varna entre le ministre ruse de l'énergie Sergueï Chmatko et le ministre bulgare de l'économie, de l'énergie et du tourisme Traïtcho Traïkov.
Le gazoduc South Stream en provenance de Russie passera par le fond de la mer Noire pour rejoindre la Bulgarie et au-delà d'autres pays d'Europe du Sud et Centrale. Pour la réalisation de la partie du projet en terre ferme Moscou a signé des accords intergouvernementaux avec la Bulgarie, la Serbie, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et l'Autriche. Pourtant, la participation de Bulgarie à ce projet était jusqu'à tout récemment sujette à caution. Accédé au pouvoir l'été dernier, l'actuel premier ministre bulgare Boïko Borisov a annoncé la suspension des projets énergétiques avec la Russie y compris South Stream. Bulgarie faisait des déclarations contradictoires à ce sujet et ne s'est décidée à prendre part au projet que ce mois. Voici ce que dit dans une interview à la Voix de la Russie le directeur du département analytique de la Fondation russe pour la sécurité énergétique Alexandre Passetchnik :
La Bulgarie comprend que South Stream peut renflouer son budget national. C'est pourquoi il a été finalement décidé de rester dans le projet et cesser de faire du sabotage au profit de Washington. Autant que l'on sait, les Bulgares ont également compris qu'il existait une alternative, la Roumanie.
« La feuille de route » signée samedi entre la Russie et la Bulgarie est un calendrier très détaillé des travaux dans le cadre de l'étude de faisabilité du projet. Le gazoduc aura un débit annuel de 63 milliards de mètres cubes de gaz russe. Pour transporter cette quantité vers l'Europe du Sud et Centrale, on se proposer d'utiliser toutes les conduites qui existent en Bulgarie et d'en construire de nouvelles. Le gazoduc reliera en direct, sans pays transitaires, la Russie aux pays de l'UE parallèlement à l'autre gazoduc déjà en chantier qui est Nord Stream.