Les pays de l'OTAN ne veulent toujours pas examiner concrètement l'initiative de la Russie sur la création du nouvel accord de sécurité européenne. Dmitri Rogozine, l'ambassadeur de Russie dans l'alliance Nord Atlantique, a fait cette déclaration à l'issue de la séance du Conseil Russie-OTAN à Bruxelles.
Au dire du représentant russe, les partenaires de la Russie en Europe et l'OTAN trouvent que les questions liées à la sécurité européenne doivent être examinées ailleurs et dans un autre format.
L'initiative sur une nouvelle architecture de sécurité européenne, diffusée par le président de Russie Dmitri Medvedev en 2008, est appelée à créer un espace euratlantique commun dans lequel aucun État ou organisation ne pourra affermir sa propre sécurité aux frais de celle des autres. Et ce sera une démarche cardinale pour l'élimination de l'héritage de «la guerre froide».
Le temps est venu d'examiner en détail ce projet, croit le responsable du service de la sécurité européenne de l'Institut de l'Europe sous l'égide de l'Académie des Sciences de la Russie Dmitry Danilov.
La Russie a avancé un projet de traité tout à fait concret. Mais tous ne comprennent pas tout à fait ce que la Russie veut par la conclusion de l'accord. Et certains n'acceptent pas le texte qui est publié à titre de projet. Il y a néanmoins des pays qui ont soutenu l'idée même qui figure dans la proposition sur l'accord. À savoir - rendre l'Europe indivisible en matière de sécurité, transformer l'architecture européenne de la sécurité pour qu'un conflit militaire en Europe soit impossible ou, en tout cas, que le règlement des situations semblables soit l'affaire européenne. Sous ce rapport, les partenaires principaux de la Russie en Europe, tels que l'Allemagne et la France, sont les plus proches. Mais il faut dire que Moscou tente de trouver un terrain d'entente avec les adversaires. Parmi eux, il y a traditionnellement la Pologne, des pays Baltes, d'autres États est-européens.
Ce n'est pas un secret que dans le cadre de l'OTAN, il n'existe pas d'unité dans la vision de la nouvelle conception stratégique de l'alliance. Au cours de six mois prochains, le sommet suivant de l'OSCE doit avoir lieu. On y soulèvera la question sur le nouvel accord de sécurité européenne dans ses aspects concrets.
Les discussions autour de l'accord, d'une manière ou d'une autre, seront liées avec la question sur le système de défense antimissile en Europe. Cependant, la proposition du président des États-Unis Barack Obama adressée à la Russie de créer "le bouclier" global peut changer le format des relations entre la Russie et l'UE, comme ses relations avec les États-Unis sur les questions de la sécurité dans le monde. Certainement, cela demandera de Washington une certaine correction par rapport aux plans d'expansion de la présence militaire en Europe de l'Est, qui ne provoquaient jamais de l'approbation à Moscou. De plus, il n'est pas exclu que tôt ou tard, les leaders européens partagent la position de la Russie exprimée dans une des thèses clés de l'accord sur la sécurité en Europe. Elle est fondée sur le renoncement à l'approche de bloc pendant la solution des questions stratégiques sur le continent. D'après l'avis de Dmitri Medvedev, cela permettra d'effectuer une percée dans le futur et de mettre fin au déficit de stabilité des 20 dernières années.