L'enquête du crash de l'avion gouvernemental près de Smolensk, dans lequel ont péri le président de Pologne Lech Kaczynski et encore 95 personnes a fait évoquer à la presse polonaise une pression qui pouvait être exercée sur les pilotes de l'appareil.
Les données publiées se fondent sur de nouveaux décryptages des enregistreurs de bord. Il s'avère qu'à quelques minutes de la tragédie au poste de pilotage a retenti la phrase que si l'avion n'atterrit pas à Smolensk, les pilotes pourraient avoir des problèmes. Suivant une version, elle pouvait émaner du commandant de bord Arkadiush Protasiuk. Les médias polonais viennent jusqu'à affirmer qu'il a prononcé les mots qu'il sera « perdu », si l'avion ne se posait pas. Malgré le caractère imagé de l'expression, elle atteste de ce que tout n'était pas bien avec l'ambiance psychologique à bord de l'appareil présidentiel.
Les nouvelles données confirment indirectement l'information précédemment publiée, suivant laquelle les pilotes devaient obéir à la volonté des tiers. En même temps les organes compétents officiels ne commentent pas cette information. Le rédacteur en chef de la revue « La Pologne ailée » Grzegorz Sobczak pense à des éléments de manipulation dans ces publications.
Cette information n'a pas de confirmation véridique. C'est autre chose, si l'on parle de l'équipage. Il a pour devoir d'être bien préparé et formé. Le commandant de bord d'un tel avion doit au besoin savoir résister à sa direction suprême, si les ordres qu'il reçoit contredisent le règlement et les règles du vol. A Smolensk nous avions affaire à une situation où l'équipage aurait pu céder à la pression. Et si le pilote a cédé, quelque chose n'était pas bien avec sa préparation.
Les dites publications ont donné lieu à de nouveaux faux-bruits au sujet de la soi-disant mauvaise qualité de l'enquête menée par les Russes. Or la partie russe a envoyé les sténogrammes des enregistreurs de bords aux collègues polonais il y a un mois et demi. Plus tard ils les ont reçus en format audio. Jusqu'à présent les enregistrements sont étudiés par les spécialistes polonais, qui ne font aucun reproche quant à la qualité de l'enquête menée en Russie.
Et voici l'opinion du politologue serbe et colonel d'aviation à la retraite Gostimir Popovic :
Tous les spécialistes, à tous les niveaux - de l'aérodrome à Smolensk à Moscou - ont tout fait de manière professionnelle. Il reste à savoir ce qui se passait à bord de l'avion, l'équipage a-t-il prêté oreille à toutes les recommandations des aiguilleurs du ciel, et a-t-il fait tout ce qu'il fallait. Des tiers se trouvaient-t-ils au poste de pilotage ou non ? Durant toutes les procédures la Russie s'est montrée très correcte, de sa part il n'y a eu ni dissimulation, ni manipulation.
Le directeur et co-patron de la compagnie d'aviation britannique présentant les avions de business classe « Oxygen-4 Aviation » Mark Green a souligné dans l'interview à notre correspondant le caractère pratiquement impeccable de l'enquête menée par les Russes.
Certes, les vols c'est toujours du risque. Quant à l'enquête, j'ai été surpris combien vite et efficacement les spécialistes ont réussi à déchiffrer les enregistreurs de bord. Je suis certain que les autorités russes ont traité avec le soin indispensable l'information, y compris l'étude des débris de l'avion, éparpillés sur un vaste territoire.
Des millions de Russes et de Polonais estiment que la catastrophe près de Smolensk a uni les gens et a permis de parler d'une nouvelle étape dans les rapports entre Moscou et Varsovie, libres de vieilles offenses.