Dans cette édition de notre rubrique hebdo « Gros plan sur l'Afrique » son auteur et notre observateur Alexeï Grigoriev propose à votre attention une note « Les horizons africains de la coopération de Saint-Pétersbourg »
La conférence parlementaire internationale « Russie-Afrique : les horizons de la coopération » a été une occasion pour notre correspondant Igor Yazon de faire connaissance avec le professeur Vatanyar Yagya, chef de la chaire de politique mondiale à la faculté des relations internationales de l'Université de Saint-Pétersbourg. Il est aussi le représentant plénipotentiaire de l'Assemblée législative de cette ville. Les parlementaires de 39 pays d'Afrique et leurs collègues russes ont discuté les possibilités de promouvoir l'interaction entre les deux parties, notamment, afin de relancer le partenariat d'affaires. « Et que pouvez-vous dire des horizons africains de la coopération de Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie après Moscou ? », a demandé notre correspondant à Vatanyar Yagya...
La première délégation parlementaire étrangère à avoir visité notre ville, après qu'elle eut retrouvé en 1991 son nom historique, a été celle de Somalie, se rappelle Vatanyar Yagya, député de l'Assemblée législative de Saint-Pétersbourg depuis 1994. Au cours des entretiens nos collègues somaliens ont, en particulier, exprimé le souhait d'établir des rapports de jumelage entre leur capitale Mogadiscio et Saint-Pétersbourg. Il est vrai qu'à cause des événements ayant commencé en Somalie on n'en a plus reparlé. Ce qui, en fait, ne s'est nullement répercuté sur les relations avec d'autres pays africains...
Je dirai même qu'en ces dix ans l'Assemblée législative de Saint-Pétersbourg a tenu des rencontres avec les délégations d'une vingtaine de pays du continent africain pour aborder des sujets différents, en premier lieu, le devenir de la démocratie, la sécurité, la coopération bilatérale. Une telle interaction permettait de concrétiser les rapports, y compris dans la sphère du business. Je peux dire que lorsque les délégations de notre assemblée se rendent dans des pays africains, ce qui arrive assez souvent, des entrepreneurs de notre ville y sont invariablement invités. Nos visites, par exemple, en Namibie, au Kenya, en Angola et dans d'autres pays apportaient des résultats positifs sous forme de contrats et d'accords signés. Les pays africains sont devenus des participants permanents aux expositions commerciales et industrielles internationales, tenues sous l'égide de la plus importante société d'exposition de notre ville - « Lenexpo ». Cela avait pour résultat des livraisons directes de marchandises africaines à Saint-Pétersbourg. On peut mentionner, le café de la meilleure qualité d'Ethiopie ou encore le thé de Kenya, fort demandé sur le marché mondial.
D'après Vatanyar Yagya, Saint-Pétersbourg est déjà jumelée au Cap (Afrique du Sud) et à Alexandrie (Egypte) et s'apprête à établir de tels liens avec Casablanca (Maroc), Alger (Algérie) et Addis-Abeba (Ethiopie). Pour cette dernière et en général pour ce pays Vatanyar Yagya éprouve des sympathies particulières pour avoir enseigné pendant plusieurs années à l'Université d' Addis-Abeba. Cela lui a permis de connaître à fond et de s'éprendre d'Ethiopie, pays d'orthodoxie et de culture anciennes, d'ailleurs, l'un des premiers en Afrique à avoir établi un dialogue politique avec l'Empire russe. Ses activités dans ce pays ont permis au professeur d'écrire une monographie « L'histoire de l'Ethiopie à l'époque moderne et contemporaine », ainsi que des dizaines d'articles sur l'Ethiopie. Il est de même auteur des centaines d'articles et publications scientifiques sur d'autres pays d'Afrique. Sa profonde connaissance du continent, de ses problèmes politiques et économiques, de son potentiel de développement ont fait de Vatanyar Yagya l'un des « africanistes » de renom parmi les législateurs de Saint-Pétersbourg et partisan fervent du développement des liens multilatéraux avec ce continent. Il a été, d'ailleurs, l'un des initiateurs de fondation en 1999 à Saint-Pétersbourg d'une association publique « L'Unité africaine », la première de ce genre en Russie, appelée à concourir aux communautés africaines de la ville à faire valoir leurs intérêts et droits légitimes dans les sphères sociale, économique, culturelle et autres. Actuellement plus de 2000 d'Africains font leurs études dans les écoles supérieures de la ville, beaucoup moins qu'autrefois, constate avec regret Vatanyar Yagya...L'association se propose de faire connaître aux Russes la culture multinationale de l'Afrique et d'autre part, aider les Africains en Russie et à l'étranger de s'initier à la culture russe. En somme, estime le député, Saint-Pétersbourg peut être appelée l'une des pionnières de l'établissement des liens régionaux avec l'Afrique sur de nombreuses directions, y compris, bien entendu, la coopération économique et commerciale et l'investissement. En tout cas, M. Yagya croit que l'entente entre les parlementaires russes et africains permettra de résoudre plus facilement et vite cette tâche d'importance nationale aussi. Il convient de noter, a-t-il remarqué, qu'au sein du Comité pour les relations extérieures de l'Assemblée législatives de la ville, créé et dirigé pendant un temps par Vladimir Poutine, aujourd'hui Premier ministre, il y a une section spéciale pour les liens avec l'Afrique. Une telle structure, du moins pour le moment, n'existe dans aucune de plus 80 régions de Russie.