Centrale nucléaire flottante : la mise à l'eau de l’installation
La mise à l'eau de la première centrale nucléaire flottante est intervenue le 30 juin, rapportent les sites strf.ru et inauka.ru, qui reviennent sur les caractéristiques nautiques et les objectifs de cette installation unique au monde.
Les chantiers navals de l'Usine de la Baltique ont mis à flot l'Akademik Lomonossov, qui constituera la structure portante de la première centrale nucléaire flottante (CNF). La réalisation de ce projet énergétique est le fruit de longues années de recherches et de la signature, en février 2009, d'un contrat entre la Corporation industrielle unifiée et le trust Energoatom. L'industrie nucléaire russe compte créer 7 mini-centrales flottantes d'ici 2015.
Le contrat signé prévoit la construction, la mise à l'eau, l'achèvement des travaux, les tests et la mise en exploitation d'une mini-centrale nucléaire flottante. L'Usine de la Baltique a poursuivi la réalisation de ce projet engagé en 2007 par la société Sevmash, de Severodvinsk, laquelle s'était retrouvée en surcharge de travail, suite à d'autres commandes.
Il n'est pas fortuit que ce soit l'Usine de la Baltique qui se soit vu confier la construction de la plateforme de la centrale : de 1972 à 2007, cette entreprise a fabriqué 12 navires du même type. Moins d'un an plus tard a commencé, sur les bords de la Neva, l'assemblage sur cales de la structure du bloc flottant. Cette structure devrait être prête à être remorquée vers son site d'exploitation au deuxième trimestre de 2012. Après les tests, la CNF pourra être remise, au quatrième trimestre de 2012, au trust Energoatom pour le démarrage de son exploitation.
La première CNF est destinée à être utilisée dans le Grand Nord et dans l'Extrême-Orient russe. Ce n'est pas un secret : l'approvisionnement énergétique des régions septentrionales, difficiles d'accès, constitue l'un des grands défis du pays. Les CNF sont à même d'apporter une solution rapide et économique à ce problème. Une CNF peut fonctionner en cycle totalement fermé, sans utiliser aucune structure se trouvant sur le littoral. Les centrales de ce type pourront donc se montrer utiles dans les régions difficiles d'accès, ainsi que dans le cadre des projets requérant un approvisionnement en énergie autonome et fiable, en l'absence d'un système énergétique suffisamment développé.
A ce jour, les sites ayant le plus de chances d'accueillir la première CNF sont ceux de Viloutchinsk (Kamtchatka) et Pevek (Tchoukotka). Il n'est pas exclu, non plus, que l'on fasse appel à des CNF pour l'exploitation de gisements de gaz et de pétrole. Le projet de construction de centrales nucléaires flottantes intéresse, notamment, Gazprom, qui étudie la possibilité d'utiliser des CNF pour approvisionner en énergie ses structures de production et de transport du gaz, et en particulier les sites d'exploitation des gisements de Chtokman et de la presqu'île de Yamal.
La création d'une CNF sur les chantiers navals nationaux de l'Usine de la Baltique est le seul projet dans ce domaine ayant reçu l'agrément de l'AIEA. Une grande attention est accordée dans le monde entier à ce chantier et au fonctionnement de la future centrale. Plusieurs pays faisant partie du club des puissances nucléaires ont déjà fait part de leur intérêt pour ce projet réalisé en Russie.
Le problème de l'approvisionnement en électricité des régions peuplées et des aires de production se pose avec une grande acuité partout de par le monde. La notion de "régions non accessibles à l'énergie" existe partout. Ce sont, souvent, celles de l'Extrême Nord. En Russie, l'approvisionnement de ces régions en énergie et son transport vers le Nord en général ont toujours été l'une des tâches les plus importantes de l'Etat. Un problème qui devient encore plus aigu au XXIème siècle, avec l'épuisement progressif des ressources pétrolières et gazières dans les régions faciles d'accès.
Le bloc flottant se présente comme un navire non autonome pour son déplacement, de 144 m de long, 30 m de large, doté d'un double fond et d'une double coque et déplaçant 21.500 tonnes. Une CNF est prévue pour fonctionner 40 ans. Y compris dans les conditions complexes de l'Arctique, par des températures de -40° et une humidité de 85 %. Une CNF possède de bons atouts écologiques : il suffit de l'acheminer sur place, de l'installer et de la retirer une fois sa période d'exploitation achevée. Elle ne laisse alors aucune trace dans l'environnement.
Psoriasis et artériosclérose : un même gène responsable ?
Un gène qui pourrait être à l'origine de l'apparition du psoriasis et de l'artériosclérose a été mis en évidence par des chercheurs russes, rapporte le site inauka.ru, citant informnauka.ru.
Les travaux réalisés en commun par des spécialistes russes (*) ont permis de mettre en évidence un gène qui pourrait jouer un rôle clé dans l'apparition du psoriasis et de l'artériosclérose. Ces travaux ont bénéficié du soutien du Fonds russe pour la recherche fondamentale et du Programme du Présidium de l'Académie des sciences de Russie "La science fondamentale pour la médecine".
Le psoriasis, qui est une affection de la peau, et l'artériosclérose ont beaucoup en commun. Le psoriasis s'accompagne assez souvent d'artérioscléroses du cœur et des vaisseaux, cette accumulation conduisant à la destruction du système immunitaire et au développement d'une inflammation. Les patients atteints du psoriasis peuvent même être considérés comme une sorte de groupe à risque, susceptible, progressivement, de développer plus rapidement des lésions d'artériosclérose des parois vasculaires.
L'apparition de ces deux affections dépend du fonctionnement de nombreux gènes, mais les chercheurs ont concentré leur attention sur le gène FOSL1, qui contrôle simultanément plusieurs fonctions cellulaires importantes. Utilisant la méthode de réaction en chaîne par polymérase en temps réel, les chercheurs ont comparé l'activité du gène FOSL1 dans une peau affectée par le psoriasis et dans une peau non affectée, ainsi que dans des vaisseaux atteints par l'artériosclérose et des vaisseaux sains.
Il s'avère que tant dans les plaques du psoriasis que de l'artériosclérose, FOSL1 est en agent deux fois plus actif que dans les tissus sains. Dans certains cas, cet écart est de l'ordre de plusieurs dizaines de fois. Cette activité accentuée du gène peut stimuler le fonctionnement d'autres gènes, notamment des gènes de l'inflammation et, au final, renforcer un processus inflammatoire local caractéristique tant du psoriasis que de l'artériosclérose. En outre, l'activité de FSLO1 conduit, au bout du compte, à renforcer la migration de cellules des muscles lisses vers les parois des vaisseaux, cette migration constituant l'une des étapes majeures de la formation des plaques d'artériosclérose.
Sur la base de ces données, les chercheurs russes émettent l'hypothèse que le gène FOSL1 pourrait jouer un rôle clé dans la pathogenèse du psoriasis et de l'artériosclérose, indique informnauka.ru, se référant à l'Institut de génétique générale.
(*) Il s'agit de spécialistes de l'Institut de génétique générale Vavilov auprès de l'Académie des sciences de Russie, du Centre des problèmes théoriques de pharmacologie physico-chimique de l'ASR, du Centre scientifique de chirurgie cardio-vasculaire Baloulev de l'Académie des sciences médicales de Russie et du Centre de soins de dermatologie et vénérologie de la ville de Vladimir.
Une importante découverte : une source d'eau potable… près du Baïkal
Les scientifiques ont, enfin, découvert une importante source d'eau potable près du Lac Baïkal. La nouvelle pourrait faire sourire quand on sait que ce lac représente la plus grande réserve d'eau douce du monde. Mais l'information est pourtant sérieuse, confirme le site strf.ru.
Une importante source d'eau potable a été mise au jour à proximité du Lac Baïkal. Cette découverte constitue une avancée majeure pour le développement du site touristique de "Port Baïkal" (Baïkalskaïa gavan). Il faut savoir, en effet, que l'approvisionnement de la population en eau potable à partir du Lac Baïkal ne va pas sans poser de problèmes.
Rechercher de l'eau potable lorsque l'on se trouve à deux pas du Baïkal, qui renferme 20% des réserves d'eau douce de la planète, peut sembler pour le moins paradoxal. Mais cela n'a, en fait, rien d'étonnant. "Premièrement, explique Olga Kolomeïets, directrice adjointe de la direction de Baïkalvodressoursy (Ressources en eau du Baïkal), il vaut mieux, sur les bords du Lac Baïkal, utiliser comme eau potable l'eau des sources souterraines. Elle est nettement mieux filtrée, et la construction de prises d'eau en profondeur dans le lac coûterait cher. Deuxièmement, l'eau du Lac Baïkal est si peu minéralisée que son utilisation permanente pourrait conduire à une élimination des sels de l'organisme, qui entraînerait toute une série d'affections. Les habitants autochtones le savent très bien, et ils utilisent depuis toujours l'eau des puits."
On recherchait depuis longtemps de l'eau potable pour ravitailler le littoral touristique du Baïkal. Il avait même été fait appel à des personnes dotées de "pouvoirs surnaturels". En vain. Tous les forages effectués à la recherche de l'eau se heurtaient immanquablement, à moins de 120 m, à de la roche. C'est alors que l'un des spécialistes locaux a eu l'idée de rechercher non pas de l'eau, mais du sable, à partir duquel l'eau pourrait être accessible. C'est ce qui a été fait, avec succès.
Deux des trois puits qui ont été creusés au lieu-dit Peski (les sables) fournissent d'ores et déjà quotidiennement un millier de mètres cubes d'eau potable de qualité, a annoncé le gouvernement de la République de Bouriatie. Une fois que les travaux de forage seront totalement achevés, il sera possible d'acheminer cette eau par conduites jusqu'à Tourka, un autre site de la zone touristique. Le problème de l'approvisionnement de Port Baïkal sera ainsi résolu.
La zone touristique spéciale de Port Baïkal se développe sur la rive orientale du lac, à 150-180 km de la ville d'Oulan-Oudé. Outre des stations balnéaires, elle inclut des centres de ski alpin et de tourisme nautique. La Bouriatie pourrait accueillir annuellement jusqu'à deux millions de touristes, estiment les spécialistes. La construction des premiers sites de l'infrastructure de Port Baïkal a débuté cette année.
Moustiques brésiliens (et autres) dans l'Altaï
Des moustiques jusqu'alors inconnus dans l'Altaï ont été mis au jour dans cette région. Répertoriés à ce jour comme vivant uniquement au Brésil, ils se nourrissent exclusivement de nectar, rapporte le site inauka.ru.
Ces moustiques "latino-américains" se nourrissant de substances sucrées ont été découverts dans deux régions de l'Altaï - à proximité du lac Kolyvanskoïé (district de Zméïnogorsk, Territoire de l'Altaï), et sur les rives d'un cours d'eau, la Sema (district de Chebalino, République de l'Altaï).
Ces moustiques ont été repérés par une expédition de zoologues de l'Université pédagogique de Biisk, conduite par le professeur Lioudmila Komarova, qui étudie ces insectes depuis plus d'une vingtaine d'années.
A la différence des moustiques russes, les "brésiliens" ne piquent pas. Ils sont beaucoup plus gros, ont toujours une seule paire d'ailes et sont toujours attirés par les fleurs bleu foncé. Et ils n'importunent pas les gens, car ils se nourrissent exclusivement de nectar.
Durant toute sa longue expérience scientifique, Lioudmila Komarova (komar signifie en russe "moustique" - NdT) a rencontré à maintes reprises dans l'Altaï des exemplaires intéressants de moustiques. Elle a récupéré dans ses pièges des moustiques de Nouvelle Zélande, de Nouvelle Guinée, du Japon. Il est à noter qu’on ne trouve ces "étrangers" dans cette région que depuis quelques années seulement.
La chercheuse explique ces découvertes par le réchauffement global de notre planète : le climat dans l'Altaï devient plus doux, et les moustiques sont les premiers à le sentir. Lioudmila Komarova est un témoin des plus fiables : c'est l'une des rares scientifiques de par le monde qui s'occupe sérieusement de l'étude des moustiques et autres sciarides.
On s'attend cet été à une invasion de moustiques dans l'Altaï, cette situation étant imputable aux fortes inondations intervenues récemment, qui ont créé des conditions favorables à la prolifération de ces insectes, et en premier lieu des moustiques du Brésil.