Coupe du monde : en attendant le nouveau champion

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Dimanche prochain, le monde du football aura un champion complètement nouveau. En effet, les équipes nationales des Pays-Bas et d’Espagne n’ont encore jamais remporté la Coupe du monde et si l’équipe des Pays-Bas avait quand-même réussi à deux reprises, dans les années 70, à se qualifier pour la finale, l’Espagne, quant à elle, participera au match décisif pour la toute première fois.

 

Dimanche prochain, le monde du football aura un champion complètement nouveau. En effet, les équipes nationales des Pays-Bas et d’Espagne n’ont encore jamais remporté la Coupe du monde et si l’équipe des Pays-Bas avait quand-même réussi à deux reprises, dans les années 70, à se qualifier pour la finale, l’Espagne, quant à elle, participera au match décisif pour la toute première fois.

Le hasard joue un rôle énorme dans le football à tous les niveaux. Une équipe faible peut facilement battre le favori. Mais tel n’est pas le cas des équipes hollandaise et espagnole : leurs victoires respectives en demi-finale sur les Uruguayens et les Allemands paraissent indiscutables. Les Pays-Bas et l’Espagne se sont montrés, à l’heure actuelle, plus forts que leurs adversaires. Tout le monde en est témoin, aussi bien le public présent au stade que les centaines de millions de téléspectateurs. La supériorité des vainqueurs a été reconnus par les vaincus.

Le match entre l’Allemagne et l’Espagne faisait penser à un jeu d’échecs. Les adversaires s’étaient tellement laissés absorbés par un combat positionnel que la toute première infraction – et cela dans un match de la demi-finale de la Coupe du monde! – n’a été enregistrée qu’une demi-heure après le sifflet du départ. Les Espagnols ont montré des coups variés dans ce jeu d’échecs : ils cherchaient à embrouiller leurs adversaires sur les ailes et à déplacer brusquement le jeu vers le milieu du champ. Cela a permis aux Espagnols de sérieusement menacer l’équipe allemande à deux ou trois reprises. La défense des Espagnols se montrait, en même temps, d’une fiabilité à toute épreuve, les joueurs ne se permettant aucune incartade.

Les Hollandais ont laissé l’impression de s’être mieux préparés au jeu sur le plan tactique que leurs adversaires uruguayens. Durant toute la première mi-temps de la demi-finale, les Hollandais n’ont commis qu’une seule erreur dans la défense : ils ont laissé Diego Forlán, qui se trouvait en dehors de la surface de réparation, envoyer la balle avec précision et égaliser le score. Dans tous les autres cas, les efforts de l’attaque uruguayenne étaient étouffés dans l’œuf.

Les deux équipes qualifiées pour la finale ont montré un jeu similaire. Les Espagnols se sont permis un seul couac : ils ont essuyé une défaite sensationnelle face aux Suisses dans le match de départ, en essayant d’éblouir ces derniers par leur classe. L’équipe hollandaise, quant à elle, a remporté tous les six matchs.

Etant donné la qualification de l’équipe hollandaise pour la finale, on spécule de plus en plus souvent au sujet du jeu éventuel de l’équipe russe si cette dernière avait participé. C’est la victoire des Russes sur les Hollandais lors de la Coupe d’Europe d’il y a deux ans qui est évoquée. Ces spéculations virtuelles n’ont, sans doute, aucune valeur, car l’équipe russe ne s’est pas qualifiée pour la Coupe du monde en échouant dès les éliminatoires face à la Slovénie. Les souvenirs sont donc tout ce qui reste aux joueurs russes, surtout à ceux qui sont persuadés qu’ils se seraient certainement qualifiés pour la demi-finale en Afrique du Sud. Quant aux Hollandais, ils ont instantanément oublié leur échec en quart de finale de la Coupe d’Europe 2008 pour se mettre tout de suite à constituer une nouvelle équipe dirigée par un nouvel entraîneur. Bert van Marwijk a assuré à l’équipe nationale une série ininterrompue de victoires, excepté le match amical perdu face aux Australiens en automne 2008.

On peut supposer que la finale de la Coupe du monde se transformera en une compétition non seulement de joueurs de haut niveau qui abondent dans les deux équipes, mais aussi en une émulation d’entraîneurs. La cote de ces derniers a fortement grimpé ces deux dernières années.

En Afrique du Sud, tout comme à l’étape préliminaire de l’Euro 2008, les Hollandais ont montré un jeu fiable et sont facilement sortis du groupe. Mais lors de l’Euro 2008, les Hollandais n’étaient plus dans un état fonctionnel correct au moment du match des quart de finale contre la Russie au point de « se dégonfler » complètement pendant la prolongation : ils se déplaçaient au pas et n’ont rien su opposer à l’adversaire qui s’était montré meilleur.

Bert van Marwijk et ses assistants ont compris l’erreur de Marco van Basten et des ses aides et ne l’ont pas répétée. Aux moments cruciaux (par exemple, lors de la seconde mi-temps du match-clef en quart de finale contre les Brésiliens ainsi que lors de la demi-finale contre les Uruguayens), les Hollandais trouvaient à chaque fois assez d’énergie pour accélérer le rythme et rendre le jeu varié grâce à des déplacements constants et inattendus.

Bert van Marwijk a absorbé les meilleurs éléments de l’école hollandaise d’entraîneurs. Il possède les connaissances et l’expérience nécessaires ; il est, par ailleurs, équilibré à l’extrême et capable de contrôler le déroulement du match et d’y apporter les modifications nécessaires. Van Marwijk s’est dépêché de remplacer les joueurs-clefs en demi-finale lorsque son équipe menait le jeu avec 3 buts à 1. Les Uruguayens ont d’abord marqué un but juste après ces remplacements pour ensuite rater l’occasion de marquer le 3ème but. Heureusement pour les Hollandais, cette bévue n’a pas eu d’impact sur le score final.

Vicente del Bosque, que Bert van Marwijk devra affronter dimanche, est un des entraîneurs les plus sous-estimés en Espagne, voire sur tout le continent Européen. On ne peut pas le qualifier de malchanceux, mais le Real Madrid a renoncé à ces services après deux victoires à la Coupe nationale d’Espagne, deux victoires à la Ligue européenne des Champions, une victoire à la Super coupe d’Europe et à la Coupe Intercontinentale. Il faut dire qu’après avoir renoncé, en 2003 et pour des raisons obscures, aux services de Vicente del Bosque, le Real Madrid n’a jamais plus remporté de tournois significatifs.

En acceptant la direction de l’équipe nationale juste après que celle-ci a remporté la Coupe d’Europe, Vicente del Bosque courrait, évidemment, un grand risque. On ne s’attendait qu’à une série triomphale lors des éliminatoires de la Coupe du Monde et au titre de champion en Afrique du Sud. L’entraîneur a réussi à souder les joueurs de Barcelone et du Real, des adversaires irréductibles dans le cadre du Championnat national d’Espagne. Il a préservé le style qui s’était créé au sein de l’équipe nationale grâce aux joueurs de Barcelone et il a enrichi sa palette attaquante par un jeu défensif d’une fiabilité exceptionnelle. Si l’Argentin Lionel Messi joue avec brio comme titulaire de Barcelone, il le doit largement à ses partenaires vedettes du club espagnol qui l’entourent sur le champ et ces joueurs restent tout aussi brillants en l’absence de Messi, comme les matchs de l’équipe nationale d’Espagne l’ont démontré.

Il sera également intéressant de suivre, entre autre, le duel entre Fernando Torres et Dirk Kuyt qui s’assistent mutuellement dans les attaques du club Liverpool, ainsi que la confrontation entre Sesk Fabregas et Robin van Persie de l’Arsenal et de Xabi Alonso, du Real Madrid, et son coéquipier Rafael van der Vaart, à condition, bien entendu, que tous ces joueurs apparaissent sur le terrain dans l'alignement de départ.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

 

 

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