ABM: Moscou perplexe face aux déclarations de Clinton en Pologne

Moscou est perplexe face à la déclaration de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qui a dit samedi en Pologne que la Russie ne montrait pas d'intérêt pour le dialogue sur l'ABM avec les USA et l'Otan, a indiqué mardi Andreï Nesterenko, porte-parole de la diplomatie russe.

"L'affirmation de Mme Clinton selon laquelle la Russie ne se montre pas prête au dialogue sur la défense antimissile (ABM) avec les Etats-Unis et l'Otan est pour le moins déconcertante. Nous en discutons, tant à titre bilatéral avec nos partenaires américains et polonais, que dans le cadre du Conseil Russie-Otan, où le mandat d'un groupe de travail approprié est actuellement à l'étude", a dit le diplomate.

M. Nesterenko l'a noté à l'occasion de la signature samedi dernier à Cracovie, en Pologne, d'un protocole concrétisant l'accord de 2008 de la Pologne pour accueillir une composante du futur bouclier antimissile américain en Europe.

Ce nouveau document a pour objectif de conformer l'accord de 2008 sur l'ABM entre Varsovie et Washington à la nouvelle architecture de défense antimissile, proclamée par le président américain Barack Obama en 2009.

En outre, a rappelé le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, la position de la Russie est d'évaluer conjointement la menace balistique iranienne puis de trouver une solution pour gérer ces risques. Washington a accepté cette approche, en invitant la Russie à participer à cet effort "purement défensif".

La question de la défense antimissile américaine empoisonne depuis longtemps les relations avec la Russie, bien que Washington ait abandonné son projet d'installer en Europe un radar puissant et des intercepteurs de missiles stratégiques, l'administration de Barack Obama ayant esquissé un nouveau projet qui vise à contrer des missiles non plus de longue mais de courte et moyenne portée après une réévaluation de la menace iranienne.