Le Figaro
Douane:union Russie-Bélarus-Kazakhstan
L'Union douanière entre la Russie, le Kazakhstan et le Bélarus, un projet de longue date qui avait été malmené ces derniers temps en raison de divergences entre Moscou et Minsk, est entrée pleinement en vigueur lundi, a annoncé le président russe, Dmitri Medvedev.
"Une déclaration a été signée sur l'entrée en vigueur du code douanier" devant régir l'Union douanière, a déclaré M. Medvedev à Astana, où se tenait le sommet de la Communauté économique eurasienne (EvrAzEs), qui regroupe six pays de l'ex-URSS (Bélarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Russie, Tadjikistan et Ouzbékistan).
Moscou, Minsk et Astana avaient signé fin 2009 une série de documents pour lancer à partir du 1er juillet 2010 leur union douanière. Mais entretemps, des divergences étaient apparues entre la Russie et le Bélarus, notamment sur la question des taxes pétrolières, et Minsk avait menacé de ne pas ratifier le code douanier. Moscou taxe depuis 2007 ses exportations de pétrole vers son voisin bélarusse, ce qui porte un coup dur à l'économie de ce pays qui tire d'importantes recettes du raffinage et de la revente à l'étranger du brut russe.
Finalement, le président bélarusse, Alexandre Loukachenko, a indiqué samedi que son pays avait ratifié tous les traités et accords relatifs à cette union douanière.
"Concernant les trois pays, (le code douanier) s'applique à partir du 6 juillet, entre la Russie et le Kazakhstan à partir du 1er juillet de cette année", a précisé M. Medvedev.
L'Union douanière prévoit l'introduction d'une taxe douanière commune sur le territoire des trois pays, l'abolition du contrôle douanier à leurs frontières et la mise en place de mécanismes communs de régulation de leur commerce extérieur.
L'an dernier, Moscou avait présenté ce projet comme un moyen d'adhérer à trois à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) mais est depuis revenu sur cette idée.
Le Progrès
Espionnage pour la Russie: trois suspects maintenus en détention aux USA
La juge Theresa Buchanan a estimé lors d'une audience à Alexandria, près de Washington, que Mikhaïl Semenko et le couple Michael Zottoli et Patricia Mills, "étaient susceptibles de s'enfuir", et les a maintenus en détention.
Les prévenus, qui avaient renoncé à demander leur libération provisoire, resteront donc derrière les barreaux jusqu'à une audience préliminaire fixée au 7 juillet à 11H00 (15H00 GMT).
Michael Zottoli, un homme jeune, décontracté, presque souriant, et Patricia Mills, semblant plus soucieuse, se sont présentés devant la juge, vêtus d'uniformes de détenus verts foncé.
Selon une lettre envoyée par le ministère public au tribunal, le couple, qui avait prétendu être Américano-canadien, est en fait de nationalité russe et usait de faux noms.
"Zottoli a admis qu'il est un citoyen russe dont le vrai nom est Mikhaïl Koutzik, (...) et que son père vit en Russie", écrit le procureur Preet Bharara. "Patricia Mills est également russe, et s'appelle Natalia Pereverzera", assure-t-il dans la lettre.
Les agents du FBI, qui ont enquêté plusieurs années sur ces agents suspectés d'être à la solde de Moscou, ont indiqué avoir trouvé plus de 80.000 dollars en petites coupures ainsi que des faux passeports dans des coffres-forts loués par le couple.
"S'ils étaient relâchés, ils pourraient avoir recours à l'aide d'un service de renseignement étranger sophistiqué", a plaidé M. Bharara.
Mikhail Semenko n'utilisait lui pas de fausse identité mais "ses communications clandestines avec un représentant du gouvernement russe et sa livraison d'argent liquide à un agent du Service de renseignement extérieur russe (SVR) impliquent des activités secrètes", écrit encore le procureur.
Un tribunal de New York a accordé jeudi à un des suspects, la journaliste Vicky Pelaez, un régime de liberté sous caution. "Elle ne donne pas l'impression d'être un agent professionnel", a déclaré le juge Ronald Ellis.
Ce n'est pas ce qu'a décidé la justice en revanche pour la jeune Russe Anna Chapman, 28 ans, qui s'avère, selon son ex-mari, être la fille d'un ancien cadre du KGB.
Anna Chapman --de son nom de jeune fille Anna Kouchtchenko, toujours selon son ex-mari--, présentée comme une "Mata-Hari" et une "femme fatale" par les médias, est devenue le visage du réseau.
La justice a également décidé de maintenir en détention le couple Richard et Cynthia Murphy, arrêté dans le New Jersey (nord-est).
En revanche, elle ne s'est pas encore prononcée dans le cas de Donald Howard Heathfield et Tracey Lee Ann Foley. Leur sort sera fixé par un tribunal de Boston (Massachusetts, nord-est) le 16 juillet.
La justice a décidé de reporter sa décision concernant l'époux de Vicky Pelaez, Juan Lazaro, qui reste détenu.
Un onzième homme, Christopher Robert Metsos, 54 ou 55 ans, arrêté à Chypre et libéré sous caution, restait vendredi introuvable. "Je pense qu'il est parti de Chypre", a indiqué le ministre chypriote de la Justice Loucas Louca.
Moscou et Washington ont multiplié les déclarations affirmant que l'embellie de leurs relations n'était pas menacée par cette affaire. "Nous tenons à construire une nouvelle relation positive avec la Russie", a déclaré vendredi à Kiev, la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton.
Le Monde
Un film russe critique envers Loukachenko provoque la colère de Minsk
Le Bélarus a réagi avec virulence lundi après qu'une chaîne de télévision russe a diffusé un film documentaire très critique sur son président Alexandre Loukachenko, l'impliquant notamment dans des disparitions d'opposants.
Le documentaire d'une demi-heure, intitulé "le Parrain Batka" (Batka signifiant "père", le surnom du président au Bélarus), implique Alexandre Loukachenko dans les mystérieuses disparitions d'opposants, y compris celles de son ancien allié, passé à l'opposition, Viktor Gonchar, et de l'ancien ministre de l'Intérieur, Iouri Zakharenko.
M. Gonchar a été vu pour la dernière fois en septembre 1999 et M. Zakharenko en mai 1999. Des témoins l'ont vu se faire enlever par des hommes masqués, indique le documentaire, diffusé dimanche par la chaîne NTV.
"Lancer des accusations impies contre le chef d'un Etat est inacceptable et criminel", a indiqué l'attaché de presse de l'ambassade bélarusse à Moscou, Vitali Slivka, à la radio russe Echo de Moscou.
Le documentaire s'intéresse également à la vie privée de M. Loukachenko. Ce dernier, qui est souvent aperçu en compagnie de son fils Kolya, aurait selon le film enlevé le garçon à sa mère, Irina Abelskaïa, ancien médecin personnel du chef de l'Etat.
La chaîne d'Etat anglophone Russia Today a également diffusé dimanche un reportage sur le président bélarusse intitulé "Loukachenko accusé de faillir à ses obligations envers l'Est et l'Ouest".
Une source au sein de la délégation d'Alexandre Loukachenko, en visite lundi au Kazakhstan, a déclaré à l'agence bélarusse Belta que les chaînes russes "avaient déversé un pot de saleté" sur le président.
La diffusion de ces documentaires intervient quelques jours après que le Bélarus et la Russie ont signé un additif à leur contrat sur le prix du transit de gaz russe à travers le territoire bélarusse, censé régler la crise entre Moscou et Minsk survenue fin juin.