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Menace des astéroïdes : vers une coopération Russie-Europe / Nanoparticules contre le cancer / Centrale à charbon nouvelle génération / Baleines grises et baleines blanches

Vers une coopération Russie-Europe pour lutter contre la menace des astéroïdes

Des responsables russes et européens vont se rencontrer début juillet pour évoquer, notamment, la lutte conjointe contre la menace que constituent les astéroïdes, rapporte le site rian.ru.

A la demande de l'Agence spatiale fédérale russe (Roskosmos), des responsables européens débattront début juillet à Moscou de la participation de la Russie au projet global européen de protection de la Terre contre la menace que constituent les comètes et les astéroïdes, a annoncé Anatoli Perminov, le directeur général de Roskosmos,.

Le directeur général de l'Agence spatiale européenne (ASE), Jean-Jacques Dordain, a déclaré qu'il ferait tout pour coopérer et garantirait le financement des projets qui seraient sélectionnés par la Russie et acceptés par le groupe de l'Union européenne chargé de l'espace, a indiqué Anatoli Perminov.

La Russie accorde une grande importance au danger constitué par les astéroïdes. Les menaces spatiales sont dues aussi bien à de divers phénomènes naturels qu’aux facteurs liés à l'activité humaine, au premier rang desquels vient la pollution croissante de l'espace, explique Anatoli Perminov. Ces dernières années ont vu une augmentation notable de l'attention accordée par les scientifiques, techniciens, hommes politiques et militaires aux problèmes de la menace des astéroïdes et des comètes, autrement dit à la menace de collision de la Terre avec des objets célestes assez volumineux. Cette évolution s'explique par l'apparition de programmes spécialisés d'observations qui ont entraîné une nette augmentation de l'efficacité de détection de ces corps célestes, et ces nouvelles informations ont conduit à une nouvelle vision de ce problème, a ajouté le directeur de Roscosmos.

Les grands pays investissent de gros moyens dans l'élaboration de méthodes de détection et de surveillance des objets qui se rapprochent de la Terre, ainsi que dans la recherche des moyens de faire obstacle à la menace d'une collision avec elle.

"La coopération internationale implique que tous les acteurs apportent leur contribution à la cause commune. Et nous, la Russie, qui sommes un pays avec l'un des plus grands territoires et qui sommes donc potentiellement parmi les pays plus vulnérables à la menace des comètes et des astéroïdes, nous devons opérer un choix. Les travaux menés actuellement dans le pays sont, pour la majeure partie d'entre eux, des initiatives locales. Mais l'on peut dire avec assurance que les conditions ont été créées pour une approche systémique. Nous devons, naturellement, dans un premier temps, examiner les propositions faites par les spécialistes et élaborer un plan d'actions concerté. Tout en nous souvenant qu'il serait mieux qu'il y ait une coopération internationale".

La Terre, explique pour sa part Boris Choustov, directeur de l'Institut d'astronomie de l'Académie des sciences de Russie, se rapproche, selon les informations que nous avions au 10 avril, de près de 7.000 objets célestes. Le plus grand danger étant constitué par les astéroïdes de taille hectométrique (89,6 % des objets potentiellement dangereux).

Selon les chiffres de l'Institut d'astronomie, on dénombre quelque 6.007 astéroïdes hectométriques, ce qui représente 87,2% des objets se rapprochant de la Terre. Parmi eux, 964 sont considérés comme potentiellement dangereux, ce qui représente 86,9 % de tous les objets potentiellement dangereux.

D'autres objets, beaucoup plus massifs, se dirigent vers la Terre. Il s'agit de 84 comètes (1,2 %) et 806 astéroïdes (11,6 %). Si aucune de ces comètes ne semble devoir constituer un danger pour notre planète, 143 astéroïdes (13,1 % d'entre eux), de dimensions kilométriques, pourraient la menacer. L'Institut d'astronomie en a mis en exergue 75 (6,8 %).

C'est dans ce contexte que des recherches ont été engagées, tant aux Etats-Unis qu'en Europe et Russie. Le lancement de plusieurs télescopes est planifié, et divers projets de recherches sont réalisés. Mais pour l'instant, souligne l'Institut d'astronomie, aucune parade n'existe à ces menaces potentielles. On discute simplement des diverses méthodes possibles.

 
Nanoparticules contre le cancer

Des chercheurs russes élaborent une nouvelle préparation anticancéreuse reposant sur des nanoparticules, rapporte le site inauka.ru.

Des chercheurs du Centre Scientifique d'Etat "Vector" pour la Virologie et les Biotechnologies (Novossibirsk) sont en train d'élaborer une nouvelle préparation anticancéreuse reposant sur des nanoparticules incluant un facteur de nécrose des tumeurs - une protéine qui provoque la désintégration du tissu tumoral.

Les scientifiques connaissent depuis longtemps le facteur de nécrose tumoral. Ils ont tenté à maintes reprises de l'utiliser comme une préparation anticancéreuse, mais sans succès. La raison tient au fait que ce facteur est rapidement détruit dans l'organisme et s'accumule donc mal dans les tumeurs. Les chercheurs sibériens ont proposé de l'"emballer" dans des constructions nanométriques à deux couches, réalisées à partir d'un matériau génétique de levures et de combinaisons contenant de l'azote.

Les chercheurs ont ensuite injecté cette protéine, à l'état libre et sous forme de nanoparticules, à des souris de laboratoire, chez lesquelles ils avaient simulé un type de cancer. Les expériences ont montré que les nanoparticules demeuraient dans le sang beaucoup plus longtemps que les protéines libres et qu'elles s'accumulaient de manière plus intense dans la tumeur à partir d’un délai d’une heure après leur introduction dans l'organisme. Après trois injections, la tumeur a perdu presque les deux tiers de son volume. De plus, il a fallu une centaine de fois de moins de nanoparticules que de protéines à l'état libre. C'est un paramètre particulièrement important, car à des concentrations élevées, le facteur de nécrose des tumeurs est très toxique. Les chercheurs pensent qu'ils pourront bientôt passer aux tests cliniques de ce nouveau médicament.

 
Une centrale à charbon nouvelle génération

Le gouvernement russe étudie la possibilité de construire une centrale à charbon nouvelle génération, rapporte le site nanonewsnet.ru.

Une centrale électrique houillère d'un nouveau type pourrait être construite en Russie. D'une puissance de 660 MW, elle devrait avoir un rendement de l'ordre de 50%.

La Corporation étatique russe Rosnano a décidé de financer le projet de création d'une nouvelle génération d’équipement énergétique industriel reposant sur des nanomatériaux. Ce projet doit être réalisé par la société EMAlians. Le montant initial des investissements se chiffre, selon de premières estimations, à près de 6 milliards de roubles.

Il est prévu, à l'étape initiale, de créer une installation de démonstration opérationnelle, avec des composants à base de matériaux nanostructurés. Cette installation sera faite d'une seule tranche, dont la puissance sera de l'ordre de 30 MW, avec un rendement de 44%. Le délai de l’accomplissement de cette étape initiale du projet est d'environ trois ans.

Dans un second temps, il s'agira de créer une puissante tranche énergétique, d'une puissance de 660 MW, dotée d'un rendement de 45 à 47%, qui recevra de nouveaux types d'équipements auxiliaires et d'équipements pour la turbine et la chaudière. Elle sera également dotée d'un système automatique de commande de processus technologique.

 
Baleines grises et baleines blanches sous l'œil des scientifiques


Les baleines grises de la baie d'Olga, dans l'Extrême-Orient russe, et les baleines blanches (encore appelées dauphins blancs ou bélougas) des mers septentrionales baignant la Russie font actuellement l'objet d'observations scientifiques, rapportent les sites strf.ru et rian.ru.

Tandis que des biologistes ont entrepris l'observation de baleines grises dans le site exceptionnel de la baie d'Olga (littoral oriental du Kamtchatka), d'autres chercheurs russes ont engagé depuis la mi-juin une expédition dans le cadre du programme "Bélougas-Baleines blanches" pour la saison 2010.

"En été, la plus importante population de baleines grises de la région vient accumuler de la graisse dans la baie d'Olga. Ces dernières années, on y dénombrait plus d'une cinquantaine d'individus. Les biologistes marins pensent que cette année, les baleines grises seront encore plus nombreuses à se retrouver dans la réserve Kronotski, explique un représentant de cette réserve."

De mai à octobre, les baleines grises "passent de longues vacances" dans la baie d'Olga. Des observations sont conduites régulièrement dans ce golfe depuis 1995. Avant cette date, seuls quelques animaux fréquentaient cette zone. Les scientifiques pensent que la conquête progressive de ce nouvel espace par ces mammifères marins s'explique par le fait qu'ils sont de plus en plus dérangés dans les autres eaux de l'Extrême-Orient.

Les géants des mers pourront être observés sur un territoire de 55 km de long. Les spécialistes vont étudier comment ces mammifères se partagent le plan d'eau. Ils collecteront des informations sur la composition du groupe selon l'âge et le sexe. L'un des objectifs importants sera de savoir d'où viennent les baleines qui se retrouvent dans le golfe Kronotski et où elles partent ensuite passer l'hiver. Les échantillons génétiques qui seront prélevés aideront également à déterminer à quelle population se rattachent ces baleines - okhotsk-coréenne ou tchouktche-californienne.

"Dans la baie d'Olga, souligne le porte-parole de cette zone protégée, les spécialistes ont la possibilité unique d'étudier des baleines vivantes pratiquement hors de l'eau. En effet, lors de la marée basse, les géants gris demeurent parfois sur les bancs de sable, immergés seulement à moitié, ou même seulement à un tiers, dans l'eau. Les mammifères sont attirés par une base nourricière plus riche à marée basse". Il est à noter qu'elles supportent assez bien de brefs séjours à l'air libre.

La baleine grise détient le record des déplacements : elle couvre, en moyenne, 16.000 km par an, bien qu'elle avance assez lentement – de 7 à 10 km/h. Etant facilement accessible, elle a été longtemps la proie privilégiée des chasseurs de baleines, qui ont presque anéanti l'espèce. Depuis 1947, il est totalement interdit de la pêcher (à la seule exception des peuples de la Tchoukotka, pour leurs besoins personnels).

D'autres scientifiques russes ont entamé depuis le 20 juin une campagne d'observation d'un autre type de cétacés - les baleines blanches-bélougas - dans le cadre d'une expédition de l'IPEE (Institut des problèmes de l'écologie et de l'évolution) réalisée dans le cadre d’un programme dirigé par le doctorant en biologie Lev Moukhametov.

 

Il est prévu de poursuivre cette année les études engagées en 2009 pour définir la répartition, le nombre et les migrations saisonnières des bélougas dans les mers russes, ainsi que le statut génétique des différentes populations, l'état de santé de ces animaux, les problèmes de leur protection, de leur utilisation rationnelle, ainsi que divers autres aspects intéressant de leur activité vitale.

Les études doivent être menées cette année dans les plans d'eau de la mer Blanche, de la mer de Barents et de la mer d'Okhotsk. Deux bases fixes seront organisées en Extrême-Orient, dans les parties méridionale et septentrionale de la mer d'Okhotsk - sur l'île de Tchkalov (territoire de Khabarovsk) et dans la localité d'Oust-Khaïriouzovo (territoire du Kamtchatka).

L'expédition aura pour principaux objectifs de poursuivre les travaux concernant le recensement des individus et l'évaluation de la répartition, en été, des populations de bélougas, la capture et le "marquage" (au moyen d'émetteurs satellitaires) de certains animaux. Des innovations sont prévues : l'étude de la structure par âge et par sexe des populations, le comportement des groupes, l'identification photo des animaux, l'enregistrement de signaux hydroacoustiques. Les travaux prévus incluent le suivi vétérinaire des animaux, la prise d'échantillons de sang et la réalisation de biopsies afin de mener des études biochimiques et parasitologiques. Les zoologues pourront ainsi évaluer si l'état de santé des bélougas et la pureté du milieu marin dans lequel ils vivent sont conformes aux normes et standards internationaux retenus pour cette espèce.

De nombreuses organisations russes seront impliquées dans cette campagne, ce qui permettra d'élargir les études menées dans le cadre du programme. Celles-ci seront réalisées non seulement sur le terrain, mais aussi dans la base expérimentale de l'Institut d'océanologie de l'Académie des sciences de Russie – à la station marine d'Outrich de l'IPEE, située sur le territoire de Krasnodar. Les travaux consisteront notamment dans l'étude de l'incidence des bruits occasionnés par l'homme (sonars des sous-marins et des navires ; installations de forage ; moteurs des navires ; prospection sismique en mer ; bruits des diverses installations énergétiques, comme, par exemple, les éoliennes) sur la santé des baleines blanches, sur le changement de leur comportement, la perturbation de leur sommeil et le fonctionnement de leur système auditif.

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