La Conférence sur la tolérance et la non-discrimination de l'Organisation pour la sécurité et la coopération économique en Europe qui achève aujourd'hui ses travaux à Astana, capitale du Kazakhstan, s'est penchée en fait sur les problèmes les plus brûlants de notre époque.
C'est en effet le manque de tolérance et comme conséquence les conflits interethnques et interculturels qui représentent aujourd'hui la plus grave menace non seulement pour la paix internationale mais aussi pour la stabilité des Etats. Le cas de la Kirguizie voisine du Kazakhstan en témoigne de manière irréfutable. Les conflits interethniques ont déstabilisé ce pays au point de mettre en danger l'existence même de l'Etat kirguize, ce qui est lourd de destabilisation dans toute la région de l'Asie centrale. Le président kazakh Noursoultan Nazarbaev a été formel à ce sujet. C'est précisément l'absence de la tolérance dont la notion n'a pas pu s'enraciner en Kirguizie pendant les années de son indépendance qui a provoqué ces tristes événements, a-t-il constaté dans son discours.
Toutefois le problème ne se limite pas à une tolérance purement interethnique, car nous sommes confrontés partout dans le monde aux manifestations de l'intolérance religieuse et des préjugés raciaux dont le manque de culture élémentaire ou la pauvreté sont souvant les catalyseurs essentiels. D'où la proposition de M. Nazarbaev de proumouvoir surtout l'intégration économique euro-aziatique et de mettre l'accent sur la tolérance dans le volet humanitaire. Selon le président kazakh, cela présuppose une modification adéquate de la politique linguistique, culturelle, religieuse, migratoire et d'éducation qui devrait être adoptée par tous les Etats-membres de l'OSCE.
Il n'y a pas que les processus électoraux qui devraient être au centre de notre attention dans «la corbeille humanitaire» de notre organisation, a-t-il dit. Le problème humanitaire est beaucoup plus vaste et nous devons séléctionner nos priorités dans ce domaine en pensant à la tolérance comme à un des plus important élement de cette problématique.
Je pense pour ma part que les initiatives de M. Nazarbaev sont sages et utiles. Cela dans la mesure où je trouve qu'elles sont plus conformes aux réalités de notre monde en proie aux décalages ethniques, religieux et culturels. Ces initiatives ont lа chance d'être réalisées mais à la condition que tous les autres members de l'OSCE cessent de limiter leur devoir humanitaire à l'envoi d'une mission d'observateurs aux élections dans tel ou tel pays mais entreprennent un effort assidu et collectif pour la promotion de la tolérance.