Moscou est préoccupée par la possibilité de la dégradation de la situation au Proche-Orient où pendant ses derniers mois les événements pouvaient se développer selon le scénario militaire. Dans l'actuelle ambiance compliquée il est nécessaire de transformer le plus vite possible les négociations indirectes entre les Palestiniens et les Israéliens en un dialogue direct visant, finalement, à la conclusion d'un accord de cohabitation pacifique et de création d'un Etat palestinien fiable. La visite du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en Israël, en Autonomie palestinienne et en Egypte, entre le 28 et le 30 juin, est consacrée à ce sujet, ainsi qu'à bien d'autres questions.
La clé au succès dans les négociations directes palestino-israéliennes serait la participation à ce dialogue d'un représentant palestinien commun ce qui demande la réunification des deux forces politiques majeures de la région - le Fatah et le Hamas. Les propos de l'adjoint au ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Saltanov :
« Le rétablissement de l'unité du peuple palestinien est, sans doute, nécessaire pour que les négociations soient menées à bien. En effet, il faudra mettre en pratique tous les accords signés. Mais les réaliser dans les conditions de la désunion du peuple palestinien, dans les conditions où Gaza est en isolation, séparée de la rive ouest du Jourdain, c'est très difficile. Voilà pourquoi la Russie et les autres Etats plaident pour la réconciliation inter-palestinienne la plus rapide possible sur le fondement des propositions avancées par l'Egypte. Et, bien sûr, sur la plate-forme de l'Organisation de la libération de la Palestine, c'est-à-dire sur celle qui mène au règlement du conflit avec Israël. »
Un autre sujet des futures négociations de Sergueï Lavrov, c'est l'agression d'Israël contre la « flottille de la liberté » avec le fret humanitaire pour Gaza. Une commission spéciale en Israël enquête sur cet incident. Mais la source du problème est que le blocus de Gaza continue et la situation humanitaire y reste difficile. La levée du blocus faciliterait la situation de la population, qui, de facto, se retrouve actuellement soumise à une punition collective. La levée du blocus améliorerait aussi l'ambiance de négociations entre les Palestiniens et Israël, continue Alexandre Saltanov :
« Lorsqu'il s'agit de lever le blocus, il s'agit de résoudre au moins deux questions. C'est la circulation libre des frets non militaires, civils et humanitaires ainsi que l'assurance des conditions dans lesquelles la sécurité d'Israël ne soit pas mise en jeu. C'est absolument évident. »
Le succès du règlement sera favorisé par la politique au Proche-Orient de l'administration de Barack Obama qui compte de plus en plus les intérêts de la population arabe. Les actions irréfléchies de la Maison Blanche de l'époque de Georges Bush avaient mené à la hausse des sentiments anti-américains dans le monde musulman. Aujourd'hui Washington devient conscient du fait qu'il faut abandonner la politique qui imposait sa propre conception de règlement et mener un dialogue normal avec toutes les parties conflictuelles, résume Alexandre Saltanov.
