La Russie fait appel à toutes les variantes alternatives des livraisons du gaz aux consommateurs européens, la Biélorussie ayant bloqué le gazoduc. C'était déclaré par le représentant officiel du "Gazprom" Sergei Kouprianov. Dans la compagnie russe, on souligne que tout le possible sera fait pour protéger l'Europe contre les actions inadéquates de Minsk.
La Biélorussie payait toujours le prix extrêmement bas pour le gaz russe, plus bas que tous dans l'espace postsoviétique. L'année passée, le coût de mille mètres cube faisait 150 dollars, cette année, 19 dollars de plus. Pour compararer : l'Ukraine achète le gaz russe pour 230 dollars - et elle est très contente des réductions accordées.
Cependant, au début de cette année, à Minsk on a réfléchi et on a décidé que la situation en Biélorussie était compliquée, l'argent manquait, c'est pourquoi il valait mieux payer selon les taux de l'année passée. Finalement, seulement entre janvier et avril de l'année en cours, les Biélorusses ont accumulé la dette de 192 millions de dollars. Finalement, cette semaine, en conformité exacte avec le contrat, le volume des livraisons du gaz à la Biélorussie était réduit de 15 pour-cent. L'absence de la réaction constructive du côté de Minsk a obligé Moscou de couper les livraisons encore de 15 pour-cent.
Le président de Biélorussie Alexandre Loukachenko a perçu les actions du "Gazprom" comme une offense personnelle, il a accusé la direction russe du cynisme et a ordonné de bloquer le transit du gaz en Europe pour se venger. Le représentant officiel de "Gazprom" Sergei Kouprianov dit :
Au lieu de chercher l'argent pour le règlement de la dette, à Minsk, on a décidé de bloquer le gazoduc de transit. Aujourd'hui, c'était déclaré par le président de Biélorussie, et le premier vice-premier ministre du gouvernement de Biélorussie Vladimir Iliitch Semashko a envoyé au "Gazprom" l'avis officiel qu'il avait donné la commande de commencer le prélèvement du gaz destiné aux Européens pour les besoins intérieurs de la Biélorussie. Cette décision est prise sans aucune raison. Ce n'est pas simplement le gaz russe. C'est le gazoduc qui appartient au "Gazprom" comme propriété.
La Russie a des voies des livraisons du gaz à l'Europe en contournant la Biélorussie, et Loukachenko n'a nui à personne, mise à part sa propre réputation. Moscou garantit l'exécution des engagements devant les consommateurs européens, a confirmé Sergei Kouprijanov.
Le "Gazprom" travaille sur les possibilités de la livraison alternative du gaz à nos clients en Europe, sans passer par le territoire de Biélorussie. Avant tout, c'est le transit via l'Ukraine. La confirmation de Kiev de la volonté d'assurer l'acheminement des volumes supplémentaires du gaz russe en Europe est déjà reçue. En outre, c'est l'utilisation du gaz stocké dans des dépôts souterrains en Europe et la possibilité des marchés spots. Les besoins de Kaliningrad seront assurés via la Lituanie. C'est pourquoi, nous ne voyons aucuns problèmes. Nos clients en Europe recevront les volumes nécessaires du gaz d'après les contrats avec le "Gazprom". Mais nous voulons dire à nos collègues à Minsk ceci : votre décision de bloquer le transit n'est pas la raison de ne pas payer les dettes.
À Bruxelles, on suit très attentivement le développement de la situation. Et bien qu'à la Commission européenne on espère que toutes les contradictions seront réglées prochainement, on ne redoute pas les arrêts de la livraison du gaz. Le "Gazprom" a la réputation bien méritée d'un fournisseur sûr.
Les bons comptes font les bons amis
Le Bélarus a créé délibérément une situation, où Gazprom s'est endetté envers Beltransgaz pour le transit. Dès le début de l'année la partie bélarusse ne signait pas l'acte de travaux accomplis pour le transit, ce qui ne permettait pas de payer. Cette dette est comparable à celle pour le gaz russe fourni, se montant à 192 millions de $. Gazprom était prêt à payer pour le transit de son gaz vers l'Europe depuis longtemps.
D'autre part, le Bélarus paye à partir du 1er janvier 2010 au niveau de 150 $ pour 1000 mètres cubes, alors que le prix du gaz pour le IIe trimestre 2010 est fixé dans le contrat au niveau de 184 $, et au IIIe trimestre le prix pour le Bélarus sera de 193-194 $.
Le 23 juin Beltransgaz doit faire un payement régulier, et si la compagnie le fait à nouveau suivant l'ancien tarif, la dette du Bélarus augmentera jusqu'à 250 millions de $.
Gazprom fait preuve de bonne volonté et réduit ses livraisons graduellement et seulement à 85%. Cela laisse au Beltransgaz la possibilité technologique du transit du gaz russe et assure le bon fonctionnement du système.
Intégration ou désintégration
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a annoncé que pour des raisons de la crise économique à partir du 1er janvier 2011 les consommateurs russes ne payeront pour le gaz que 55 % du prix moyen pour l'Europe. La tentative du Bélarusse de s'assimiler à une région russe n'est pas fondée, même au regard des rapports entre les deux membres de l'Union. Leur niveau d'intégration est insuffisant pour cela. Tous rapports d'Etat à Etat doivent se baser sur le respect mutuel et la transparence. L'Union douanière de la Russie, du Bélarus et du Kazakhstan est une démarche dans le bon sens, appelée à créer une structure économique dynamique durable dans l'espace postsoviétique. Mais il est incorrect de commencer des rapports d'un nouveau format sans s'acquitter de dettes. La partie bélarusse fait spécialement traîner les pourparlers concernant le payement pour le gaz pour passer déjà aux nouveaux tarifs. Un tel impact destructeur sur tout le mécanisme de l'Union de Russie et du Bélarus et de l'Union douanière ne peut pas avoir de résultat positif.
Minsk n'est pas Kiev
Les consommateurs européens ne doivent pas craindre une répétition de la crise ukrainienne. Minsk n'a pas de possibilité technique de provoquer une crise de transit durable. Beltransgaz n'a pas pour cela la souplesse du réseau de Naftogaz d'Ukraine. De plus, le transit du gaz par le territoire bélarusse se fait principalement par le gazoduc Iamal-Europe, appartenant au Gazprom russe. A la fois Gazprom entend augmenter le transit du gaz via l'Ukraine, destiné avant tout à la Pologne.
Si le Bélarus commence à prélever du gaz destiné à l'Europe, les clients dans la région russe de Kaliningrad ne souffriront pas, étant donné qu'un nouveau gazoduc, reliant la Russie et l'enclave via la Lituanie, a été mis en service en 2009.
Campagne présidentielle
En prévision des présidentielles au Bélarus M. Loukachenko aggrave intentionnellement les rapports avec la Russie, en essayant de la présenter à l'opinion nationale comme un pays ennemi.
M. Loukachenko cherche à profiter d'un nouveau litige avec la Russie et à détourner l'attention des problèmes économiques intérieurs de l'Etat. Toute entente qui sera conclue va être interprétée par la partie bélarusse comme une victoire politique, ce qui permettra au leader bélarusse de garder le « statu quo ». Il convient de rappeler qu'une telle aventure a déjà eu lieu en Ukraine, quand Ioulia Timochenko et Viktor Iouchtchenko avaient opté pour « une petite guerre du gaz victorieuse » contre la Russie. Tous nous savons en quoi cela a-t-il tourné.