Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg qui a pris fin samedi dernier s'est déroulé sous le slogan "Jeter les bases de l'avenir". Les représentants de notre pays ont brossé un tableau idyllique de la Russie future dotée d'une économie d'innovation. Le dernier jour du forum, le président français Nicolas Sarkozy a brossé un tableau tout aussi idyllique de l'avenir européen. L'absence de solution aux problèmes du difficile présent était probablement le seul facteur à ternir ces perspectives radieuses.
La politique de modernisation et d'édification d'une économie d'innovation est, pour la Russie, une chance d'occuper une digne place dans le monde d'après la crise, a déclaré au forum le président russe Dmitri Medvedev, ajoutant que notre pays avait toutes les chances d'y parvenir.
Les hommes d'affaires et les fonctionnaires étrangers, en invités bien élevés, ont exprimé leur acquiescement. Mais, pour l'instant, les étrangers, comme d'ailleurs, les hommes d'affaires russes, ne se hâtent pas d'investir dans le développement d'une économie fondée sur les connaissances (autrement dit, de l'économie d'innovation). Au contraire, d'après les données du Service fédéral des statistiques d'Etat (Rosstat), au cours des cinq premiers mois de 2010, par rapport à la même période de 2009, les investissements dans les fonds de base se sont réduits de 0,4%. Et pourtant, selon le chef de l'Etat, le pays a tellement besoin d'un "boom d'investissement".
Il se peut que la situation change l'année prochaine après l'annulation, selon la promesse du président, de l'impôt sur les plus-values en cas d'investissements directs à long terme et après la création d'un fonds spécial privé et étatique pour des projets stratégiques.
Mais la difficulté est, peut-être, ailleurs. Tant que l'ensemble désigné par le terme d’infrastructure industrielle ne fonctionnera pas, il sera difficile d'attendre des investissements dans une économie fondée sur les connaissances. Ce n'est pas par hasard que certains experts russes affirment qu'avant de rêver d'une économie postindustrielle, la Russie devrait procéder à une nouvelle industrialisation.
Au plus fort de la crise, les autorités russes avaient beaucoup parlé de la mise en œuvre de grandioses projets d'infrastructure comme d'une composante importante des mesures anti-crise. Malheureusement, au bout du compte, l'accent principal a été mis sur l'accomplissement des engagements sociaux - exagérés, selon certains experts. La stabilité sociale a été acquise, mais un terrain de départ n'a pas été créé pour mettre en place une économie ne reposant pas sur les matières premières.
Les projets des fonctionnaires internationaux ont été non moins grandioses que ceux de leurs collègues russes. Le président français a de nouveau parlé de la nécessité des transformations mondiales: selon lui, c’est l'absence de normes unifiées qui empêche le fonctionnement efficace de l'économie globale: trop de pays continuent à appliquer leurs propres règles. Par conséquent, il faut imposer à l'Europe un "dénominateur commun" en uniformisant les systèmes financiers, etc. Cependant, à la place des vieux problèmes, on en a vu apparaître de nouveaux. En tout cas, les fonctionnaires européens n'ont pu répondre à la question de savoir si l'intensification des processus d'intégration n'entraîne pas la nécessité pour les pays à l'économie forte de subventionner, en fait, les pays faibles.
Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.
Le forum de Saint-Pétersbourg en vers et en prose
12:38 22.06.2010 (Mis à jour: 16:05 05.10.2015)
© RIA Novosti . Ekaterina Chesnokova / Accéder à la base multimédiaLe président français Nicolas Sarkozy lors le Forum économique international de Saint-Pétersbourg
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Le Forum économique international de Saint-Pétersbourg qui a pris fin samedi dernier s'est déroulé sous le slogan "Jeter les bases de l'avenir". Les représentants de notre pays ont brossé un tableau idyllique de la Russie future dotée d'une économie d'innovation. Le dernier jour du forum, le président français Nicolas Sarkozy a brossé un tableau tout aussi idyllique de l'avenir européen.