La « journée du silence » a été décrétée en Pologne à la veille de l'élection présidentielle. Cela signifie l'interdiction de toute forme de propagande, sondages, publication des cotes de popularités des candidats et la discussion de leurs programmes. Les contrevenants s'exposeraient aux pénalisations substantielles.
La présidentielles se tient avant la date prévue. Sa date a été fixée après la mort le 10 avril dernier du président de la république Lech Kaczynski dans un accident d'avion près de Smolensk. Plusieurs candidats sont en lice mais seulement deux d'entre eux ont des chances réelles. Il s'agit du speaker de la Diète (parlement) Bronislaw Komorovski qui représente le parti au pouvoir « La plate-forme civile » et du leader du parti radical de droite « Loi et justice » Yaroslaw Kaczynski, le frère jumeau de feu président.
Les électeurs polonais devront faire le choix tant entre les perso0nalityés qu'entre les lignes politiques différentes - pense Nadejda Arbatova qui dirige le secteur des études européennes de l'Institut des relations internationales.
Deux candidats qui s'affronteront demain dans la course présidentielle représentent deux lignes politiques très différentes. Kaczynski est le continuateur de la politique de feu président Lech Kaczynski. Selon l'éminent réalisateur Anjei Vajda, cette ligne s'inspirerait d'une vision nationaliste étriquée de la politique intérieure et extérieure. C'est une politique de repli national qui s'inscrit très mal dans les processus d'intégration européenne.
Ajoutons que cette politique avait également plus d'une fois grevé les relations avec la Russie, la voisine immédiate de la Pologne.
En ce qui concerne Bronislaw Komorovski, il a une vision plus pragmatique des questions de la politique intérieure et extérieure et est avant tout un partisan du développement des relations entre la Russie et la Pologne sur une base nouvelle.
Bref, les Polonais auront à faire leur choix. Bronislaw Komorovski a été dès le début le favori de la course présidentielle mais Kaczynski a pu rattraper le retard et ne lui cède maintenant qu'environ 10%. Les experts pensent que l'issue du scrutin dépendra du taux de participation des électeurs. Si dimanche aucun des candidats ne recueille plus de 50% des votes, il y aura un second tour dans deux semaines.
