Coupe du monde 2010: déception du premier tour

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Les optimistes, s’attendant à ce que, dès le début de la coupe du monde, les spectateurs, réunis dans les stades, et les téléspectateurs, des centaines de millions, puissent admirer en Afrique du Sud un modèle de football moderne, ont été déçus.

 

Les optimistes, s’attendant à ce que, dès le début de la coupe du monde, les spectateurs, réunis dans les stades, et les téléspectateurs, des centaines de millions, puissent admirer en Afrique du Sud un modèle de football moderne, ont été déçus.

Le championnat n’a pas encore vraiment commencé. La plus basse performance dans l’histoire des championnats au premier tour ne fait que confirmer cette observation. Il en est de même pour 37,5% de matchs nuls sur les seize premières rencontres. Pour l’instant, il y a lutte pour le droit d’entrer en play-off et les équipes favorites font preuve de prudence en tentant avant tout d’éviter de perdre quelques points précieux qui pourraient influencer leur parcours dans le tournoi.

L’équipe espagnole, qui était la seule à faire sensation dans le championnat jusqu’à aujourd’hui, fait bien sûr partie des favoris. Elle a joué au premier tour contre la Suisse, sans se soucier des concepts fondamentaux d’un football sérieux, tels qu’une tactique concrète et une stratégie élaborée. On pourrait supposer que la foi aveugle en son propre statut, imposé par les bookmakers, les supporters et la presse, a joué un mauvais tour aux champions d’Europe. 

Bien sûr, les Espagnols étaient considérés à juste titre parmi les favoris mais ce qui compte sur le terrain c’est le jeu, et non pas les raisonnements théoriques des spécialistes. A première vue, le jeu des Espagnols est établi: l’équipe a une bien meilleure possession du ballon, elle drible l’adversaire (même si ce n’est qu’entre les surfaces de réparation) et crée parfois des situations dangereuses. Mais aujourd’hui, afin de parvenir à un résultat acceptable, même contre un adversaire dit faible comme la Suisse, les passes incessantes en milieu de terrain sont insuffisantes. L’équipe d’Espagne ne manifeste pas assez de vitesse, de puissance, d’agressivité et de pression. Le jeu des Espagnols contre les Suisses ressemblait à un match à la plage ou aux abords d’une forêt, pour le plaisir, mais en aucun cas à un match de coupe du monde.

La défaite surprenante de l’Espagne qui a encaissé un but suite à une contre-attaque des adversaires (les Suisses auraient même pu marquer un second but) n’a, bien sûr, pas remis en doute la sortie des champions du groupe, mais ils ont chuté dans le classement. Il parait évident que l’Espagne battra le Honduras. Mais à en juger par le premier tour, les Chiliens sont loin d’être des adversaires faciles.

Il n’est pas exclu que dans ce groupe l’Espagne, le Chili et la Suisse obtiennent 6 points chacun. Les deux vainqueurs seront alors choisis en fonction de paramètres supplémentaires, tels que la différence de buts marqués et de buts manqués ou alors le nombre de buts marqués.

Contrairement à l’Espagne, le Brésil, autre favori, a réussi à battre son adversaire: la Corée du Nord. Les Brésiliens n’ont pas foncé tête baissée. Ils ont minutieusement préparé chacune de leur attaque et n’ont fait qu’une seule erreur dans la défense à la fin de la rencontre. En connaissance de cause, les Coréens se défendaient avec abnégation. Ils ont tenu pendant 50 minutes, mais il était évident durant tout ce temps que les Brésiliens allaient marquer d’une minute à l’autre, et ni plus ni moins qu’il ne leur en faut pour la victoire.

Les statistiques autour les équipes du Brésil et de la Corée du Nord sont incomparables. Les Brésiliens sont en tête de liste de meilleures équipes du monde, or les Coréens ne sont qu’en 105e position. La somme des transferts de tous les joueurs brésiliens participant à la coupe du monde atteint 353 millions d’euro, et celle des joueurs coréens est de 9,5 millions, dont un tiers concerne l’attaquant Chong, d’une équipe japonaise (2,5 millions) et le milieu de terrain Hong, de FK Rostov, de la première division russe (750.000).

En fait, Hong n’a pas de place fixe dans l’équipe de Rostov mais il est capitaine dans l’équipe nationale. Comment pourrait-il être comparé à des « monstres » brésiliens tels que, par exemple, Kaka du Real de Madrid, Maicon et Lucio de l’Inter qui a fait une saison magnifique le mois dernier dans la ligue des champions?

Mais sur le terrain, le jeu occupe le premier plan, en laissant de côté les théories et les données financières. A en juger par le jeu, les Coréens ont laissé une impression des plus favorables, de par leur grand niveau d’organisation, l’abnégation, le savoir de mener des contre-attaques très rapides, le respect de l’adversaire.

Les premières rencontres du groupe « brésilien » ont confirmé la nomination donnée suite au tirage au sort, « le groupe fatal ». Il est tout à fait impossible de dire qui passera au stade suivant. Les Brésiliens semblent avoir plus de chances par rapport aux autres mais il faut avouer qu’il n’y a aucune certitude à ce que les quintuples champions du monde puissent de la même façon qu’avec la Corée du Nord battre les équipes de la Côte d’Ivoire et du Portugal qui ont fait match nul et montré qu’elles étaient tout à fait capable de sortir du groupe. Par ailleurs, il ne faut pas oublier les Coréens.

Le niveau de la majorité des matchs joués au championnat du monde est assez bas. Cette tendance se démarque dans la rencontre entre la Slovaquie et la Nouvelle Zélande. Le niveau de football mis en évidence est insultant pour une coupe du monde. De par sa qualité il est nettement inférieur à tous les autres matchs d’un club européen jouant dans la ligue des champions en commençant pas les huitièmes de finale. Ce genre d’équipe ne fait que souligner le « flou » des championnats du monde où l’on voit apparaitre des équipes très faibles d’un point de vue sportif. Dans de nombreuses disciplines sportives, notamment en athlétisme, cela fait bien longtemps que l’on refuse la participation dans de grands tournois à tous les volontaires. En tout cas dans les championnats du monde. Or, dans le football, la présentation de plusieurs équipes d’un même continent est restreinte au détriment de la qualité de jeu.

Auteur: Alexandre Gorbounov, analyste sportif du quotidien « Sport den za dnem ».

 Ce texte n’engage que la responsabilité de l’auteur.

 

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