La réunion était organisée d'urgence car dans le sud de Kirghizie, depuis le milieu de la semaine passée, les désordres interethniques continuent. Les collisions entre les Kirghiz et les Ouzbeks sont accompagnées par les pogromes et les incendies criminels des maisons d'habitation, des magasins et des marchés. Dans les rues, les maraudeurs sévissent. À la suite des désordres, plus de 120 personnes ont péri, plus d'un millier et demi de personnes sont blessées. D'après les données du Comité international de la Croix-Rouge, le nombre de réfugiés dans l'Ouzbékistan voisin a atteint 80 mille personnes. Les mesures pris par le gouvernement provisoire de Kirghizie se sont avérées insuffisantes pour résoudre les problèmes apparus. L'attaché de presse de l'OTSC Vladimir Zajnetdinov a remarqué dans l'interview à «la Voix de la Russie» concernant les décisions prises lundi à Moscou:
Les secrétaires des conseils de sécurité des Etats membres de l'OTSC ont élaboré les propositions concrètes visant la réduction de la tension interethnique en Kirghizie, la localisation des actions illégales des criminels et des bandits, la répression des actions extrémistes et le renforcement de la sécurité frontalière. Les participants des consultations se sont dits sûrs que les mesures collectives élaborées, ainsi que les efforts des structures de maintien de l'ordre de Kirghizie assurent les conditions pour la stabilisation de la situation dans cette république.
Les démarches concertées sont présentées aux présidents des États -membres de l'OTSC pour leur validation. Les participants des consultations à Moscou n'ont pas exclu l'utilisation de n'importe quels moyens se trouvant dans l'arsenal de l'OTSC pour le règlement en Kirghizie. Parmi ces moyens, on note les contingents pacificateurs, les forces collectives de réaction rapide et les forces collectives du déploiement rapide de la région de l'Asie centrale.
La possibilité d'une plus large intervention dans la situation en Kirghizie du côté de la communauté mondiale n'est pas examinée à présent. Ici, l'opinion du juriste russe, un des chefs de l'institut International de l'État et du droit Sergei Maksimov :
La Charte de l'O.N.U. ne prévoit pas directement les mécanismes pour le règlement des situations semblables. En effet, dans le cas présent, il s'agit d'un conflit interethnique, qui est apparu dans le cadre d'un pays. Et on répond en ce moment à la question : dans quelle mesure il menace la sécurité internationale et les intérêts des pays limitrophes.
Pour le moment, le conflit en Kirghizie ne risque pas de devenir régional. Mais il peut apparaître. Vu ceci, et en vue de la normalisation de la situation en Kirghizie, les participants des consultations d'aujourd'hui à Moscou ont appelé le gouvernement provisoire de ce pays à entreprendre des mesures supplémentaires pour la cessation des désordres.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU aura cette nuit une réunion à huis clos consacrée à la situation en Kirghizie.