Le cinquième Festival du livre à Moscou (11-14 juin) mise sur un dialogue direct et sincère de l'écrivain avec le lecteur. Parmi les célèbres invités - Andreï Bitov, Lioudmila Oulitskaïa, Vladimir Voïnovitch, Dmitri Bykov...
« En somme le festival va toucher à plusieurs sujets propres à l'état de la culture », a déclaré à la conférence de presse le directeur Boris Kouprianov :
« Le premier sujet « Expérience et pratiques de l'autonomie culturelle ». La culture se trouve à la périphérie de la politique nationale, elle est contrainte à survivre seule. C'est par cela que s'explique le recours aux pratiques d'élimination de la littérature non-officielle qui existait dans la période soviétique. En choisissant le sujet « L'Etranger russe » nous voulions trouver par quoi la littérature russe diffère à l'étranger diffère de la littérature russe en Russie. Encore un sujet est lié à Léon Tolstoï. Cette année c'est le centenaire depuis la mort du grand écrivain et nous voudrions parler de l'importance actuelle de ce classique russe, de l'image que nous avons de lui aujourd'hui et de ce qui ce passe avec son patrimoine. »
La présentation du nouveau livre de l'écrivain et homme de lettres russe Pavel Bassinski « La Fuite du paradis » est également dédiée à Léon Tolstoï. Selon son auteur, le livre étudie les motifs de fuite du domaine de Iasnaia poliana par le grand écrivain :
« La fuite de Tolstoï est un énigme de la culture mondiale comme la construction des pyramides égyptiennes, estime Pavel Bassinski. Pourquoi un vieillard de 82 ans, le génie mondial, le plus célèbre écrivain part avec 50 roubles dans sa poche ? Pourquoi il renonce à ses droits d'auteur, de sa Iasnaia Poliana ? Il part et meurt sur une station perdue d'Astapovo... Cet événement explose le monde ! Les journaux en écrivent, les gens en discutent... Je me suis toujours posé la question pourquoi il est parti. Comment pouvait-il abandonner le paradis qu'il avait créé. »
Au festival il y aura des invités étrangers comme le Serbe Goran Petrovic et l'écrivaine britannique Joanne Harris. Les sujets de la discussion sont épineux et même douloureux pour les hommes de lettres. Par exemple, l'absence d'héros expressément positif dans la prose contemporaine. L'auteur du roman « Les Eltychev » et le finaliste du prix Bestseller national, Roman Sentchine parle sur ces sujets. Dans son roman « Les Eltychev » racontant l'extinction d'une famille qui quitte la ville pour la campagne il n'y a pas aussi d'héros « à 100 % » :
« Ces derniers temps on mène des recherches, on cherche un héros positif, pas inventé mais vivant. Ce besoin est ressenti dans la société, par les écrivains eux-mêmes. Ces sur les héros que la littérature se tient. Mais aujourd'hui les héros littéraires sont dans leur majorité flous, impersonnels. On ne se rappelle aucun nom. Mais inventer quoi ? C'est dangereux d'inventer dans la littérature. La vie elle-même doit donner ses héros, ou au moins donner quelques ébauches, ils doivent finalement être créé en partant de quelque chose. Mais dans notre vie, j'observe comment l'homme perd de plus en plus souvent sa personnalité et suit le courant comme chez le Tchekhov. »
Le festival du livre à Moscou comme, par exemple, celui d'Edinburg combine toutes les formes d'art. Ainsi pendant 4 jours on pourra voir ici une série de films au sujet de Faust de Goethe et même assister à la remise du prix « Loup de steppe » aux représentants de la musique rock alternative.