A en juger par le fond sonore des vidéos que mettent en ligne les témoins des affrontements à Oche, la capitale sud de Kirghizie est en proie à un conflit armée de grande ampleur. Le bilan des victimes des affrontements interethniques ne cesse de s'alourdir et les autorités ont fait donner des troupes en tentant de faire rentrer la situation dans l'ordre...
Les affrontements entre les Kirghizes et les Ouzbeks ethniques ont éclaté è Oche dans la nuit de jeudi à vendredi. Vers samedi la situation était chauffée à blanc. Le centre de la ville est contrôlé par la jeunesse kirghize cependant l'accès de certains quartiers est bloqué par les Ouzbeks. Bichkek, la capitale, ou une immense bagarre a éclaté samedi entre les Kirghizes et les Ouzbeks, n'a pas été épargnée non plus.
L'Ouzbékistan voisin a fermé la frontière parce que, pour citer les autorités, « du côté ouzbek il y a également des têtes brûlées prêts à intervenir dans le conflit ».
Le matin du 12 juin le gouvernement intérimaire dirigé par Rosa Otounbaeva a adressé à la Russie la demande d'envoyer des soldats de la paix pour faire cesser les désordres de masse à Oche. Mais, comme l'a dit dans une interview à la Voix de la Russie le secrétaire de presse de l'OTSC Vladimir Zaïnetdinov, les décisions de ce genre relèvent du Conseil de sécurité collective qui regroupe les présidents des pays de L'OTSC à savoir l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, la Russie, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan.
Les consultations interétatiques au niveau des chefs d'État des pays de l'OTSC sont actuellement en cours. Le secrétaire général de l'OTSC Nikolaï Bordiouja s'entretien au téléphone avec ses homologues de l'OTSC et les dirigeants du gouvernement intérimaire de Kirghizie et reste en contact permanent avec eux.
Il faut absolument faire intervenir en Kirghizie les forces de maintient de la paix mais cette décision doit être prise par l'ensemble des pays de l'OTSC et non pas par la Russie toute seule, - a souligné dans une interview à la Voix de la Russie le membre du Comité de la Douma pour les affaires internationales Semion Bagdadasarov.
Cette décision doit être prise par consensus et je pense que l'Ouzbékistan qui jusqu'ici était contre, doit revoir sa position. Si les choses traînent du côté de l'OTSC, la Russie devra intervenir unilatéralement à la demande de la partie kirghize. La situation de souffre aucun retard parce que le bilan des pertes humaines ne cesse de s'alourdir. Je voudrais rappeler qu'il y a en Kirghizie plus de 500 000 ressortissants russes.
Les unités des forces armées russes qui se trouvent déjà en Kirghizie ne seront pas engagées dans les opérations de rétablissement de l'ordre dans le sud de la république. Comme l'a déclaré aux journalistes une source dans les milieux militaires, ces unités ont une mission strictement déterminée qui consiste à protéger les militaires russes et leurs familles dans la base militaire de Kant. Les analystes pensent que la question d'envoi des unités de l'OTSC en Kirghizie peut être tranchée dans l'immédiat.
