Le Premier ministre russe Vladimir Poutine arrivait à Paris jeudi soir pour une visite officielle centrée sur les relations économiques franco-russes.
Vladimir Poutine était attendu en fin de journée à Paris pour un entretien avec son homologue français François Fillon, avant un déjeuner le lendemain avec le président Nicolas Sarkozy et l'inauguration d'une "Exposition nationale russe", présentée comme une vitrine économique et culturelle.
La France entend considérer la Russie comme un "partenaire" et cherche à intensifier les échanges avec Moscou. Au point qu'elle est entrée en "négociations exclusives" avec la Russie pour la vente de navires de guerre, les porte-hélicoptères de type Mistral, un projet qui suscite l'inquiétude des voisins de la Russie, en particulier la Géorgie et les Etats baltes. Mais à la veille de son déplacement en France, Vladimir Poutine a laissé entendre qu'il pourrait y avoir des difficultés dans les discussions en prévenant, dans un entretien avec l'AFP, que le marché ne pourrait être conclu que s'il s'accompagnait d'un "transfert de technologie".
La Russie souhaite acheter un exemplaire du Mistral à la France, et en construire trois dans ses propres chantiers navals. La France souhaiterait en fabriquer deux sur les quatre.
Sa vente à la Russie constituerait une première pour un pays de l'Otan. "Si on attend de la Russie qu'elle se comporte en partenaire dans tous les domaines, y compris dans le domaine de la sécurité et de la défense, il faut la traiter en partenaire dans tous les domaines", a souligné cette semaine Nicolas Sarkozy, alors qu'il recevait le président géorgien Mikheil Saakachvili.
Le rapprochement avec la Russie a trouvé une autre illustration dans le dossier iranien. La Russie, comme la France et les Occidentaux, a voté mardi au Conseil de sécurité de l'ONU une nouvelle résolution sanctionnant l'Iran pour son programme nucléaire.
Paris et Moscou ont estimé que cette quatrième série de sanctions ne devait pas empêcher la recherche d'une solution négociée entre Téhéran et la communauté internationale.
L'"Exposition nationale russe", que Vladimir Poutine doit inaugurer vendredi matin au Grand Palais dans le cadre des années croisées France-Russie, doit mettre l'accent sur les coopérations dans quelques domaines économiques: aérospatial, aéronautique, automobile et énergie.
Les deux grands groupes énergétiques français sont impliqués dans les deux grands projets de gazoducs russes vers l'Europe: EDF sera partie prenante de South Stream, GDF Suez négocie son entrée dans Nord Stream.