Comme prévu, le Brésil et la Turquie ont voté contre tandis que le Liban s'est abstenu de voter. Le document comporte l'appel aux Etats-membres de l'ONU de faire preuve de vigilance en matière des transactions avec participation des banques iraniennes. La résolution stipule la création d'un mécanisme de surveillance qui permettrait de contrôler le déplacement des cargos suspects. Le document comporte aussi l'article limitant les livraisons d'armes à l'Iran. La triomphe des diplomaties russe et chinoise est que c'est une variante « allégée » de résolution qui a été adoptée. Cela veut dire que l'Iran ne sera pas frappé de sanctions paralysantes. Le document adopté est le fruit des efforts conjoints, a noté Konstantine Kossatchev, le président du Comité des relations internationales auprès de la Douma :
« La résolution n'a pas un seul auteur. Il y a eu un échange d'opinions très intense et profond. Beaucoup de points ont été détaillés après avoir été objets d'accords de compromis. Le projet de la résolution prend en compte les positions russes. Qui, en beaucoup de points, coïncident avec les positions chinoises. La résolution ne comporte pas de menace de recours à la force militaire tandis que les mesures économiques portent un caractère ponctuel et ne touchent pas au secteur énergétique de l'Iran. Parce que sinon c'est cela qui aurait pu frapper la population iranienne. »
L'adoption de la variante allégée de sanctions grâce à l'intervention de la Russie et de la Chine permet de conserver de l'espace pour le dialogue de la communauté internationale avec l'Iran.
Malgré les tensions qui existent entre les autorités iraniennes d'une part et l'agence atomique et la communauté internationale de l'autre, l'Iran ne veut pas faire face à une isolation. Il faut prendre compte des divergences profondes entre ce pays et l'Occident ainsi que l'extrême complexité de sa position dans le monde islamique. En plus, l'Iran a vu la consolidation de la communauté internationale dans la réalisation de la politique de non-prolifération. Voilà pourquoi les déclarations du chef de l'Etat iranien Mahmoud Ahmadinejad sur la suspension des négociations sur le problème nucléaire seront « oubliées » après l'adoption de la résolution.
La critique de la Russie par les autorités iraniennes dénonçant le soutien russe des « ennemis » de l'Iran portent le caractère temporaire. Les relations économiques entre Moscou et Téhéran vont sans doute continuer. Et un événement important en ce rapport est l'ouverture dans la ville de Bushehr de la centrale nucléaire construite avec les spécialistes russes. La question d'enrichissement de l'uranium iranien sur le territoire russe est toujours perspective et d'actualité.