Russie: un médiateur pour enfants n'exclut pas l'existence d'un lobby pédophile à la Douma

Le médiateur pour les droits des enfants auprès du président russe, Pavel Astakhov, n'exclut pas l'existence de groupes de pression empêchant la Douma de durcir les sanctions contre les pédophiles.

"Tout le monde est conscient qu'il est indispensable de barrer la route aux pédophiles. Cependant, chaque fois que le projet de loi portant sur la lutte contre la pédophilie est soumis aux commissions spécialisées, il se trouve toujours des députés qui s'y opposent", a-t-il déclaré.

"Je me demande si nous n'avons pas de lobby pédophile finançant ces pratiques et entravant l'adoption de la loi. J'ai l'impression de ne pas être loin de la vérité", a poursuivi M.Astakhov.

En automne 2009, le député Anton Beliakov a soumis à la Douma un projet d'amendements au Code pénale russe, prévoyant la castration chimique des pédophiles. Ce document, comme tous les autres textes analogues proposés antérieurement, n'a pas été adopté.

Selon le médiateur, les pédophiles doivent subir un traitement médical obligatoire. "La castration est pratiquée en Suède, en Allemagne, au Danemark et aux Etats-Unis. Il faut durcir la peine pour ne pas être en retard sur le reste du monde", estime-t-il.

D'après M. Astakhov, il est difficile de comprendre les motifs qui ont poussé un juge de Saint-Pétersbourg à condamner à six ans de prison avec sursis un homme coupable d'avoir violé cinq enfants. Et ce, malgré le fait que la peine prévue pour ce crime varie de huit à 15 ans de prison ferme.

"Je ne trouve aucune explication… Ce jugement a récemment été annulé et l'affaire renvoyée pour un nouvel examen", a-t-il dit.

Le médiateur a fait savoir qu'il suivait tous les cas de maltraitance des enfants en Russie.