La Russie a attiré l'attention de ses partenaires dans la région Asie-Pacifique à la nécessité de conjuguer les efforts dans la lutte contre le trafic de drogues afghans qui est devenu un problème mondial, a déclaré le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov en intervenant à la conférence internationale « Dialogue de Shangri-La » sur les questions de défense et de sécurité à Singapour.
Sergueï Ivanov a déclaré que les forces internationales d'assistance à la sécurité, qui contrôlent aujourd'hui la situation en Afghanistan, doivent faire des engagements sérieux dans la lutte contre la production et le trafic de stupéfiants. Aujourd'hui c'est le problème numéro un dans le pays où le trafic de drogues est contrôlé par les criminels internationaux et les terroristes d'Al-Qaeda. Le ministre russe a rappelé que dans les années 1980 lors de la présence militaire de l'URSS en Afghanistan ce problème n'existait carrément pas. Il a expliqué que le gouvernement afghan d'alors avec le soutien de l'URSS accordait une attention particulière aux besoins sociaux et économiques de la population afghane.
La Russie a une stratégie bien définie de lutte contre le trafic de stupéfiants afghan et elle propose à la communauté internationale de faire des pas réels dans cette direction, a déclaré à la radio La Voix de la Russie Iouri Kroupnov, expert en matière d'Afghanistan :
La Russie a proposé un plan de liquidation de la production de drogues afghanes. Il a été rendu public le 23 mars dans l'état-major de l'OTAN à Bruxelles par Viktor Ivanov, président du Comité russe de lutte antidrogue. Le plan prévoit de mener une étude approfondie sur l'appartenance des terres sur lesquelles l'opium est cultivé. Il faut faire le cadastre des terres pour trouver les propriétaires des champs de pavot à opium qui sont en réalité trafiqueurs de drogues.
Dans son discours à Singapour le vice-premier ministre russe a également parlé de la situation dans les territoires non-contrôlés de la région Asie-Pacifique. Il s'agit notamment de la frontière afghano-pakistanaise et du « triangle d'or » - régions à cheval sur le Thaïlande, le Laos et le Myanmar - ainsi que du sud des Philippines. Ces territoires sont contrôlés par des séparatistes et des groupes criminels financés par le biais de la production de drogues, de la traite humaine et du trafic d'armes. Sergueï Ivanov a appelé ses partenaires de l'APAC d'accorder une attention particulière à ce problème et de déployer tous les efforts possibles pour restaurer le pouvoir légitime dans ces territoires. Un autre facteur de déstabilisation est la montée de tension entre Seoul et Pyongyang après la coulée de la corvette sud-coréenne Cheonan. La situation risque d'échapper à tout contrôle. Ainsi Moscou et Pékin avec leurs partenaires font tout pour éliminer le pire scénario dans le développement de la situation.
