Nous commencerons par les bilans de la vite du président Medvedev en Allemagne. A la conférence commune avec la chancelière Angela Merkel organisée à l'issue des entretiens, les deux dirigeants ont annoncé l'adoption d'un mémorandum dans le prolongement de l'initiative de Medvedev sur la création d'une nouvelle structure de sécurité européenne dont le discussion suit son cours. Le texte du mémorandum invite à examiner la possibilité de création du Comité Russie-UE pour la politique extérieure et la sécurité au niveau ministériel. Un tel comité pourrait servir de plate-forme de discussion et d'échange de vues sur les questions courantes de politique internationale et de sécurité et d'élaborer les principes communs présidant aux opérations civiles et militaires lancées en commun par la Russie et l'UE dans le cadre de gestion de crises. La Russie, - a souligné Dmitri Medvedev, n'a pas l'intention de réduire les relations avec l'UE au format exclusivement bilatéral même s'il s'agit des partenaires aussi importants que l'Allemagne.
Nous voulons élever le niveau de concertation des décisions de ce genre pour leur donner une dimension pratique.
Au cours de leurs entretiens les deux dirigeants ont réservé une grande place à la situation financière qui s'est créée en Europe. Dmitri Medvedev a exprimé l'espoir que l'UE parviendrait à stabiliser l'euro.
Il faut surtout que les mesures de stabilisation adoptées à la suite des consultations laborieuses puissent produire leurs résultats pour stabiliser la situation dans la zone euro, - a déclaré le président russe. C'est nécessaire à la fois pour la zone euro elle-même, ses partenaires comme la Russie, et le système financier mondial dans son ensemble. L'effondrement de l'euro pourrait faire plus de désastres que la crise financière de 2008. Medvedev pense que l'euro est un très bon instrument financier.
Un journaliste russe a posé la question sur l'introduction du régime sans visas entre la Russie et l'UE, Les Russes sont déçus de voir cette question rester au point mort depuis 2004. En guise de réponse Medvedev a appelé Madame Merkel à intensifier encore davantage le dialogue entre la Russie et l'UE au sujet de suppression de visas. Il faut absolument régler ce problème pour bâtir un partenariat durable et à grande échelle, - a dit Dmitri Medvedev.
C'est très important pour les citoyens de la Russie et de l'UE. Si nous acceptons le régime sans visas, nous deviendrons d'authentiques partenaires stratégiques. Medvedev a dit qu'il comprenait les réticences qui existent à ce sujet, y compris en Allemagne. Mais la vérité coule de source, - a ajouté Medvedev. Il faut se soucier davantage des gens qui viennent et lutter contre la criminalité. Les critères ne doivent pas être les même s'agissant des gens du commun. Dmitri Medvedev a déclaré que la Russie se tenait prête pour la suppression des visas. Nous avons modifié notre législation interne, sommes en train d'introduire de nouveaux systèmes d'enregistrement, avons intégré les données biométriques aux passeports et conclu un grand nombre d'accords sur la réadmission qui constituent une des conditions importantes de suppression de visas.
Parmi les problèmes internationaux qui figuraient au menu au château de Meseberg, on peut relever le programme nucléaire iranien. Les accords sur les sanctions contre ce pays existent déjà de fait mais personne ne souhaite les appliquer, - a déclaré le président Medvedev et a exprimé l'espoir que sa voix serait entendue par les dirigeants iraniens. Le comportement irresponsable ne peut pas continuer à l'infini.
Nous devons être solidaires dans notre appréciation de tel ou tel programme nucléaire qui suscite des soupçons et pas forcément iranien. Nous espérons que les démarches ultérieures permettant de contrôler la situation par des mesures restrictives seront entreprises sur la base du consensus international et non pas en fonction des goûts et des préférences des pays isolés.
