La Russie vue par la presse francophone le 2 juin

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Au sommet UE-Russie, avantage à Moscou/ L'absence de la Russie à l'OMC freine la coopération européenne/ Armement: une commande de chasseurs et d'avions écoles russes livrée dès 2011/ Bilan mitigé du sommet UE-Russie à Rostov sur le Don

La Croix

Au sommet UE-Russie, avantage à Moscou

Les dirigeants russes, bien rodés à la négociation, ont jaugé le nouvel exécutif européen.

«Il est encore en rodage » Le sourire en coin, un haut diplomate russe jugeait hier avec ironie le nouvel exécutif européen. À Rostov-sur-le-Don, à 1 000 km au sud de Moscou, c'était le 25e sommet Russie-Union européenne. Mais c'était la première rencontre avec le chef du Kremlin pour Herman Van Rompuy, président du Conseil européen. « Il est difficile de dire si le nouveau dispositif européen est efficace, car il n'est pas opérationnel. Le chef est là, mais sans équipe. Bruxelles lui a donné le volant sans les roues ! », s'amuse ce même diplomate russe. Allusion aux luttes internes à l'Europe qui, jusqu'à présent, ont privé Herman Van Rompuy d'une vraie équipe autour de lui.

Le contraste avec l'entourage de Dmitri Medvedev était saisissant. Au côté du président figuraient Arkady Dvorkovitch, influent conseiller économique, et Sergueï Lavrov, redouté ministre des affaires étrangères. Deux poids lourds de la politique russe. En face d'eux, les diplomates bruxellois faisait pâle figure. Catherine Ashton, haute représentante pour la politique étrangère, était invisible. Et, même s'il a voulu se montrer ferme sur les droits de l'homme au cours de la conférence de presse, Herman Van Rompuy a semblé bien tiède. Lorsqu'une journaliste espagnole lui a demandé de préciser ses pensées, il a ressorti son discours préécrit. Lorsque La Croix lui a demandé une réaction après la répression d'une manifestation avant-hier à Moscou, il a parlé des droits de l'homme « en général » : « La situation des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes en Russie est une source de vive préoccupation pour l'opinion européenne en général, a-t-il déclaré. Une autre source de préoccupation, dont j'ai remarqué qu'elle est partagée par le président (Dmitri Medvedev, NDLR), est le climat d'impunité, en particulier en Tchétchénie et d'autres zones du Caucase du Nord. »

« À Rostov, les Russes leur ont offert une belle vitrine, mais ils ne les prennent pas au sérieux », glisse une journaliste suivant depuis longtemps ces sommets. « Le Kremlin, très à l'aise avec le format des présidences nationales tournantes, ne sait pas comment construire une relation politique avec ce nouvel exécutif, regrette un diplomate européen. Il aime diviser pour régner. Nous leur rendons la tâche d'autant plus facile que nous leur envoyons des messages contradictoires. » Les plus indulgents étaient en fait les Russes. « Au moins, on sait qui est responsable de quoi à la tête de l'UE, confie Arkady Dvorkovitch. Mais nous continuerons nos relations à différents niveaux. Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et les autres chefs d'État sont toujours là » Une manière de rappeler que Moscou poursuivra sa vieille stratégie : avant tout des relations directes avec chaque pays européen.

Les Echos

L'absence de la Russie à l'OMC freine la coopération européenne

Le président russe, Dimitri Medvedev, a confirmé hier à l'occasion du sommet avec l'Union européenne la priorité de faire entrer la Russie dans l'OMC.  Européens et Russes ont néanmoins lancé un nouveau « partenariat pour la modernisation ».

« L'important, c'est que la Russie rejoigne l'Organisation mondiale du commerce. Peu importe si c'est tout seul ou à trois, avec la Biélorussie et le Kazakhstan », a confié hier aux « Echos » Arkadi Dvorkovitch, l'influent conseiller économique du chef du Kremlin en marge du sommet entre l'Union européenne et la Russie. Après des mois de discours contradictoires, la Russie semble avoir fait le deuil d'une adhésion groupée avec ses deux voisins. A Rostov-sur-le-Don, lieu du sommet où le président russe, Dimitri Medvedev, a rencontré pour la première fois le nouvel exécutif bruxellois, Arkadi Dvorkovitch n'était pas le seul à se réjouir de cette volonté claire d'adhérer à l'OMC. « En privé, nos interlocuteurs russes affichent désormais sans hésitation cette priorité. C'est une bonne chose », se félicite un diplomate européen. Car c'était là l'une des exigences de Bruxelles pour lancer le « partenariat pour la modernisation ». Une nouvelle coopération aux contours encore vagues qui doit permettre, aux investisseurs européens, une plus grande ouverture au marché russe et, aux entreprises européennes, un meilleur accès aux technologies européennes.

Initié lors d'un précédent sommet en novembre dernier, qualifié depuis de « tournant » par le Premier ministre, Vladimir Poutine, ce partenariat devait être formalisé par un « plan de travail ». A Rostov-sur-le-Don, Dimitri Medvedev n'a pu obtenir avec Herman Van Rompuy, président de l'Union, et José Manuel Barroso, président de la Commission, qu'une « déclaration commune ». Une simple liste de priorités où vient en tête l'adhésion de la Russie à l'OMC, suivie par le renforcement du droit de la propriété ou la coopération en matière d'innovations technologiques.

« Nous voulons être les partenaires de la modernisation de la Russie », a insisté Herman Van Rompuy. « Mais économie et société sont liées », a prévenu José Manuel Barroso : parmi les principes énumérés, figurent aussi la lutte contre la corruption, l'émergence d'un système judiciaire indépendant et le développement de la société civile. Bref : les thèmes chers à Dimitri Medvedev qui a fait de la modernisation et de la diversification de l'économie les maîtres mots de sa présidence. Hier, il a appelé les Européens à « partager leurs expériences en matière d'économies d'énergie ».

Mais l'Union, premier partenaire commercial de la Russie, espère aussi profiter de cette nouvelle collaboration pour obtenir la levée des restrictions. La semaine dernière, la Commission a en effet révélé que les exportateurs doivent faire face à 69 mesures restrictives. Des obstacles qui devraient disparaître si l'adhésion de la Russie à l'OMC se confirme enfin.

TSA

Armement : une commande de chasseurs et d'avions écoles russes livrée dès 2011

Les livraisons de chasseurs Su-30 et d'avions-écoles YAK-130 russes à l'Algérie débuteront en 2011. C'est ce qu'a annoncé le vice-directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique (CMT) Viatcheslav Dzirkaln, mardi 2 juin, à l'agence de presse russe RIA Novosti. Il s'agit notamment de la commande signée en mars dernier entre l'armée algérienne et l'agence russe d'exportation d'armes Rosonoronexport.

L'Algérie attend également la livraison d'autres commandes d'armes russes, notamment quarante systèmes antiaériens Pantsir-S1, pour un montant de 500 millions de dollars. Et selon, Viatcheslav Dzirkaln, Alger serait intéressée pour en acquérir d'autres. «Le nouveau système a fait la preuve de sa haute efficacité. L'Algérie et la Libye s'y intéressent », a-t-il ainsi déclaré. Ce système permet de frapper les cibles aériennes les plus modernes à 20km de distance et à des altitudes allant de zéro à 15km. Les missiles tirés par Pantsir-S1 sont également capables de frapper quatre cibles simultanément.

La Russie est le principal fournisseur d'arme de l'Algérie, qui est, après l'Afrique du Sud, le deuxième importateur d'armes en Afrique avec 3,548 milliards de dollars dépensés en 2007.

Algérie-focus

L’Algérie renonce aux armes américaines et se redirige vers les Russes

L’Algérie a renoncé à l’achat d’hélicoptères de combat américains de type Apache (AH-64), construits par la branche militaire de Boeing pour les remplacer par des hélicoptères russes quatrième génération de type Mi-28 Havoc ou des modèles Kaman Ka-Alligator Hokum 2, rapporte «El Khabar» dans une édition précédente.

Les hélicoptères russes que l’Algérie veut acquérir coûtent beaucoup moins cher que les modèles US mais là n’est pas la raison de cette annulation. Selon «El Khabar», le ministère de la Défense motive cette décision par le retard qu’accuse la livraison de matériels militaires acquis auprès des États-Unis.

Les responsables militaires algériens jugent, en effet, les délais de livraison trop longs. L’Algérie a décidé, donc, de se concentrer sur son fournisseur traditionnel qu’est la Russie, ce pays gagnant ainsi sa bataille de lobbying pour ne pas perdre son traditionnel marché algérien. Les Russes devraient livrer aux Algériens plusieurs engins militaires dont des avions de chasse.

RFI

Bilan mitigé du sommet UE-Russie à Rostov sur le Don

Russes et dirigeants de l’Union européenne se retrouvaient lundi et mardi dans le sud de la Russie pour parler notamment de l'abrogation des visas et du « Partenariat pour la modernisation » de la Russie. Un 25eme sommet UE- Russie qui n’a pas donné de grands résultats.

Donner du temps au temps. A Rostov sur le Don, ville portuaire située à 900 km au sud de Moscou, les dirigeants européens devaient parler de leur relations bilatérales mais également du programme nucléaire iranien, de l’Afghanistan ou de la lutte contre le changement climatique mais le Proche-Orient s’est invité au sommet. L'Union européenne et la Russie ont d’ailleurs conjointement condamné l'assaut meurtrier mené la veille par des commandos israéliens contre une flottille à destination de la bande de Gaza et réclamé la fin du blocus dans les territoires occupés. Dans une déclaration commune, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et la Haute Représentante de l'Union européenne, Catherine Ashton, exigent une «enquête complète et impartiale.»

Le président russe Dmitri Medvedev rencontrait pour la première fois le président de l'UE, Herman Van Rompuy. Le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, qui assure la présidence tournante de l'UE, représentait les 27 pays membres, au côté du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Dmitri Medvedev espérait des engagements de l’Union européenne sur la question des visas mais il n’a rien obtenu. La Russie se dit pourtant prête a passer dès à présent à un régime de libéralisation des visas mais l’UE est réticente. Des mesures de simplification ont déjà été adoptées en 2006 après plusieurs années de négociations. La protection des frontières et l'introduction de passeports biométriques semblent être les deux principaux obstacles. Le président russe a appelé l'UE à « trouver rapidement un consensus » affirmant que « l'abrogation des visas ne représente pas de menace pour la sécurité de l'Union et qu’elle facilitera la vie de millions de citoyens » n’écartant pas la possibilité d’entamer des négociations bilatérales avec des pays membres de l’Union européenne.

L’Union européenne est le premier partenaire économique de la Russie, et la Russie son premier fournisseur d’énergie. Le dialogue énergétique est fructueux même si les Russes privilégient les négociations bilatérales. C’est dans ce domaine qui est stratégique pour les deux parties que les résultats sont les plus tangibles. Le développement du «Partenariat pour la modernisation» lancé en novembre 2009 à Stockholm pour aider les Russes à diversifier leur économie et à surmonter leur retard technologique n’a pas encore donné de grands résultats. Les suites de la guerre russo-géorgienne ou la question des droits de l’homme en Russie ont perturbé les négociations. La situation des militants des droits de l'homme et des journalistes en Russie reste d’ailleurs une source de « vive préoccupation » en Europe comme l’a souligné le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, à l'issue du sommet. L’Union européenne a malgré tout à nouveau proposé son aide à la Russie pour moderniser son économie. La Russie est le troisième partenaire économique de l'Union européenne. En 2009, les investissements des pays de l'Union européenne en Russie ont atteint 211,6 milliards de dollars, soit près de 80% des investissements étrangers dans l'économie russe et la Russie a investi l'an passé 37,7 milliards de dollars dans des pays de l'UE, soit 60% de ses investissements à l'étranger. La crise a souligné la dépendance de l’économie russe aux exportations de pétrole et de gaz. Le partenariat avec l’Union européenne permettrait de promouvoir des réformes, d'améliorer sa croissance et sa compétitivité, avec cette fois-ci des objectifs concrets en matière d'innovation, d'efficacité énergétique et de lutte contre la corruption.

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