La Russie et l'Union européenne veulent discuter une large palette de questions au prochain sommet à Rostov-sur-le-Don (31 mai - 1 juin), a déclaré l'adjoint au ministre russe des affaires étrangères Alexandre Grouchko. Les discussions seront constructives parce que les positions de la Russie et de l'UE dans la plupart des questions coïncident - que ce soit le conflit israélo-palestinien, la lutte contre la piraterie ou toute autre forme de résistance aux nouvelles menaces. Mais les parties ne vont pas se contenter de confirmer leurs positions. Elles vont discuter la coordination des actions dans le cadre des relations internationales.
L'interaction entre la Russie et l'UE ces derniers temps ne se limite plus à l'échange d'opinions mais s'élargit, entre autres, à l'échange d'aide. En particulier, Moscou a récemment accordé un soutien important à l'UE dans le Tchad et la République Centrale Africaine. Les deux parties donnent une haute appréciation à cette expérience de coopération dans les points chauds, raconte Alexandre Grouchko :
« En partant de cette expérience la Russie et l'UE se sont entendu pour commencer les consultations concrètes sur la signature d'un accord de base sur la coopération avec l'UE en matière de la gestion de crise. Cet accord peut devenir un élément important dans le renforcement de la sécurité en Europe voire une des piles du système de sécurité globale où tous les aspects et les facteurs de l'interaction des pôles de puissance sont importants. »
Le sommet inclut également les négociations sur le régime sans visas entre la Russie et l'Union européenne. Malgré l'absence de grands obstacles techniques pour passer au régime sans visas, les parties, premièrement l'UE, ne se pressent pas de signer les documents, s'afflige Alexandre Grouchko :
« Nous considérons sincèrement qu'il est grand temps de prendre une décision politique. Et on espère que le sommet à Rostov permettra de monter cette discussion à un niveau concret. Nous y sommes prêts et nous voulons entendre de nos partenaires une position claire, comment ils voient la transformation de cette discussion en actions concrètes. Il ne s'agit pas là de la longue liste d'exigences réciproques que nous avons. Il s'agit des choses concrètes qui doivent, sans aucun doute, accompagner les accords sur un régime sans visa. »
Bien sûr, il y aura un échange d'opinions sur les leçons de la crise qui s'est emparée de l'Union européenne, continue Alexandre Grouchko. L'intérêt que la Russie porte pour ce problème n'est pas superficiel. Moscou est le troisième plus grand partenaire de l'Union européenne. Son intérêt pour la stabilité économique des pays européens est tout à fait naturel.