Réalisateur, acteur, personnalité publique. Personnage médiatique marquant de Russie.
Il a vu le jour le 8 août 1943 à Bakou, dans une famille aisée. Son père était médecin militaire, docteur ès sciences médicales. Sa mère était d'abord actrice, puis chef de la chaire d'anglais à l'Institut des Langues étrangères d'Azerbaïdjan.
On racontait des histoires au sujet de ses querelles avec son frère cadet, quand ils jetaient l'un contre l'autre de précieuses cristalleries et porcelaines, symbole d'aisance à l'époque soviétique. Bien que les deux le nient à présent. D'ailleurs, son frère Mikhaïl est directeur général adjoint de l'agence informationnelle ITAR-TASS.
Diplômé de l'Institut de médecine de Bakou, Iouli Gousman y a fait ses études postuniversitaires, mais ensuite sa passion pour le théâtre et le cinéma l'a emporté. Il a travaillé au studio de cinéma « Azerbaïdjanfilm » et est arrivé à Moscou un homme déjà fait. « J'ai la nostalgie de Bakou, dit-il. De la ville d'un million d'habitants de toutes origines ethniques : Azerbaïdjanais, Arméniens, Russes, Ukrainiens, Lezguiens, Tatares, Kurdes, Juifs. Et on n'y même prêtait pas attention. Et quand je vois aujourd'hui ce qui se passe avec la Géorgie, l'Estonie... cela m'afflige beaucoup ».
Iouli Gousman devient connu grâce à un jeu télévisé très populaire KVN, où chaque équipe doit répondre aux questions, faire des improvisions sur des thèmes donnés. Iouli était le capitaine de l'équipe de Bakou, qui devenait championne durant plusieurs saisons de suite.
Par la suite Iouli Gousman a tourné comme réalisateur plusieurs longs métrages, a monté des spectacles sur les scènes aux Etats-Unis, en Chine et au Japon. En 1988 il est devenu directeur de la Maison Centrale des cinéastes à Moscou. En 1989 il y a organisé une soirée consacrée à Alexandre Soljenitsyne, la première en Russie. Elu en 1993 député de la Douma d'Etat de Russie, Iouli Gousman a travaillé pendant deux ans comme chef adjoint du comité pour la géopolitique de la chambre basse du parlement russe. Pour lui c'étaient les années les plus mauvaises de sa vie.
« La plupart de nos maux, dit-il, proviennent du fait que nous vivons dans une société amorale. Tout le monde sait comment il faut se conduire. Mais pour des considérations de quelque vérité supérieure - étatique, patriotique, économique, politique ou autre - agissent autrement qu'ils ne devraient ».
L'épouse de Gousman est professeur à l'Université de Georgetown (Washington). L'unique fille Lola réside depuis plus de 10 ans aux Etats-Unis, où elle a fait ses études, a travaillé comme juriste. En 2007 elle s'est mariée à l'aristocrate britannique James Reed Stewart Bremner. Peu après ils ont eu un fils.
Iouli Gousman est membre du présidium du Congrès juif de Russie et à la fois membre de la direction du Congrès azerbaïdjanais de Russie depuis sa fondation.
A ses 67 ans, Iouli Gousman est plein d'optimisme, toujours un sourire aux lèvres, il continue de lutter contre son excès de poids et reste un brillant improvisateur - personnage préféré des émissions radio et télévisées en Russie.
