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Un nouvel attentat a secoué le nord du Caucase. Le 26 mai, une forte explosion a retenti dans le centre de Stavropol, faisant 7 morts, dont une fille de 12 ans, et plus de 30 blessés.

Un nouvel attentat a secoué le nord du Caucase. Le 26 mai, une forte explosion a retenti dans le centre de Stavropol, faisant 7 morts, dont une fille de 12 ans, et plus de 30 blessés. Il semblerait que la zone d’action du terrorisme est en pleine expansion et que de nouveaux combattants et groupes organisés participent aux opérations du « front » terroriste.


Cette fois, les terroristes ont tenté de frapper deux cibles à la fois. La bombe a été placée devant l’entrée du Palais de la Culture et des Sports de Stavropol et a explosé juste avant le début du concert de l’ensemble national tchétchène de danse « Vaïnakh ». Il n’est pas exclu que les terroristes aient eu pour but d’effrayer la population civile de Stavropol et les représentants de la République tchétchène qui choisissent la paix plutôt que la guerre dans leur région. En outre, ils ont souhaité par tous les moyens augmenter la tension interethnique, aggraver et déstabiliser la situation dans la région, incluse depuis le mois de janvier dans le nouveau district fédéral du nord-Caucase.


Les représentants des autorités locales ont déjà qualifié l’attentat de « provocation violente sans précédent dirigée contre la stabilité nationale dans cette région ».


A qui serait profitable une telle provocation ? Il est très peu probable que cet attentat ait été organisé par les militants peu nombreux qui se cachent dans les montagnes et les forêts de la Tchétchénie et de l’Ingouchie. Cela ne leur ressemble pas.


Tout d’abord, dans la région nord-caucasienne les militants-séparatistes prennent généralement pour cible les militaires et les forces de l’ordre, et non pas les civils. De plus, leurs bombes sont beaucoup plus puissantes, or dans le cas présent on parle de 400 grammes de TNT. Et, pour terminer, ils utilisent la tactique de la double explosion pour une meilleure efficacité.


D’après les spécialistes, l’explosion ressemble plus à une action d’intimidation menée par des amateurs qu’à un attentat professionnellement organisé. Les enquêteurs chargés de l’affaire ont déjà présenté deux versions principales concernant les responsables de l’attentat.


Premièrement, selon les représentants des autorités du district fédéral du nord-Caucase, les responsables pourraient appartenir à une organisation extrémiste et nationaliste. Dans ce cas, cela expliquerait la raison pour laquelle les terroristes ont fait coïncider l’explosion avec la présentation en ville de l’ensemble tchétchène. Leur but était d’anéantir l’équilibre interethnique si fragile. La dernière fois, cet équilibre a été brusquement rompu à Stavropol il y a trois ans, en mai 2007, quand une bagarre rangée avait éclaté entre les caucasiens et la jeunesse locale, suite à laquelle une personne de nationalité tchétchène était décédée.


Mais ensuite la situation a pu être maitrisée et tout est rentré dans l’ordre. La population de Stavropol n’a jamais entendu parler d’organisations nationalistes et extrémistes, et même si ces dernières ont pu apparaître, elles ne se sont pas manifestées. Dans ce cas, si durant toutes ces années toute une organisation a pu voir le jour dans cette région, à l’abri des regards, et prête à passer immédiatement à des actions décisives et à commettre de tels crimes atroces, c’est un signe très inquiétant. De tels phénomènes doivent être tués dans l’œuf. Dans le cas contraire, une réaction en chaîne touchera tout le nord du Caucase où la situation est déjà très fragile et instable.


Il existe cependant une deuxième version. Le responsable de l’attentat à Stavropol serait un « réseau criminel clandestin ». Autrement dit, des criminels dont le but serait de gêner la lutte déclarée contre la corruption et la criminalité dans le nord du Caucase par Alexandre Khloponine, l’envoyé du président du district et vice-premier ministre. Il comptait d’ailleurs se rendre à Stavropol ces jours-ci et l’explosion aurait pu être planifiée en guise d’avertissement.


Les deux versions indiquent l’apparition d’une nouvelle opposition aux autorités fédérales dans la lutte pour la stabilité dans la région du « Caucase instable ». Et que ce soient des nationalistes radicaux ou des criminels formellement apolitiques, ils sont une menace pour le monde et la sécurité dans toute cette région facilement inflammable.


Dès le 19 mai, le président Medvedev a déclaré à la réunion du conseil sur la coopération dans le développement des institutions de sociétés civiles et des droits de l’Homme : « La corruption est un crime quelle que soit la région où elle est pratiquée, et non pas seulement dans le nord du Caucase. En revanche, dans le Caucase elle a pris une forme très menaçante. Elle menace, en fait, la sécurité nationale, elle affaiblit les institutions gouvernementales et sociales. Et, malheureusement, cette corruption existante est un facteur d’aide directe aux séparatistes et aux tueurs qui œuvrent sur le territoire du nord du Caucase ».


On pourrait dire la même chose des terroristes de Stavropol. Quel que soit leur but, ils sont devenus, en fait, complices des séparatistes. Il est vital de les retrouver et les neutraliser afin d’empêcher l’expansion du terrorisme dans le nord du Caucase et en dehors de ses limites.

Ce texte n’engage que la responsabilité de l’auteur.

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