A Varsovie on a reconnu que l'erreur de l'équipage avait causé la catastrophe de l'avion présidentiel le mois dernier. C'est la conclusion qu'a tiré Edmund Klich, chef de la commission d'Etat chargé d'enquêter des incidents d'avions.
L'avion qui avait à son bord le chef de l'Etat Lech Kaczynski et son épouse Maria, l'élite politique et militaire de Pologne, s'est écrasé le 10 avril près de la ville russe de Smolensk. Toutes les 96 personnes, qui se rendaient à des cérémonies en hommage aux victimes des répressions du régime stalinien, dont plusieurs milliers de Polonais, ont péri. Par une mauvaise visibilité, causée par le brouillard, l'appareil a accroché les sommets d'arbres et est tombé à quelques centaines de mètres de la piste d'atterrissage. La décision de poser l'avion a été prise en dépit des indications des aiguilleurs du ciel. Les pilotes continuaient de réduire l'altitude, malgré que la piste soit toujours invisible.
Sur les bandes d'enregistrement des boîtes noires on entend : « 90 mètres », « 80 mètres ». L'équipage n'a pas réagi même à l'avertissement : « La terre est devant vous », a noté Edmund Klich. Pourquoi cela s'est-il produit ? Les experts supposent une éventuelle pression psychologique de la part des personnes étrangères à l'équipage, se trouvant dans le poste de pilotage. Ainsi, à quelques minutes de la tragédie y est entré le commandant de l'armée de l'air de Pologne Andrzej Blasik. De plus, l'équipage de l'avion n'a pas voulu regagner un aérodrome de réserve, sachant combien il était important pour le président de Pologne de ne pas être en retard pour cette cérémonie. Quoi qu'il en soit le crash de l'avion a résulté des erreurs commises par les pilotes.
Parallèlement une enquête était menée en Russie. Ce mercredi le chef du comité pour les Affaires internationales de la chambre basse du parlement russe Konstantin Kossatchev a informé les journalistes de son achèvement.
Les enregistrements des boîtes noires ont été entièrement déchiffrés. J'ai une certaine information concernant leur contenu. Et je sais exactement que la Russie n'a rien à cacher. Evidemment, tous les détails doivent être publiés, pour éviter toutes insinuations au sujet de ce que la Russie aurait une nouvelle fois tramé quelque chose ou tait quelque chose, a relevé M. Kossatchev.
Le Premier ministre de Pologne Donald Tusk a annoncé que le lundi du 31 mai au plus tard le ministre de l'Intérieur Erzy Miller se rendrait à Moscou, où les collègues russes lui fourniraient tous les éléments du dossier.
