La direction iranienne va revoir son récent accord avec la Turquie et le Brésil sur l'enrichissement de l'uranium en leur territoire, si le CS de l'ONU décide d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran. Téhéran espère aussi que la Russie parvienne à convaincre les autres pays du groupe des Six à ne pas suivre le chemin des sanctions, a déclaré l'ambassadeur du pays proche-oriental en Russie Mahmud Reza Sadjadi.
Moscou considère avec préoccupation la possibilité d'imposer des sanctions unilatérales de l'UE et des Etats-Unis. Son argument est le suivant : lors de l'introduction des sanctions contre l'Iran le droit international doit être strictement respecté, le peuple iranien ne doit pas souffrir à cause des activités des autorités officielles. Par ailleurs, Téhéran éloigne lui-même des partenaires en puissance, qui voix au chapitre au Conseil de Sécurité. Nous rappelons qu'il y a quelques mois on planifiait que l'uranium faiblement enrichi d'Iran serait envoyé en Russie pour enrichissement et la fabrication du combustible en France pour le réacteur de recherches de Téhéran. Or l'Iran traînait à donner son accord, et plus tard on lui a proposé la variante engageant le Brésil et la Turquie.
La déclaration de l'ambassadeur d'Iran en Russie au sujet de l'accord conclu à Téhéran et de sa corrélation avec de possibles sanctions contre l'Iran poursuit plusieurs objectifs, a dit à notre correspondant Irina Fedorova, experte à l'Institut de l'Orient.
D'abord, c'est une tentative d'annuler les sanctions ou de suspendre leur application. Ensuite, le gouvernement iranien possède une expérience diplomatique énorme, et dans cette déclaration il est possible d'entrevoir un brin de chantage, la volonté de placer les gouvernements des Six devant un choix difficile. A la fois après de telles déclarations l'Iran pourrait faire quelques concessions. Les pouvoirs iraniens peuvent revenir en arrière et revenir à la politique de manœuvres diplomatiques.
L'accord avec la Turquie et le Brésil a pour le moment un caractère purement conventionnel : l'uranium est envoyé pour enrichissement en leur territoire, mais l'on ignore qui va concrètement accomplir ce travail. En tout cas, la menace d'enrichissement de l'uranium en Iran jusqu'à ce qu'il soit de qualité militaire pour le moment persiste.